Des proches de victimes des deux raves attaquées exigent des réponses
Les proches des personnes assassinées le 7 octobre lors des raves Supernova et Psyduck font pression sur le gouvernement, l'accusant d'avoir négligé le sort des festivaliers
Des proches de victimes assassinées par des terroristes du Hamas sur les sites de deux raves dans le sud d’Israël, le 7 octobre dernier, se sont rassemblés lundi à Tel Aviv pour annoncer la formation d’un groupe de pression destiné à faire entendre leurs griefs contre le gouvernement israélien.
Les représentants de quelque 200 familles qui ont perdu des êtres chers lors des fêtes Supernova et Psyduck se sont retrouvés à l’hôtel David Intercontinental de Tel Aviv, pour créer une initiative conjointe destinée à plaider en faveur de la reconnaissance de leur situation – unique – et de possibles négligences de la part du gouvernement.
Ce groupe s’est donné le nom de « Forum de la fête des fleurs » (« Party Flowers Forum »), ce qui, en hébreu, évoque le fait que les victimes des deux raves ont été fauchées dans la fleur de l’âge.
Quelques heures plus tôt, des représentants des familles de victimes avaient été reçus par un haut responsable du gouvernement auquel ils ont fait part de leurs besoins spécifiques.
360 personnes ont été tuées lors des massacres perpétrés par les terroristes du Hamas lors des festivals Supernova et Psyduck, non loin du kibboutz Reim le 7 octobre. L’assaut des terroristes a fait au total 1 200 morts – pour la plupart des civils -, exécutés, brûlés et violés, entre autres atrocités, – et 240 otages.
Erez Zarfati, dont la fille Ron Zarfati a été assassinée à Supernova et qui joue depuis un rôle déterminant dans l’organisation des familles des victimes des raves, a expliqué que le forum exigeait la mise en place immédiate d’une commission indépendante chargée d’enquêter sur les négligences qui ont conduit au massacre, affirmant que les forces de l’ordre n’avaient pas mesuré l’étendue du danger en autorisant l’organisation de fêtes à seulement cinq kilomètres de la bande de Gaza.
Zarfati a déclaré que les familles insistaient également pour connaitre les circonstances de la mort de leurs proches et bénéficier d’une prise en charge appropriée, en particulier pour les frères, sœurs et partenaires des victimes.
Eran Litman, père d’Orya Litman, festivalière assassinée lors de la rave Supernova, a affirmé que les proches de victimes des festivals n’avaient pas reçu la même aide que les autres personnes touchées par l’attaque. « Les familles des soldats morts au combat reçoivent de l’aide de l’armée, les victimes des kibboutzim, un soutien communautaire, mais nous, nous sommes seuls », a déclaré Litman à Ynet.
« Beaucoup de choses sont douloureuses pour nous », a poursuivi Litman, « d’abord et avant tout, l’incertitude quant à ce qui est arrivé à nos proches ».
Il a ajouté que les familles des victimes des festivals Supernova et Psyduck recevaient le soutien d’organisations privées et de particuliers, mais rien de la part du gouvernement.
À l’antenne de la Radio militaire, mardi matin, Zarfati a déclaré que les familles avaient dû prendre des mesures face au silence du gouvernement.
« Nous n’avons pas eu le choix », a expliqué Zarfati, affirmant que les familles avaient été envoyées à l’agence de sécurité sociale de l’assurance nationale pour obtenir de l’aide, sans plus.
Zarfati a accusé le gouvernement de laisser les familles des victimes des deux fêtes dans l’ignorance des circonstances de la mort de leurs proches.
Il a raconté avec douleur comment lui et sa femme se sont rendus sur le site du festival à la recherche des effets personnels de leur fille, qualifiant la scène de « réminiscence de la Shoah ».
Selon un communiqué publié par le cabinet du Premier ministre, avant le lancement de cette initiative, le chef de cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Yossi Shelley, s’est entretenu avec des représentants des familles pour répondre à leurs préoccupations et leur offrir une aide supplémentaire.
Les représentants des familles ont publié une déclaration pour dire leur espoir que la coopération s’avère fructueuse, soulignant le « désir sincère du chef de cabinet de trouver une solution ».