Des manuels scolaires iraniens incitent à l’antisémitisme, signale l’ADL
Dans son premier rapport en 5 ans sur le programme scolaire iranien, l’ADL affirme qu’on y trouve haine et théories du complot, que les enfants apprennent à scander "Mort à Israël"
L’antisémitisme, la haine et des théories conspirationnistes sont enseignés aux écoliers iraniens dans leurs manuels scolaires, selon une étude approfondie publiée jeudi par l’Anti-Defamation League (ADL). Il est notamment inculqué aux élèves que les médias occidentaux ont exagéré la pandémie de COVID-19 pour contrecarrer une participation à grande échelle aux célébrations de la révolution iranienne l’année dernière.
L’ADL a affirmé que son rapport, « Incitation : antisémitisme et violence dans les manuels officiels actuels en Iran », est la première étude complète sur l’antisémitisme, l’intolérance et l’extrémisme au sein du programme scolaire officiel iranien depuis près d’une demi-décennie.
L’étude a été publiée à l’occasion du 42e anniversaire de la révolution de 1979, qui a vu la montée du régime islamique autocratique et conservateur actuel, qui menace depuis longtemps d’annihiler Israël et qui lutte contre les sanctions américaines imposées afin de freiner son activité nucléaire.
Les élèves doivent notamment scander « Mort à Israël », nation que les ouvrages scolaires décrivent comme un faux régime qui doit être éliminé. Ils enseignent que les Juifs ont conspiré contre l’islam depuis ses tout débuts, forgeant des écritures islamiques et ayant recours à la guerre et à la franc-maçonnerie pour atteindre des objectifs pervers.
Les élèves apprennent également que les sanctions américaines contre l’Iran font partie d’un « plan satanique » visant à éliminer les croyances religieuses des musulmans, et que le peuple iranien, grâce à ses scientifiques nucléaires en particulier, « a reçu une bénédiction avec votre grand djihad et le sang de votre généreuse jeunesse ».
L’année dernière, en réponse à la pandémie mondiale, Téhéran avait mis à jour les manuels scolaires afin d’inclure une théorie du complot alléguant que les médias occidentaux avaient exagéré le coronavirus pour réduire la participation aux cérémonies du 41e anniversaire du régime, a déclaré David Weinberg, l’auteur du rapport.
L’Iran est le pays du Moyen-Orient le plus touché par la COVID-19.
« L’Iran, identifié par le Département d’État américain comme le principal État commanditaire du terrorisme dans le monde, publie et distribue son programme scolaire officiel dont les manuels glorifient le terrorisme, endoctrinent la haine chez les jeunes et encouragent la pensée conspiratrice – le tout au mépris flagrant des normes et des obligations de la communauté internationale », a déclaré l’ADL dans un communiqué.
Son PDG, Jonathan Greenblatt, a ajouté : « Ce n’est un secret pour personne que le régime iranien continue de promouvoir l’extrémisme et le terrorisme et nourrit son peuple avec une propagande antisémite et anti-américaine. Les manuels iraniens montrent à quel point cette campagne officielle d’incitation est profondément ancrée dans la société et comment ils atteignent des jeunes impressionnables avec ces messages xénophobes et déshumanisants dans le cadre du programme d’enseignement officiel. »
L’organisation américaine a appelé Washington et d’autres pays « à prendre d’urgence des mesures coordonnées pour condamner et contrer l’incitation à l’antisémitisme parrainée par l’Iran, y compris dans ses écoles ».
Weinberg, auteur de l’étude et directeur des affaires internationales de l’ADL à Washington, a déclaré que « si certains programmes scolaires dans la région connaissent des améliorations, réduisant l’incitation et encourageant les discussions sur la tolérance, l’antisémitisme éducatif et l’incitation à la violence de la part de Téhéran sont plus véhéments que jamais ».
« De la diabolisation des Juifs dans les leçons d’histoire ancienne à la glorification de terroristes antisémites aussi récemment qu’en 2020, le programme actuel de Téhéran regorge de sectarisme soutenu par l’État. »