Enquête pour apologie de crime après un signalement visant une manifestation néo-nazie à Paris
Le parquet a saisi la brigade de répression de la délinquance aux personnes d'une enquête pour apologie publique de crime ou délit et injure publique en raison de l'origine

Une enquête a été ouverte pour « apologie de crime » après un signalement du préfet de police de Paris sur des saluts et symboles nazis repérés lors d’une manifestation à l’appel d’un groupe d’ultradroite le 10 mai dans la capitale, a indiqué mercredi le parquet.
Sollicité par l’AFP, le parquet de Paris a précisé avoir saisi la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) d’une enquête pour apologie publique de crime ou délit et injure publique en raison de l’origine, ethnie, nation, race ou religion, à la suite d’un signalement du préfet de police Laurent Nuñez transmis le 13 mai.
Le même jour, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait annoncé avoir saisi la justice pour des « gestes et des symboles » repérés lors de cette manifestation.
Environ un millier de militants d’ultradroite avaient défilé à Paris dans l’après-midi du 10 mai à l’appel du « Comité du 9 mai » pour commémorer la mort accidentelle en 1994 d’un activiste d’extrême droite, Sébastien Deyzieu.
« Nous avons signalé (…) un certain nombre d’individus », notamment ceux « chargés du maintien de l’ordre du défilé d’ultradroite qui ont défilé visages masqués, cagoulés. C’est un délit », avait déclaré le ministre.
Dans une vidéo publiée par Libération, on voit par exemple une croix gammée tatouée sur le bras d’un des manifestants.
Encadrés par un service d’ordre encagoulé et surveillés par d’importants effectifs des forces de l’ordre, certains participants à la manifestation arboraient des croix celtiques ou des tee-shirts évoquant l’iconographie nazie, ainsi que la mouvance hooligan, avait également constaté l’AFP.
La préfecture de police de Paris avait initialement interdit cette manifestation annuelle en arguant d’un risque de troubles à l’ordre public. Mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure, estimant notamment que « la même manifestation organisée l’année dernière n’avait donné lieu à aucune poursuite de manifestants ».