Des musiciens lisent, chantent et interprètent des poèmes de l’otage Amiram Cooper
La famille du résident de Nir Oz invite Ehud Banaï et Micha Shitrit Place des Otages à Tel Aviv, dans l'espoir de sensibiliser le public à l'aggravation de son sort
En 2018, le célèbre musicien Ehud Banaï s’était produit dans la grange du kibboutz Nir Oz, dans le sud d’Israël, où il s’était fait une joie d’arriver en tracteur. Il était revenu l’année suivante.
Ces prestations l’ont profondément touché, comme il l’a écrit dans une notice nécrologique personnelle d’Aviv Atzili, un mécanicien et artiste de Nir Oz qui avait organisé la promenade en tracteur de Banaï. Atzili a été tué lors de l’attaque perpétrée par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, qui a ravagé le kibboutz Nir Oz, dont environ un tiers des habitants ont été assassinés ou enlevés et emmenées de force dans la bande de Gaza.
Lundi après-midi, Banaï est monté sur l’une des estrades en ciment de la « Place des Otages » à Tel Aviv, guitare à la main, et a lu et joué les poèmes d’Amiram Cooper, 84 ans, l’un des deux otages les plus âgés encore détenus par les terroristes à Gaza après 88 jours.
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« Je n’oublie vraiment pas ces spectacles. Il y a quelque chose d’émouvant et de fort à leur sujet, à l’intérieur d’un local », a déclaré Banaï, s’adressant à une foule de plusieurs centaines de personnes.
« C’est après l’une de ces représentations qu’Amiram Cooper est venu me voir et m’a donné son livre de poèmes, dédicacé par ses soins. »
La famille de Cooper – dont son épouse depuis des dizaines d’années, Nurit, 79 ans, également prise en otage puis libérée après 17 jours de captivité à Gaza – était dans l’assistance, aux côtés d’amis de Nir Oz, de voisins et d’autres sympathisants qui se sont rassemblés pour entourer et donner de la force à la famille alors que leur insupportable attente se poursuit.
Les Cooper ont été brutalement enlevés de leur maison de Nir Oz le matin du 7 octobre et détenus dans une pièce souterraine avec cinq autres membres du kibboutz pendant les 17 premiers jours de la guerre.
Lorsque Nurit est rentrée chez elle et, plus tard, lorsque des dizaines d’autres otages ont été libérés lors d’une pause d’une semaine dans les combats, la famille a appris que le couple était resté avec d’autres personnes et que Nurit avait essayé de converser avec les geôliers du Hamas.
Ils ont également appris qu’Amiram, qui souffre d’hypertension artérielle, de problèmes de thyroïde et d’ulcères et qui avait des douleurs à l’estomac avant le 7 octobre, souffrait en captivité.
Le 18 décembre, une vidéo de propagande du Hamas a été diffusée, montrant trois otages israéliens plus âgés, dont Amiram.
« Il avait l’air affaibli et il m’a fallu une seconde pour le reconnaître », a déclaré son fils, Rotem Cooper. « Chaïm [Peri], un autre otage, parlait et j’ai eu un sursaut quand j’ai réalisé que c’était mon père qui était à côté de lui. »
Le fait de voir Amiram en vie a aidé la famille, qui a appris que la vidéo avait été réalisée une semaine avant sa diffusion, soit plusieurs semaines après les derniers témoignages qu’elle avait eus à son sujet.
« C’est le Hamas qui reconnaît qu’il le détient et qu’il est en vie », a déclaré Rotem.
« Mais émotionnellement, il est extrêmement difficile de voir son père dans cet état. Il est comme un pion dans un jeu cruel. »
Rotem, un ingénieur, vit à San Diego et est né et a grandi à Nir Oz. Il fait des allers-retours en Israël pour soutenir sa mère et sa famille, tout en assurant la liaison avec le gouvernement américain.
« L’objectif est de faire en sorte que les otages restent au centre des préoccupations. Ce doit être la question numéro un, chaque heure, chaque jour, et il ne faut pas normaliser la situation », a-t-il souligné.
« C’est pour cela que nous faisons des choses comme ça », a-t-il ajouté en montrant la scène improvisée.
Son père Amiram – ou simplement « Cooper », comme on l’appelle – est un économiste et un poète, « un romantique, un homme d’idées », a indiqué Rotem en présentant le spectacle et en parlant de son père, qui a écrit trois livres de poésie et un livre pour enfants.
Amiram est un grand-père de neuf enfants et un père de trois enfants qui écrit toujours des rimes et des vers pour les anniversaires et les moments spéciaux de ses proches.
C’est aussi un économiste qui a travaillé pendant de nombreuses années en tant qu’économiste en chef des implantations de la région de Maon, et un natif de Haïfa qui a toujours considéré Nir Oz et l’expansion de la présence juive dans le Néguev occidental comme la mission de sa vie.
« Mon père est Nir Oz et Nir Oz est mon père », a déclaré Rotem.
La famille a installé une table sur la Place des Otages à Tel Aviv avec les livres d’Amiram, certains distribués gratuitement avec une suggestion de don, et d’autres payants, tous les fonds étant reversés au Forum des familles des otages et disparus. C’est l’un des livres de poèmes d’Amiram que Banaï a lu sur scène, dont une chanson d’amour adressée à Nurit.
Banaï a été suivi par le chanteur Micha Shitrit, qui a composé la musique d’un autre poème d’Amiram et l’a chanté, ainsi qu’une autre de ses propres chansons.
La fille et les petits-enfants de Nurit Cooper ont également lu ses poèmes.
« Il me rend heureux quand je suis triste, il me fait me sentir mieux quand je suis seul », a déclaré l’un de ses petits-fils en lisant un extrait du livre.
« J’aime dormir chez Saba [grand-père] et boire du lait chaud. Et pour les anniversaires, il écrit des rimes », a lu la petite-fille d’Amiram, tandis que sa fille a récité un poème sur le chat couleur fauve dont son père s’est inspiré en gardant l’un de ses petits-enfants.
Les habitants survivants de Nir Oz ont été évacués vers Eilat le 7 octobre et s’installent cette semaine, à titre provisoire, dans un nouveau quartier de Kiryat Gat.
Nir Oz a été le « point zéro » le 7 octobre, a rappelé Rotem, avec au moins 38 habitants tués et au moins 78 kidnappés vers Gaza, sur un total de 400 personnes.
« La première inquiétude des otages est que nous les ayons oubliés », a affirmé Rotem, « et l’autre est qu’ils soient bombardés ».
« Cela fait 87 jours, c’est très différent d’une, deux ou trois semaines – maintenant ça fait trois mois », a-t-il souligné.
« Je suis sûr que mon père est dans un état mental très difficile en ce moment. »
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