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Edouard Philippe à Matignon, Macron attaque sa “recomposition politique” à droite

Après avoir fait plonger le Parti socialiste dans l'abîme, le nouveau président français continue sa redéfinition du paysage politique

Edouard Philippe, nouveau Premier ministre français, à l'hôtel Matignon, à Paris, le 15 mai 2017. (Crédit : Joël Saget/AFP)
Edouard Philippe, nouveau Premier ministre français, à l'hôtel Matignon, à Paris, le 15 mai 2017. (Crédit : Joël Saget/AFP)

Emmanuel Macron a abattu lundi la première carte de sa « recomposition politique » en nommant un Premier ministre de droite, le député-maire (Les Républicains) du Havre Édouard Philippe, proche d’Alain Juppé, un défi lancé à la droite avant les législatives.

L’Élysée a annoncé la nomination de Philippe, 46 ans, lundi peu avant 15h00, au lendemain de la prise de fonctions du nouveau président de la République, qui se rend ensuite à Berlin pour rencontrer la chancelière Angela Merkel.

La passation des pouvoirs avec l’actuel locataire de Matignon, Bernard Cazeneuve, a eu lieu à 16h00. La composition du gouvernement, qui devrait également comporter d’autres personnalités de LR et du MoDem de François Bayrou, devrait être dévoilée mardi, avant le premier Conseil des ministres de mercredi.

Énarque de la promotion Marc-Bloch (1997), maître des requêtes au Conseil d’État, maire du Havre depuis 2010 et réélu au premier tour en 2014, Edouard Philippe est un proche de longue date d’Alain Juppé, dont il fut le secrétaire général à la tête de l’UMP (devenue LR) de 2002 à 2004.

Alain Juppé, ancien Premier ministre français et maire de Bordeaux, à Paris, le 27 novembre 2016. (Crédit : François Guillot/AFP)
Alain Juppé, ancien Premier ministre français et maire de Bordeaux, à Paris, le 27 novembre 2016. (Crédit : François Guillot/AFP)

Peu connu du public, il fut également membre du cabinet de Juppé lors de son bref passage au ministère de l’Écologie en 2007, avant de devenir directeur des affaires publiques du groupe nucléaire Areva (2007-2010). Il a été élu député de Seine-Maritime en 2012.

Alain Juppé a aussitôt salué sa nomination, jugeant qu’il a « toutes les qualités » pour le poste, tout en réaffirmant son soutien aux candidats de droite aux législatives.

« Avec un Premier ministre de droite, le Parlement a besoin de gauche », a réagi Jean-Christophe Cambadélis (PS) sur Twitter.

La nomination d’Édouard Philippe, hypothèse qui circulait depuis la soirée du second tour de la présidentielle, est le premier acte de la « recomposition » politique souhaitée par Macron, largement élu (66,1 %) face à la présidente du Front national Marine Le Pen. Son parti, La République en marche (REM), se définit comme « et de droite, et de gauche ».

« J’ai vu Nicolas Sarkozy pratiquer l’ouverture en 2007, je n’y crois pas ». Mais « si Emmanuel Macron, compte tenu des conditions de sa victoire, veut effectivement transgresser complètement, je pense que l’ensemble de la droite, pas Édouard Philippe, devra se poser la question », expliquait entre les deux tours le nouveau Premier ministre.

Philippe fut l’un des porte-parole d’Alain Juppé pendant la primaire de droite. Il avait quitté l’équipe de campagne de François Fillon début mars, en raison de la mise en examen annoncée du candidat.

Bruno Le Maire, député UMP présente le sujet qu'il lance sur www.parlement-et-citoyens.fr concernant la rénovation de la vie démocratique, en février 2013 (Crédit : SmartGov/Flicker/Wikimedia commons 2.0)
Bruno Le Maire, député UMP présente le sujet qu’il lance sur www.parlement-et-citoyens.fr concernant la rénovation de la vie démocratique, en février 2013 (Crédit : SmartGov/Flicker/Wikimedia commons 2.0)

A moins d’un mois des élections législatives, cette nomination sonne comme un défi lancé aux Républicains, dont le candidat a été éliminé dès le premier tour de la présidentielle. Parmi les responsables LR, d’autres noms circulent pour intégrer le gouvernement, notamment celui de Bruno Le Maire.

Cette nomination « a du sens, elle casse la droite », se félicite un membre du premier cercle du nouveau chef de l’État.

Chef de file LR pour les législatives, François Baroin a averti que ceux qui « se rapprochent de Macron » avant le scrutin des 11 et 18 juin seront « exclus » du parti. Mais « je n’ai pas du tout vocation à quitter Les Républicains », expliquait le 3 mai au Figaro Philippe pour qui à droite, « tout le monde préfère dire ‘on fait la tortue jusqu’aux législatives, on a une chance de gagner’. »

Le parti d’Emmanuel Macron a annoncé la semaine dernière une première liste de plus de 400 candidats aux législatives, qui fait la part belle à la « société civile », à des novices au niveau parlementaire, mais aussi à une vingtaine de députés socialistes sortants.

Emmanuel Macron, élu à la présidence de la République française, au centre, et son épouse Brigitte, devant la pyramide du Louvre, le 7 mai 2017. (Crédit : Thomas Samson/Pool/AFP)
Emmanuel Macron, élu à la présidence de la République française, au centre, et son épouse Brigitte, devant la pyramide du Louvre, le 7 mai 2017. (Crédit : Thomas Samson/Pool/AFP)

La REM doit publier le nom des derniers investis d’ici mercredi. Le mouvement présidentiel n’a pour l’heure pas investi d’adversaires face à plusieurs candidats LR. La date limite de dépôt des candidatures est vendredi.

Avant même la quête d’une majorité parlementaire, Édouard Philippe devra initier la mise en œuvre des engagements immédiats du nouveau président, dont une loi sur la « moralisation de la vie publique ».

Député, Philippe avait voté contre la loi sur la transparence adoptée en 2013 dans la foulée de l’affaire Cahuzac. Dans sa première déclaration d’intérêts en 2014, disponible sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, il n’avait pas renseigné le montant de ses revenus de maire et président de la communauté d’agglomération havraise, ni ceux perçus comme avocat, expliquant pour cette activité privée « ne pas être certain de comprendre la question ».

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