Des manifestants anti-Israël déposent des cadavres factices au domicile d’une responsable de l’Université du Michigan
Selon Sarah Hubbard, membre du conseil d'administration, une trentaine de personnes ont manifesté devant chez elle et installé des tentes ; Un militant masqué a laissé des revendications à un autre membre du Conseil
Des manifestants anti-Israël portant des masques ont installé des tentes et placé de faux cadavres ensanglantés devant la maison d’une membre du conseil d’administration de l’Université du Michigan mercredi, dans une nouvelle escalade des tensions avec l’établissement.
Sarah Hubbard, présidente du conseil d’administration de l’université, a déclaré que la manifestation organisée à 6 heures du matin à son domicile d’Okemos avait réuni 30 personnes.
« Ils se sont approchés de chez moi, ont collé une lettre sur ma porte et ont installé des tentes. Ils ont mis tout un tas d’autres choses dans le jardin », a déclaré Hubbard. « Ils ont scandé des slogans avec un porte-voix tout en jouant du tambour, dans un quartier normalement très paisible. »
Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux donne à voir une foule en train de dire que Hubbard « finance le génocide ».
Son mari et elle sont restés chez eux. Okemos se situe à 100 kilomètres du campus d’Ann Arbor.
Les manifestants sont partis 30 à 45 minutes plus tard, lorsque la police du canton de Meridian est arrivée, a expliqué Hubbard. Aucune interpellation n’a eu lieu. Trois tentes et de faux cadavres enveloppés dans des draps tachés de rouge ont été abandonnés par les manifestants.
Jordan Acker, un autre membre du conseil d’administration, a déclaré qu’une personne portant un masque avait laissé une liste de demandes à son domicile, à 4h40 du matin.
Around 4:40 A.M., a masked intruder came to the door of my family's home with a list of demands, including defunding the police. My three daughters were asleep in their beds, and thankfully unaware of what transpired.
— Jordan Acker (@JordanAckerMI) May 15, 2024
Les manifestants du campus d’Ann Arbor ont établi un campement sur le Diag, un lieu public très fréquenté.
Le groupe exige que l’université cesse d’investir dans des entreprises ayant des liens avec Israël, ce à quoi l’université rétorque qu’elle n’a aucun investissement direct de cette nature et seulement 15 millions de dollars placés dans des fonds susceptibles de compter dans leurs rangs des entreprises israéliennes, soit moins de 0,1 % de la dotation totale.
« Il n’y a plus rien à en dire. Cette question est réglée », estime Hubbard.
Sur les réseaux sociaux, une coalition appelant au désinvestissement a revendiqué la manifestation et déclaré qu’elle « continuerait, inflexible, à lutte pour une Palestine libre ».
« S’il vous plaît, arrêtez de vous plaindre sur Twitter et venez négocier sur le campement », a déclaré le groupe en parlant de Hubbard.
L’université a fait savoir que cette manifestation au domicile [de Hubbard] ne relevait pas de la liberté d’expression. « Les techniques employées aujourd’hui constituent une escalade importante et dangereuse », a déclaré la porte-parole Kim Broekhuizen.
La direction de l’établissement ne s’est pas prononcée sur le démantèlement du campement sur le campus, installé en avril.
« Nous préférerions qu’ils partent d’eux-mêmes », conclut Hubbard.