En Cisjordanie, Yaalon défend « le droit à s’installer dans tout Israël »
En dépit de ses propos pro-implantations, l'ex-ministre du Likud a été taxé d'"opportuniste politique" et comparé à Tzipi Livni
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël
Quelques jours après avoir rejoint le chef du parti Hossen LeYisrael Benny Gantz, l’ex-ministre de la Défense Moshe Yaalon a donné dimanche sa position idéologique sur la solution à deux Etats comme solution au conflit israélo-palestinien, saluant le projet d’implantation en Cisjordanie et déclarant que l’Etat hébreu « à un droit à chaque partie de la Terre d’Israël ».
Après un meeting organisé par le président du parti Telem en Cisjordanie, dans l’implantation de Leshem, Yaalon a déclaré dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux qu’en tant que commandant de l’armée dans la région du Center et en tant que ministre de la Défense, il avait joué un rôle dans l’implantation de la communauté et était « ravi de la voir grandir et s’agrandir ».
Depuis l’implantation située à 40 kilomètres au nord-est de Jérusalem et à 10 kilomètres à l’est de la barrière de sécurité, Yaalon a déclaré que « lorsque que l’on regarde vers l’ouest, on voit les lumières de Tel Aviv, on comprend l’importance stratégique de l’implantation ici, et notamment dans l’implantation en Judée et en Samarie en général, au-delà de l’exercice de notre droit à chaque partie de la Terre d’Israël.
Si Leshem est considéré comme une implantation indépendante, elle est officiellement démarquée comme un quartier de l’implantation Alei Zahav et fait partie de ses limites municipales. Fondée en 2013, elle abrite 130 familles et 900 habitants.
« Je suis venu à la rencontre des gens, les écouter, être écouté, et pour les féliciter d’être les pionnier dans la région », a ajouté Yaalon.
Mais tous n’étaient pas ravis par la présence de l’ancien ministre de la Défense. Le meeting a été interrompu par Tzachi Dickstein, président de la Commission des résidents d’implantations de Samarie, qui a taxé Yaalon d’ « opportuniste politique ».
« Vous êtes devenue le nouveau Tzipi Livni de la politique », a déclaré Dickstein, lançant une pique à la cheffe de Hatnuah, qui a quitté plusieurs partis politiques au cours de sa carrière.
« Vous avez vu que vous ne dépasseriez pas le seuil électoral, donc vous avez rejoint Gantz. Quiconque ne se déclare ni de gauche ni de droite, est de gauche », a déclaré le militant, empruntant une phrase utilisée par les élus du Likud pour décrire le chef du parti Hossen LeYisrael.
La semaine dernière, Yaalon a écarté tout soutien à la solution à deux Etats, quelques instants après que son nouveau partenaire politique Gantz a annoncé qu’en cas de victoire, il ferait tout pour obtenir la paix.
Interrogé par le Times of Israel après le discours sur son soutien à un accord de paix avec les Palestiniens dans le cadre d’une formule à « deux Etats pour deux peuples », Moshe Yaalon a répondu : « bien sûr que non ».
Yaalon, ancien membre du parti de droit du Likud, a longtemps assumé ses positions bellicistes contre les Palestiniens, et en tant que chef d’état-major, il s’est opposé au désengagement israélien de la bande de Gaza en 2005.
En 2014, il avait critiqué John Kerry, alors secrétaire d’Etat américain, pour ses efforts « obsessionnels » et « messianiques » dans la négociation d’un accord de paix entre Israël et les Palestiniens. Il s’était ensuite excusé.
Le mois dernier, Yaalon a formé son le parti Telem, qui, mardi dernier, s’est officiellement rallié au parti Hossen LeYisrael de Benny Gantz. Ils présenteront une liste commune aux élections du 9 avril.
Ils ont annoncé leur alliance durant le premier meeting de campagne de Hossen LeYisrael à Tel Aviv.
S’il n’a pas soutenu la solution à deux Etats, Gantz a souligné dans son discours qu’il tenterait d’obtenir un accord avec les Palestiniens.
« Je sais que nous avons besoin de quelque chose de différent, nous pouvons avoir quelque chose de différent. Le gouvernement que je dirigerai cherchera la paix et ne manquera pas l’opportunité d’un changement à l’échelle régionale », a-t-il dit.
Cependant, « s’il s’avère qu’il n’y a aucun moyen de parvenir à la paix à ce moment, alors nous créerons une nouvelle réalité. Nous renforcerons le caractère démocratique d’Israël, renforcerons les blocs d’implantations et le Golan, que nous ne quitterons jamais. La vallée du Jourdain sera notre frontière, mais nous ne laisserons pas des milliers de Palestiniens vivre au-delà de la clôture et mettre en péril l’identité juive de l’Etat », a-t-il dit.
Jacob Magid a contribué à cet article.