Des pirates informatiques iraniens publient des images des attentats de Jérusalem
Au début de l'année, le groupe baptisé Moses' Staff avait déjà publié des images provenant de dizaines de caméras situées à Jérusalem et à Tel Aviv
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Les images inédites, publiées jeudi sur Telegram par un groupe de pirates informatiques iraniens montrant l’attentat à la bombe à Jérusalem, proviennent de caméras de surveillance utilisées par une importante organisation de sécurité israélienne.
Le groupe de pirates informatiques iraniens baptisé Moses’ Staff, a affirmé avoir piraté des caméras de sécurité initialement considérées comme utilisées par la police. Au début de l’année, le groupe avait publié des images provenant de dizaines de caméras situées à Jérusalem et à Tel Aviv.
« Nous vous surveillons [sic] depuis de nombreuses années, à chaque instant et à chaque étape. Ceci n’est qu’une partie de notre surveillance de vos activités grâce à l’accès aux caméras de vidéosurveillance dans le pays. Nous l’avions dit, nous vous frapperons à l’endroit et au moment où vous vous y attendrez le moins », avait écrit le groupe sur sa chaîne Telegram en janvier.
La police a toutefois nié que ses caméras fonctionnaient dans la zone au moment de l’attaque, et la municipalité de Jérusalem a déclaré que les images n’avaient pas été prises par une caméra appartenant à la ville.
La police a déclaré être en possession de la séquence depuis plusieurs heures après le double attentat à la bombe de mercredi matin, qui a tué Aryeh Schupak, un adolescent de 16 ans et blessé plus de 20 autres personnes, démentant certaines informations selon lesquelles le groupe de pirates informatiques aurait effacé la séquence de la copie de la police.
Les responsables de la sécurité ont confirmé que la caméra en question était utilisée par une importante organisation de sécurité, sans toutefois préciser laquelle.
An Iranian hacker group calling itself Moses Staff published documentation showing CCTV footage of one of the bombings that happened in Jerusalem Wednesday morning. pic.twitter.com/6ZKjb0fsy9
— Joe Truzman (@JoeTruzman) November 24, 2022
Les responsables ont minimisé l’incident, affirmant que la caméra, qui peut être commandée à distance pour effectuer un mouvement panoramique, une inclinaison et un zoom, appartenait à une société civile qui travaille avec les services de sécurité israéliens.
« Il n’y a pas de violation de la sécurité ni de fuite d’informations classifiées », a déclaré un responsable à la radio de l’armée. Le fonctionnaire a déclaré que la caméra est utilisée « de manière limitée » par l’agence de sécurité, et n’était pas connectée à ses systèmes.
« Il est probable que les pirates ne savaient même pas qu’il s’agissait d’une caméra utilisée par les agences de sécurité », a déclaré un responsable à la Treizième chaîne.
« L’effet de cet incident est surtout de semer la panique », a déclaré le fonctionnaire au site d’information Ynet.
Aucun autre détail n’a encore été communiqué.
Le même groupe de hackers avait revendiqué en juin la responsabilité d’une cyber-attaque qui avait provoqué le déclenchement de sirènes de roquettes dans certains quartiers de Jérusalem et dans la ville d’Eilat, dans le sud du pays.
L’année dernière, Moses’ Staff a déclaré avoir divulgué des informations sensibles sur des soldats, qui semblaient être des informations accessibles au public sur LinkedIn, et des images aériennes d’Israël, obtenues par le biais d’un site commercial.
Dans une autre affirmation non-corroborée, le groupe a prétendu avoir provoqué l’écrasement d’un ballon d’observation de l’armée dans la bande de Gaza en juin. Tsahal avait déclaré que le ballon s’était déconnecté de son ancrage pour des raisons inconnues.