Exécution en Iran d’un Iranien juif dans une affaire de meurtre
Les autorités auraient tout fait pour éviter qu'un accord entre la famille d'Arvin Ghahremani et celle de la victime ne soit conclu, s'assurant ainsi de son exécution
L’Iran a exécuté lundi un membre de la communauté juive du pays à la suite de sa condamnation pour meurtre, a rapporté l’ONG Iran Human Rights, basée en Norvège.
Arvin Ghahremani a été pendu dans une prison de la ville de Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran, après avoir été reconnu coupable d’un meurtre commis au cours d’une bagarre de rue, selon l’ONG.
L’homme avait plaidé la légitime défense, estimant qu’il se serait défendu contre une attaque au couteau lorsqu’il a tué Amir Shokri lors d’une rixe survenue en 2022.
Cette exécution intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’Iran et Israël.
« Au milieu des menaces de guerre avec Israël, la République islamique a exécuté Arvin Ghahremani, un citoyen juif iranien », a déclaré le directeur de l’IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, ajoutant que le dossier juridique comportait « d’importantes failles ».
« Toutefois, Arvin était juif et l’antisémitisme institutionnalisé dans la République islamique a sans aucun doute joué un rôle crucial dans l’exécution de sa peine », a ajouté M. Amiry-Moghaddam.
La communauté juive, autrefois importante en Iran, pays dominé par les musulmans chiites, s’est réduite depuis la Révolution islamique de 1979, mais elle reste la plus importante du Moyen-Orient, en dehors d’Israël.
Si des Iraniens juifs ont été exécutés au lendemain de la Révolution, l’exécution d’un Iranien juif est sans précédent ces dernières années.
La mère de Ghahremani, Sonia Saadati, avait demandé que sa vie soit épargnée.
Sa famille a exhorté les proches de la victime à accepter une rétribution (qesas) en vertu de la loi islamique iranienne, qui autorise cette alternative, pour sauver la vie d’Arvin.
Le site web Mizan Online du pouvoir judiciaire iranien a confirmé l’exécution de M. Ghahremani, précisant que la famille de la victime avait
« refusé de donner son consentement » à un tel accord.
Au début de l’année, il a été rapporté que la famille de Shokri avait subi des pressions de la part d’un proche collaborateur de l’ayatollah Ali Khamenei et de la division des renseignements du Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran afin qu’elle n’accepte pas l’accord.
L’Iran et Israël ont échangé des attaques aériennes sans précédent cette année, à la suite du déclenchement des guerres entre Israël et les groupes armés soutenus par la République islamique dans la bande de Gaza et au Liban.