Israël en guerre - Jour 61

Rechercher

FN : Quand Chatillon organisait des raids « contre des intérêts juifs »

Il travaille à la campagne actuelle du FN, l'ami de longue date de Marine Le Pen organisait dans les années 90 des raids contre plusieurs cibles juives

Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen. (Crédit : capture d'écran Facebook/Frédéric Chatillon)
Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen. (Crédit : capture d'écran Facebook/Frédéric Chatillon)

Il y a quelques jours, on apprenait par le Canard Enchaîné que Frédéric Chatillon, ami de longue date de Marine Le Pen, prestataire de ses campagnes depuis plusieurs années et accusé récemment d’antisémitisme par plusieurs témoignages, est actuellement salarié de la campagne présidentielle FN.

D’après l’hebdomadaire satirique, Chatillon, proche d’Alain Soral, est depuis le 2 novembre chargé de mission dans la campagne de Marine Le Pen pour 2 550 euros brut mensuels pour un mi-temps avec des fonctions de « coordinateur technique du print et du web ».

« Oui, je confirme », a dit à l’AFP l’ancien patron dans les années 1990 du Gud, syndicat étudiant « anti-sioniste » et « anti-capitaliste » d’extrême droite.

Lors du procès l’opposant à Frédéric Haziza en 2014, un témoin à charge, « ex-gudard », avait décrit un Châtillon rongé par « la haine maladive du juif », participant à des « soirées-hommage » à Hitler, dont l’attachement au nazisme n’a jamais été démenti.

Le journaliste Frédéric Haziza a mis en ligne ce témoignage, versé au dossier du procès, qui jette un froid sur Chatillon décrit dans un récente livre, comme « incontournable » au FN, très proche de Marine Le Pen, et au centre du système de financement du parti.

« Je dois tout d’abord préciser que j’ai été militant du GUD entre 1986 et 1995 en tant que militant de base » commence « l’ex-gudard » Denis Le Mol. « J’ai beaucoup côtoyé Frédéric Chatillon qui était président du mouvement ».

chat1

Le Mol se souvient de ce mois de mars 1991, où Frédéric Chatillon lui demande à lui et à un « certain nombres de militants d’assurer la sécurité d’un homme qu’il avait présenté comme un « ami » et devait passer en procès au Palais de Justice de Paris ».

L’homme était le négationniste Robert Faurisson. « Visiblement ils se connaissaient très bien ». Ce jour là, il affirme à la troupe: »nous partageons les mêmes idées ».

« Fréderic Chatillon avait connu en fait Faurisson du temps où il travaillait à la librairie OGMOS. Une époque mise à profit par Chatillon pour se rapprocher des milieux néo-nazis et négationnistes ».

chat2

Description des soirées se concluant par de sonores « Sieg Heil ! », organisé le jour de l’anniversaire du Führer, déplacement en Belgique pour saluer l’ancien membre de la Waffen-SS Léon Degrelle, le témoignage n’est pas avare de détails.

Le Mol se souvient aussi d’un voyage en Syrie, pays avec lequel Chatillon garde encore d’étroits liens puisqu’il assure la promotion du régime syrien en France. Lors de ce déplacement le général Tlass lui remet un « magnifique exemplaire de Mein Kampf » que Chatillon gardera précieusement.

« C’est après cette visite en Syrie que le Gud se mit à prendre pour cible des intérêts juifs. Il y a eu l’attaque du film « Tsahal », les hommages à des membres du Hamas.

Sous son impulsion « le Gud est devenu un supplétif du régime syrien (…). Le Gud pris un tournant totalement antisémite et négationniste » alors que l’anticommunisme avait été jusque là son combat principal.

chat3

Le document renferme une description précise d’agissements que le principal intéressé n’a jamais renié. Lors de ce procès Me Malka, avocat de Frédéric Haziza lui avait demandé de renier ce passé.

Depuis, face à l’ampleur conjuguée de la sortie du livre « Marine sait tout », associé à un documentaire diffusé sur France 2 dans lequel il est souvent évoqué, Chatillon a cru bon de déclarer : « J’emmerde Adolf Hitler et le Troisième Reich ! Mais j’emmerde autant ces ‘journalistes’ qui se permettent de raconter n’importe quoi », a-t-il répondu sur Facebook.

Un dirigeant du parti avait déjà dit à l’AFP que Mr. Chatillon était salarié de la campagne, mais d’autres sources frontistes confirmaient simplement sa présence quasi-quotidienne à L’Escale, le QG de campagne parisien de Marine Le Pen.

Frédéric Chatillon est considéré par la justice comme le personnage central du système organisé par le FN depuis 2011 pour ses campagnes électorales, ce qui lui vaut, dans deux enquêtes distinctes, un renvoi en correctionnelle et une mise en examen.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.