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Fin du procès Balkany pour blanchiment et corruption, jugement le 18 octobre

Le tribunal rendra le 18 octobre son jugement dans le second volet du procès des époux Balkany, édiles de Levallois-Perret suspectés de "blanchiment à grande échelle"

Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret, risque la prison pour plusieurs affaires de blanchiments et de fraudes fiscales. (Crédit : capture d'écran M6)
Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret, risque la prison pour plusieurs affaires de blanchiments et de fraudes fiscales. (Crédit : capture d'écran M6)

Le tribunal correctionnel de Paris rendra le 18 octobre son jugement dans le second volet du procès des époux Balkany, édiles de Levallois-Perret suspectés de « blanchiment à grande échelle », qui ont concédé quelques « fautes » mais toujours nié s’être fait offrir un luxueux riad à Marrakech.

Pendant cinq semaines, entre coups de sang et gouaille culottée, le baron des Hauts-de-Seine aura tout tenté pour n’apparaître que comme un « fraudeur passif » ayant la corruption en « horreur », rattrapé par sa « manie de vouloir toujours faire plaisir ».

Le ton est différent, à la barre, où il est venu dire mercredi ses derniers mots. « Je n’aspire qu’à une chose, c’est de pouvoir rester auprès de ma femme parce qu’elle a besoin que je sois près d’elle. »

Patrick Balkany, 70 ans, a affronté les cinq semaines de procès sans son épouse et première adjointe Isabelle, 71 ans, en convalescence après une tentative de suicide début mai.

Le parquet national financier (PNF) a requis une peine à la hauteur de « l’atteinte à la démocratie » qu’il reproche au maire LR de cette commune cossue de l’ouest parisien : sept ans de prison ferme, son incarcération immédiate, dix ans d’inéligibilité et la confiscation de tous ses biens. Contre elle, le parquet a demandé quatre ans avec sursis et 500 000 euros d’amende.

Le couple est soupçonné d’avoir caché 13 millions d’euros d’avoirs au fisc entre 2007 et 2014, notamment deux somptueuses villas, Pamplemousse aux Antilles et Dar Guycy à Marrakech : une affaire devenue « un symbole de l’impunité des puissants ».

« Déchiqueté »

La défense n’a pas manqué de s’insurger à nouveau contre la tentation de l’exemplarité judiciaire contre un homme déjà « déchiqueté » par la presse et contre qui la peine requise est « plus lourde que pour certains crimes de sang ».

« Du haut de vos petits lutrins transparents – transparents comme la société que vous appelez sans doute de vos vœux – vous êtes les chefs d’orchestre de la morale publique », a lancé Me Eric Dupond-Moretti aux procureurs, ajoutant que le mandat de dépôt demandé ne relevait que d’une « volonté d’humilier » – puisqu’un appel permettrait à M. Balkany de retrouver la liberté en attendant un nouveau procès.

Les Balkany ont reconnu une fraude fiscale et même une partie des faits de blanchiment. Isabelle Balkany avait, pendant l’instruction, admis avoir acquis grâce à un héritage familial la villa antillaise en 1997, via une société constituée au Liechtenstein par une fiduciaire suisse.

Le couple a en revanche toujours nié détenir le riad de la palmeraie, acquis en janvier 2010 par une SCI marocaine, elle-même détenue par une société écran panaméenne aux titres au porteur. Et ce, en dépit des peignoirs brodés aux initiales « PB », des livres dédicacés, des meubles payés par Isabelle Balkany et livrés dans la villa saharienne.

L’accusation affirme que Patrick Balkany s’est fait offrir cette villa par le milliardaire saoudien Mohamed Al Jaber en échange de délais de paiements pour les tours de Levallois, un juteux projet immobilier qui n’a finalement pas abouti.

S’ils se sont parfois violemment opposés à l’audience, Patrick Balkany et Mohamed Al Jaber se sont accordés pour nier tout « pacte de corruption ».

Le PNF voit au contraire un « lien incontestable entre l’acquisition de la maison et le contrat immobilier de Levallois », notamment à travers la « chronologie éclairante » des versements du promoteur saoudien précédant des délais de paiement accordés par la ville.

Le parquet a donc requis de la prison ferme contre le milliardaire, pour avoir « sciemment corrompu un élu de la République », contre l’avocat Arnaud Claude, présenté comme « le pilote de l’opération » marocaine, et contre Jean-Pierre Aubry, alors directeur général de la société d’aménagement de Levallois, « prête-nom jusqu’au sacrifice » pour son « maître » Patrick Balkany.

Une amende de 100 000 euros a été requise contre Alexandre Balkany, pour avoir « couvert » ses parents en souscrivant des baux de location fictifs.

Pour la défense, rien ne tient dans ce dossier. Les avocats du milliardaire saoudien comme ceux de Patrick Balkany ont pilonné une procédure « lamentable » et une accusation qui n’a pas apporté « la moindre preuve d’un pacte de corruption » comme l’y oblige « la loi en vigueur » de 2007.

Le jugement dans ce second volet tombera un mois après la décision dans le premier volet portant sur le seul délit de fraude fiscale (mis en délibéré au 13 septembre). Il appartiendra au tribunal de prononcer ou pas une confusion des peines, s’il condamne les édiles dans ces deux dossiers.

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