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Elections : Beaucoup de « Gevalt » mais peu de violences physiques

Les partis de tout le spectre politique ont tenté de mobiliser les soutiens en arguant d'un faible taux de participation électorale pour eux, plus élevé pour leurs rivaux

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'adresse aux usagers de la gare routière de Jérusalem, le jour des élections, le 17 septembre 2019 (Capture d'écran : Facebook Live)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'adresse aux usagers de la gare routière de Jérusalem, le jour des élections, le 17 septembre 2019 (Capture d'écran : Facebook Live)

S’il ne reste qu’un seul mot pour caractériser la campagne électorale qui s’achèvera mardi soir, c’est Gevalt. Ce terme yiddish signifie littéralement violence – mais dans le lexique politique israélien, c’est une exclamation reprise par les chefs de parti qui, avec sincérité ou non, ne cessent de clamer que leur formation va être vaincue.

En fonction du parti, Gevalt peut vouloir dire : « A l’aide, nous n’obtiendrons pas le nombre le plus important de sièges à la Knesset » ou « nous allons tomber sous le seuil électoral et disparaître ».

Mais Gevalt sera surtout devenu synonyme de l’effort visant à galvaniser les électeurs qui pensaient rester tranquillement chez eux – parce qu’ils estiment, peut-être, que la réussite de leur formation ou de leur camp politique ne dépendra pas de leur vote – pour les motiver à aller déposer un bulletin dans l’urne.

Il y a eu beaucoup de Gevalt au cours de cette campagne, ainsi que certaines violations flagrantes commises par aucun autre que le Premier ministre – mais, heureusement, très peu de violences réelles.

Au début du mois, c’était le chef du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, qui avait exprimé son inquiétude concernant des émeutes possibles susceptibles d’éclater suite à l’échec de l’adoption de la loi dite des caméras, présentée par le Likud, qui aurait permis aux formations de filmer le déroulement du scrutin dans les bureaux de vote.

Durant une interview publique coorganisée par le Times of Israel et le Salon international de Tel Aviv, Gantz avait vivement recommandé aux électeurs de « rejeter toute forme de violence que vous pourriez voir le jour des élections… parce que j’ai peur que tout le monde ne pense pas comme moi, et notamment le dirigeant d’Israël ».

Cette préoccupation s’est avérée infondée et le scrutin s’est déroulé comme d’habitude – c’est le cas de toute évidence au moment de l’écriture de cet article – à l’exception d’une altercation mineure qui aura perturbé une atmosphère sinon pacifique.

Selon le Likud, un activiste du parti, qui a été identifié sous le nom d’Itzik, a été agressé par une femme que la formation a identifié comme étant un soutien de Kakhol lavan, même si une vidéo de l’incident n’a donné aucune indication sur son affiliation politique. Le Likud a expliqué avoir porté plainte.

Alors que les violences, au sens littéral du terme, ont été limitées en portée, le Gevalt, pour sa part, a été omniprésent.

S’efforçant de mobiliser les électeurs potentiels, les leaders politiques de tout le spectre se sont tournés vers les réseaux sociaux, mardi, pour déplorer leur échec misérable dans les urnes, clamant que leurs adversaires, en revanche, pouvaient s’enorgueillir d’un soutien formidable.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu – maître incontesté du Gevalt et annonçant sa défaite imminente en raison d’une faible participation au cours de cette troisième élection d’affiliée – a convoqué, mardi matin, une « réunion d’urgence » des hauts-responsables du Likud pour définir la riposte du parti face à l’assaut présumé des bureaux de vote par les « Arabes et les gauchistes ».

Kakhol lavan n’a pas non plus été en reste dans le domaine des prédictions catastrophes, avertissant ses partisans qu’il y avait une « urgence pour notre démocratie ».

Le député de Kakhol lavan Yair Lapid parle aux médias après avoir voté dans un bureau de vote de Tel Aviv, le 17 septembre 2019 (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Plus à gauche, le parti Travailliste d’Amir Peretz et le Camp démocratique de Nitzan Horowitz, Stav Shaffir et Ehud Barak ont émis des messages similaires de désastre imminent (ces deux listes, dans les sondages, étaient en effet dangereusement proches du seuil électoral).

Le fait qu’il n’y ait pas eu de violences significatives ne signifie par pour autant qu’il n’y a pas eu d’autres infractions et irrégularités, dont certaines intéresseront très certainement la commission centrale électorale et peut-être également les forces chargées de l’application de la loi après la fermeture des bureaux de vote, à 22 heures.

Comme c’est le cas chaque jour de scrutin, il y a eu des informations portant sur des fraudes à petite échelle. Plusieurs bureaux de vote ont dû temporairement fermer leurs portes pour diverses raisons et il y a eu, ici ou là, des soupçons portant sur des tentatives de fraudes électorales – comme des enveloppes de vote trafiquées – qui font maintenant l’objet d’une enquête. Mais aucune de ces tentatives ne devrait avoir un impact sérieux.

De manière plus curieuse, certains des délits les plus flagrants ont été commis par Netanyahu lui-même. Son chatbot, sur Facebook – qui s’engage auprès des visiteurs sur la page du Premier ministre – a ainsi partagé de nouvelles enquêtes d’opinion publiques, ce qui est illégal.

En réponse, le géant des réseaux sociaux a suspendu le bot pendant plusieurs heures.

« Notre politique établit clairement que les développeurs sont dans l’obligation d’obéir à toutes les lois mises en vigueur dans le pays où leur application est accessible. Nous avons donc suspendu l’activité du bot de Netanyahu au vu de la violation de la loi locale et ce, jusqu’à la fermeture des bureaux de vote », a fait savoir Facebook dans un communiqué.

Netanyahu a semblé également mépriser ouvertement la loi interdisant aux politiciens de faire campagne au cours des interviews accordées aux médias, le jour du scrutin, lorsqu’il a appelé les électeurs à soutenir sa formation lors d’entretiens accordés à deux stations de radio.

Le président du Likud et ses partenaires savent, bien sûr, que ce qu’ils ont fait est illégal mais ils se sont probablement dit que l’amende qu’il serait condamné à payer ultérieurement vaut bien l’éventuel bénéfice qu’ils espèrent aujourd’hui tirer de leurs écarts – le bénéfice d’un cinquième mandat, un record, au poste de Premier ministre et … celui de l’immunité face aux poursuites.

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