Des rappeurs palestiniens attaquent le Likud en justice
Ils dénoncent l'utilisation d'une de leurs chansons dans un clip pour la campagne de Benjamin Netanyahu
Basé à Amman, le groupe de hip-hop Torabyeh explique que leur vie est désormais en danger, en raison du clip produit par le Likud qui relie les membres du groupe à l’État islamique.
Le groupe Torabyeh accuse le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’avoir utilisé illégalement une chanson de rap de leur composition, dans un clip vidéo réalisé par le Likud pour les besoins de la campagne électorale.
« Dans la dernière vidéo de propagande publiée par le Likud israélien qui est dirigé par le criminel Benjamin Netanyahu, la chanson intitulée ‘Ghorbah’ a été utilisée », peut-on lire sur la page Facebook du groupe.
« L’utilisation de cette chanson dans ce contexte particulier ne peut pas être considérée comme autre chose que de la propagande délibérée de la droite sioniste à des fins de propagande électorale et afin d’attaquer les supposés sionistes de ‘gauche’. »
De plus, les accusations de terrorisme et d’association avec l’Etat Islamique qui pèsent sur le groupe, sont de nature à mettre la vie de ses membres en danger, ajoute Torabyeh.
Dans ce clip diffusé par les médias, deux comédiens déguisés en djihadistes armés circulent à bord d’un pick-up sur lequel flottent des drapeaux noirs de l’EI. Ils s’arrêtent près d’une voiture conduite par un Israélien.
L’un des deux « djihadistes » lui demande « comment arrive-t-on à Jérusalem, mon frère ? » et l’automobiliste de répondre : « prenez à gauche ». Puis apparaissent deux slogans : « la gauche cédera au terrorisme », et « c’est nous ou eux, il n’y a que le Likoud, que Netanyahu ».
Torabyeh poursuit sa critique de Netanyahu en invoquant une « violation brutale des droits de propriété intellectuelle et une atteinte à la réputation du groupe », ajoutant que toutes les mesures juridiques nécessaires seront prises contre les auteurs de la vidéo.
Le groupe de hip-hop a précisé rejeté « toutes les formes de coopération avec l’ennemi sioniste (de droite ou de gauche) et l’entité coloniale expansionniste fasciste ».
Torabyeh conclut son message par un appel à une « victoire du peuple palestinien et du monde arabe [sic] contre le colonialisme ».
Les chansons interprétées par Torabyeh, dont les membres sont tous des descendants de réfugiés palestiniens, véhiculent souvent la haine qui anime les Palestiniens suite à la création de l’Etat d’Israël.
Les textes traitent, entre autres, du désir des membres du groupe basé en Jordanie de retourner dans la maison de leurs grands-parents de l’autre côté du Jourdain.
Le Likud n’a pas réagi aux accusations de Torabyeh.
Mais la gauche a critiqué le clip.
L’ancien chef du Shin Bet, Yuval Diskin, de l’Union sioniste de centre-gauche ont vivement critiqué Netanyahu, notant qu’il est le Premier ministre qui avait libéré le plus de terroristes palestiniens de l’histoire d’Israël.
Ce clip vise surtout « l’Union sioniste », la coalition d’opposition formée par Isaac Herzog, le chef du parti travailliste, et Tzipi Livni, une centriste.
« L’Union sioniste » a publié un communiqué dénonçant ce clip et
« l’échec colossal de Benjamin Netanyahu dans le domaine de la
sécurité ».
« Il a libéré des terroristes avec du sang sur les mains, il a renforcé le Hamas, tandis que l’Iran est devenu un Etat qui a atteint le seuil nucléaire pendant son mandat. »