Des officiers de Tsahal punis pour négligence après le vol de munitions dans une base
Le chef de la brigade Givati reçoit un blâme officiel, plusieurs officiers sont emprisonnés ou renvoyés après le vol de 30 000 balles à Sde Teiman en octobre
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a annoncé jeudi qu’elle allait sanctionner plusieurs officiers pour « plusieurs erreurs et fautes » liées au vol de milliers de munitions dans une base de l’armée dans le sud d’Israël en octobre.
Quelque 30 000 balles – principalement des 5,56 millimètres – ont été volées sur la base de Sde Teiman le 21 octobre. Huit Israéliens bédouins ont été arrêtés le mois dernier pour ce vol, et une partie des munitions a été récupérée.
Tsahal a bouclé son enquête finale sur le vol jeudi, et a déclaré qu’elle allait punir plusieurs officiers pour négligence, à cause de laquelle le vol, commis dans cette base qui sert également de quartier général à la brigade Givati, a été possible.
Le commandant de la brigade Givati, le colonel Eliad Maor, a reçu un blâme officiel du chef du commandement du Sud, le général de division Eliezer Toledano.
Par ailleurs, le responsable du complexe dans lequel sont stockées les munitions, un officier ayant le grade de major, a été condamné à cinq jours de prison militaire ; le responsable de la sécurité de la base, un lieutenant, a été démis de ses fonctions ; le responsable de l’équipe de sécurité sur place au moment de l’incident, également un lieutenant, a été condamné à 18 jours de prison ; et le responsable de l’équipe de sécurité lors de la découverte de l’effraction, lui aussi un lieutenant, a été condamné à rester 35 jours sur la base.
Un autre soldat de l’équipe de sécurité, un sergent-chef, a été condamné à rester 28 jours à sa base en lien avec le vol.
Un groupe d’experts qui a enquêté sur l’affaire a émis une liste de recommandations pour éviter que de tels vols ne se reproduisent, a ajouté Tsahal.
Le panel a déclaré que les officiers avaient « agi de manière non professionnelle et n’avaient pas agi conformément à leurs responsabilités, ce qui a permis le vol des munitions ».
L’armée est confrontée depuis des années à des vols dans ses bases, tant par des soldats – qui ont déjà tout volé, des munitions et missiles, jusqu’aux jeeps de l’armée – que par des gangs criminels.
Les responsables de la sécurité craignent que les munitions volées ne soient utilisées dans des attaques terroristes. En mars, près d’un millier de balles volées par Tsahal ont été retrouvées sur des hommes armés inspirés par l’État islamique qui ont tué deux agents de la Police des frontières lors d’une attaque terroriste à Hadera.
Ces derniers mois, des milliers de balles volées par l’armée ont également été saisies aux points de contrôle sur des personnes se rendant d’Israël en Cisjordanie.