Des familles d’otages en faveur d’un gouvernement d’unité afin de sceller l’accord de trêve – média
Après l'appel lancé par Herzog aux élus pour qu'ils s'unissent afin de ramener les otages, un reportage indique que des militants discutent avec les partis de coalition et d'opposition
Certaines des familles d’otages enlevés et détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza se mobiliseraient en faveur d’un gouvernement d’unité, au lendemain de la déclaration du président Isaac Herzog selon laquelle le « système politique doit s’unir de toutes ses forces » pour ramener les personnes enlevées à la maison.
Selon un reportage de la Douzième chaîne, les représentants des familles ont récemment rencontré des élus des partis d’opposition Yesh Atid et HaMahane HaMamlahti, ainsi que des membres du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit, du parti ultra-orthodoxe Shas, et même du parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le Likud.
Ces réunions ont eu lieu alors que les familles craignent que le gouvernement ne soit élargi pour des raisons politiques, selon le reportage, plutôt que pour atteindre l’objectif de libérer les 97 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre et toujours détenus à Gaza.
« Ne nous jouez pas de mauvais tours. Ne mettez pas en place un faux gouvernement d’unité qui fera échouer un accord, mais plutôt un ‘gouvernement d’accord’ qui, à la fin, conduira également à une véritable unité dans la nation », a déclaré Sharon Sharabi, dont les frères Eli et Yossi ont été enlevés par le Hamas le 7 octobre, cité dans le reportage.
La mort de Yossi a été confirmée par l’armée israélienne en janvier, tandis qu’Eli serait toujours en vie et détenu dans la bande de Gaza.
Le rabbin Elhanan Danino, dont le fils Ori Danino a été enlevé le 7 octobre et exécuté par le Hamas le mois dernier, a également appelé à l’unité mardi lors d’un rassemblement sur la Place des Otages, à Tel Aviv, en déclarant qu’il ne fallait pas laisser les franges de la société diviser le peuple
« majoritairement lié, aimant et uni ».
« Tous les Israéliens sont des frères. Nous portons peut-être des vêtements différents, mais nous sommes tous issus du même père et de la même mère », a-t-il déclaré.
« Ne laissons personne nous diviser. »
Danino a également faire part de ce sentiment avec Netanyahu lorsque le Premier ministre et son épouse Sara se sont rendu au domicile des Danino pour présenter leurs condoléances au cours de la shiva – semaine de deuil traditionnelle.
« Vous, les gens d’en haut, devez cesser – cesser ! – de vous occuper d’absurdités et d’attiser les luttes et les désaccords. Sans unité, nous ne méritons pas ce pays ; il n’y aura pas de reconstruction sans cette Terre », a-t-on entendu Danino dire à Netanyahu dans des enregistrements.
Les corps d’Ori et de cinq autres otages – Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, Eden Yerushalmi, 24 ans, Almog Sarusi, 25 ans, Alex Lubnov, 32 ans et Carmel Gat, 40 ans – qui avaient tous été enlevés vivants le 7 octobre, ont été retrouvés par Tsahal dans un tunnel à Rafah, dans le sud de Gaza, le 31 août, un jour ou deux après leur exécution.
Le reportage de la Douzième chaîne fait également état d’évaluations selon lesquelles le chef du Hamas, Yahya Sinwar, considère les divisions internes au sein de la société israélienne – telles que les manifestations de masse en 2023 contre la refonte judiciaire du gouvernement largement controversée et depuis le 7 octobre au sujet des otages – comme un avantage pour le groupe terroriste palestinien.
Les familles ne sont pas les seules à s’être ralliées à l’appel à l’unité d’Herzog. Le ministre de l’Immigration et de l’Intégration, Ofir Sofer, du parti d’extrême-droite HaTzionout HaDatit, a déclaré mardi qu’en raison des défis posés par le conflit actuel, « nous serons amenés à prendre des décisions dramatiques pour Israël » et a affirmé qu’il était maintenant
« temps d’unir nos forces et de savoir comment agir ensemble ».
Cet appel a également trouvé un écho auprès du député Matan Kahana, du parti centriste HaMahane HaMamlahti, qui a déclaré à la chaîne que « ce dont Israël a besoin aujourd’hui, c’est d’un gouvernement de large union qui s’appuie sur les forces sionistes et modérées de la société israélienne ».
Le parti Otzma Yehudit du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a cependant affirmé que la déclaration de Herzog était « un appel irresponsable qui collabore avec la propagande du Hamas et la diffamation du sang de l’extrême-gauche ».
La Douzième chaîne a rapporté mardi que Herzog avait eu des entretiens avec des politiciens des deux côtés de l’allée pour pousser à l’unité, et a cité un responsable du Shas qui a déclaré « qu’il y a une volonté et un soutien pour un gouvernement d’unité ».
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a quant à lui proposé d’entrer au gouvernement à la place des alliés d’extrême-droite de Netanyahu afin de fournir un « filet de sécurité » au gouvernement en remplaçant Ben Gvir et le ministre des Finances Bezalel Smotrich s’ils quittent le gouvernement à cause de l’accord de « trêve contre libération d’otages ».
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 33 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.
Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par l’armée.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.