Israël en guerre - Jour 338

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Devant une base militaire, « l’union nationale » israélienne pour l’armée

Beaucoup parlent des divisions liées à la refonte judiciaire, notant que tout ça est mis de côté maintenant

Des citoyens israéliens emballent des dons de nourriture et d'autres produits de première nécessité pour les soldats et les citoyens israéliens à Tel Aviv, le 10 octobre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Des citoyens israéliens emballent des dons de nourriture et d'autres produits de première nécessité pour les soldats et les citoyens israéliens à Tel Aviv, le 10 octobre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Devant la base militaire de Ramla, des civils semblent participer à un ballet automobile ininterrompu pour livrer nourriture ou équipements aux soldats, pendant que des réservistes arrivent en renfort. L’union nationale des Israéliens est totale derrière leur armée depuis l’attaque de samedi.

Les véhicules des réservistes sont garés sur plusieurs centaines de mètres des deux côtés de la route passant devant cette base du centre d’Israël, témoignage de l’importance de la mobilisation. L’un d’entre eux appartient à Shlomo Zorno, un enseignant de 42 ans, qui, en treillis, sort un fusil et un gilet pare-balles de son coffre.

Habitant d’Ashkelon, ville proche de la bande de Gaza et où de nombreuses roquettes sont tombées, dont une « très près » de sa maison, il dit « n’avoir pas réfléchi une seule seconde » après avoir été convoqué téléphoniquement par l’armée.

Samedi, jour de Shabbat, le repos hebdomadaire juif, le Hamas, groupe terroriste au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, a mené une attaque par air, terre et mer contre Israël, faisant plus de 900 morts, 2 800 blessés et une centaine d’otages israéliens selon les derniers chiffres.

Des Palestiniens emmènent un civil israélien kidnappé, au centre, du kibboutz de Kfar Aza vers la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Crédit : Hatem Ali/AP)

« On savait que cela (ce genre d’assaut palestinien massif, NDLR) pouvait arriver. C’est arrivé. C’est comme ça », dit, fataliste, cet ancien habitant d’une implantation dans la bande de Gaza, qu’il avait quitté en 2005, lors du retrait unilatéral israélien de l’enclave.

Ran Singerman, 30 ans, était, lui, « en vacances dans le nord » d’Israël quand il a reçu l’appel de l’armée. Installateur de panneaux solaires, il « ne sait pas » combien de temps il devra servir, mais ne s’en inquiète guère, tant qu’il peut défendre son pays.

Depuis son incorporation, ce grand brun a mis en place une aide logistique pour ses compagnons d’armes, « pour qu’ils puissent mieux dormir et mieux faire leur boulot », explique-t-il, les bras chargés de tapis de sol et de sacs de couchage.

Tous ont été apportés par sa mère Any, sa tante Elena et son oncle Jacques, trois sexagénaires. Les deux femmes ont fait pour cela du porte-à-porte. Un groupe WhatsApp a été mis à contribution. Des entrepreneurs ont financé une partie de l’équipement, expliquent-ils.

Des civils israéliens emballent des dons de nourriture et d’autres produits de première nécessité pour les soldats israéliens et les citoyens dans le sud, à Tel Aviv, le 9 octobre 2023. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

« Notre 11 septembre »

« Tout le peuple aide l’armée de ce pays merveilleux. Nous sommes avec les hayalim (soldats, en hébreu) », affirme Any Gotleyb, 62 ans, employée dans un jardin d’enfants. « Nous devons tous contribuer », Israël doit être « uni », dit-elle à l’AFP.

Une fourgonnette s’arrête alors, deux grosses enceintes sur le toit, crachant une sorte de techno israélienne. Ses occupants, des ultra-orthodoxes du mouvement Breslev, s’en extraient puis se mettent à danser en bord de route, en soutien aux soldats, avant de repartir promptement.

L’interruption dérange visiblement Jacques Gotleyb. Les Breslev « croient que tout va s’arranger par une intervention venant d’en haut. Nous on est plus terre-à-terre », ironise-t-il.

« Il y a des choses plus importantes maintenant », l’interrompt sa sœur Elena Singerman, mère de Ran. Israël est en « union nationale », reconnaît-il.

Des civils israéliens à un point de dépôt sur la place Dizengoff, qui a été mis en place pour les dons de nourriture et d’autres produits de première nécessité pour les soldats israéliens dans le sud. Le 8 octobre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

La scène tranche avec l’opposition que connaissait il y a encore quelques jours seulement le pays, extrêmement divisé autour d’un projet controversé de réforme judiciaire, à l’origine d’un des plus importants mouvements de contestation de l’histoire d’Israël.

Le projet, qui, entre autres, restreint les pouvoirs de la Cour suprême au profit du gouvernement, est soutenu par la droite et les partis religieux. Mais il a poussé à manifester des centaines de milliers d’Israéliens, au nom de la défense de la démocratie.

Les Singerman et Gotleyb étaient dans la rue, tout comme Eran Levine, également rencontré par l’AFP devant la camp de Ramla. Agé de 25 ans, lui a été blessé durant son service militaire. Il essaie pourtant d’être à nouveau enrôlé. L’une de ses amies fait partie des 270 fêtards tués près de Gaza.

« J’étais dans les manifestations, mais aujourd’hui, il faut mettre nos différences de côté et nous unifier », lance ce blond aux yeux clairs et à large carrure.

Eran Levine est venu apporter des gilets pare-balles, ainsi que des plaques anti-projectiles les garnissant. Il fait partie d’un mouvement de financement participatif qui aspire à en livrer des centaines d’autres aux militaires.

L’attaque du Hamas samedi « est notre 11 septembre. Avant cela, nous étions peut-être divisés. Mais il faut maintenant mettre tout ça de côté et nous battre contre un ennemi commun. »

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