« Faites pression sur Sinwar, pas sur moi », répond Netanyahu aux critiques
À la Knesset, le Premier ministre a défendu sa gestion de la guerre, insistant sur le fait qu'Israël "progresse constamment vers la réalisation de ses objectifs"

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a défendu son bilan lors d’une session agitée mercredi à la Knesset, insistant sur le fait qu’Israël « progresse constamment vers la réalisation de ses objectifs de guerre : la libération des otages, l’élimination du [groupe terroriste palestinien du] Hamas et la garantie que Gaza ne constitue plus une menace pour Israël ».
S’exprimant lors d’un débat dit « des 40 signatures » – que l’opposition peut convoquer une fois par mois et auquel le Premier ministre est légalement tenu d’assister – sur le « gouvernement d’abandon », Netanyahu a repondu aux critiques, arguant qu’Israël atteint ses objectifs à Gaza grâce à une « combinaison de pressions politiques et militaires. »
« Le Hamas est en effet sous pression parce que nous éliminons ses commandants, des milliers de ses terroristes, parce que nous sommes entrés dans Rafah et dans le corridor de Philadelphi et que nous le tenons par la gorge », a-t-il déclaré.
Affirmant avoir résisté à « d’énormes pressions dans son pays et à l’étranger », Netanyahu a souligné qu’en dépit des critiques de la Knesset et des médias prétendant qu’il est impossible de vaincre le Hamas, Israël est « sur la voie de la victoire absolue. » Le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, a récemment souligné que le Hamas est une idéologie et qu’on ne tue pas une idéologie.
« Nous allons éliminer ce gouvernement néo-nazi à Gaza, éliminer les capacités armées et gouvernementales du Hamas et nous progressons pas à pas », a-t-il ajouté. « On nous a dit que le Hamas n’accepterait pas de libérer des otages sans que nous acceptions d’abord de mettre fin à la guerre. Soudain, il accepte. Plus nous maintiendrons la pression, plus il cédera. Et c’est le seul moyen de libérer les otages. »
« Vous donneriez à Mohammed Deif un accord sur le gaz à Gaza comme vous l’avez fait au Liban », a accusé Netanyahu, en référence à un accord qui a délimité une frontière maritime entre Israël et le Liban, signé en 2022 sous le gouvernement de Yaïr Lapid, aujourd’hui chef de l’opposition. L’accord avait été signé sous l’égides États-Unis et l’ambassadeur avait souligné que Netanyahu avait négocié sous les mêmes conditions.
Mohammed Deif était le commandant de la branche armée du Hamas et aurait vraisemblablement été tué lors d’une récente frappe aérienne israélienne.
« Nous sommes déterminés à gagner la guerre et à ramener tous nos otages. »
« La clé, c’est la pression, la pression et encore la pression. La pression dont je parle doit être dirigée contre [le chef du Hamas, Yahya] Sinwar. Les pressions que vous exercez sur moi ne serviront à rien », a conclu Netanyahu, qui rejette les appels à la création d’une commission d’enquête d’État sur l’échec du gouvernement concernant le pogrom du 7 octobre, tant que la guerre est toujours en cours.