En vertu de nouveaux ordres, la police ne saluera que Ben Gvir, pas d’autre ministre
Les juges de la Cour suprême ne bénéficieront plus de cette marque de respect, même si le président et le Premier ministre en bénéficient encore
Conformément à la nouvelle ordonnance délivrée par le chef de la police israélienne Kobi Shabtaï, les agents n’auront plus l’obligation de saluer les ministres du cabinet – à l’exception du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui aura encore droit à cette marque de respect.
Plus de salut non plus aux juges qui siègent la Cour de justice, même si ce geste sera encore exigé lors d’une rencontre avec le Premier ministre, avec le président et avec le chef de la Knesset.
Les nouveaux ordres, envoyés en début de semaine, viennent remplacer des instructions qui avaient été données en 2019. Selon ces règles, qui décrivent les protocoles à suivre lors d’événements officiels, les policiers sont tenus de saluer le président, le Premier ministre, les ministres, le président de la Knesset, les juges de la Cour suprême et les dignitaires étrangers en visite.
Dorénavant, parmi les ministres, seul Ben Gvir devra donc être salué. Les dignitaires étrangers en visite ont eux aussi disparu de la liste qui, par ailleurs, rajoute de nouvelles personnalités à saluer : le chef d’état-major et les responsables des services pénitentiaires, de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, de l’agence de renseignement du Mossad, des pompiers et des secouristes.
Suite à des informations portant sur ces changements, la police israélienne a déclaré dans un communiqué que Shabtaï avait donné pour instruction à ceux qui avaient préparé cette nouvelle ordonnance de réexaminer les anciens usages de manière à « rassembler un certain nombre de recommandations sur le sujet d’ici une semaine ».
« Comme il est d’usage, de temps à autre, et en même temps que des ordres et des procédures supplémentaires sont mis à jour, l’ordre a été mis à jour sous la direction du chef de la division des ressources humaines », précisé le communiqué.
Une source policière a confié à Ynet que « ce n’était pas la chose la plus judicieuse, à faire en ce moment, d’annuler l’obligation de saluer les juges de la Cour suprême ou de faire une différence entre Ben Gvir et les autres ministres du gouvernement ».
La nouvelle ordonnance survient à un moment de crise politique provoquée par le plan de refonte radicale du système judiciaire israélien qui est avancé par le gouvernement et qui vise à affaiblir les pouvoirs des juges – une initiative qui, selon ses opposants, mettra gravement en péril le caractère démocratique d’Israël. Ben Gvir, à l’extrême-droite, soutient ardemment ce projet de refonte très controversé et a demandé à la police de sévir contre les personnes qui participent depuis neuf mois à des manifestations de masse contre la législation.
Les organisateurs du mouvement de protestation ont répondu dans un communiqué que les nouvelles ordonnances de la police représentaient « le paroxysme de la mégalomanie » de Ben Gvir qui, selon eux, « est le pire ministre de toute l’histoire d’Israël ».