Extrême droite : Démission d’un responsable de la police allemande
Un responsable régional de la police a annoncé mardi sa démission face à un scandale sur des liens de ses services avec l'extrême droite contre des personnalités de gauche
Un responsable régional de la police allemande a annoncé mardi sa démission face à un scandale grandissant sur des liens de ses services avec l’extrême droite en vue de menacer diverses personnalités de gauche.
L’affaire fait suite à la découverte récente de l’utilisation d’un ordinateur de la police de l’Etat régional de Hesse, où se trouve Francfort, pour trouver des données privées sur les personnes ayant fait l’objet de menaces de mort et d’insultes de la part de l’ultra-droite par courrier ou emails.
Cette découverte suggère que cette mouvance dispose de complicités à l’intérieur même de la police allemande. Elle a créé un scandale national ces derniers jours.
Le chef de la police régionale de Hesse, Udo Münch, en a tiré les conséquences en annonçant qu’il quittait son poste et se mettait en retraite anticipée.
Raison officielle invoquée: il avait omis d’informer son ministre de l’Intérieur des soupçons pesant sur ses services.
M. Münch a affirmé avoir agi par négligence et non dans le but d’étouffer l’affaire mais « en tant que haut responsable policier je dois assumer les conséquences des manquements, dont je ne porte pas seul la responsabilité ».
A ce jour, il est établi que l’ordinateur de service de la police de Hesse a servi à télécharger des données personnelles d’une responsable politique de gauche de cette région et d’une artiste.
Toutes deux ont reçu ces derniers mois plusieurs lettres ou emails de menaces, signés en particulier « NSU 2.0 ». Une référence à un groupuscule néonazi allemand, dont les membres ont commis une dizaine d’assassinats racistes pendant la décennie 2000.
Une avocate allemande connue pour défendre des migrants, Seda Basay-Yildiz, a elle aussi reçu dans le passé des menaces de la part de ce mouvement.
La région de Hesse a la réputation d’être un fief néo-nazi depuis l’assassinat il y a un an environ dans cette région d’un élu pro-migrant du parti CDU de Mme Merkel, Walter Lübcke.
Le procès du tueur présumé, un sympathisant néo-nazi, s’est récemment ouvert, dans un contexte de crainte de recrudescence du terrorisme d’extrême droite dans le pays.
C’est également dans une ville de cette région, Hanau, qu’un homme ayant exprimé des positions racistes a tué en février neuf personnes d’origine étrangère dans plusieurs fusillades.
La police a récemment découvert des listes de personnalités de gauche lors de plusieurs opérations visant des groupuscules néo-nazis.