France : Demande d’asile d’un Gazaoui qui dénonce les persécutions du Hamas
Devant la Cour nationale du droit d'asile, Mohammed Almassri a expliqué avoir dû quitter Khan Younès en 2022 à la suite d'une altercation avec des membres de la brigade al-Qassam
Un Gazaoui qui demande l’asile politique en France a affirmé mardi lors d’une audience avoir dû fuir la bande de Gaza pour échapper aux « persécutions » du groupe terroriste palestinien du Hamas en 2022.
Devant la cour nationale du droit d’asile, Mohammed Almassri a expliqué avoir dû quitter au printemps 2022 la ville de Khan Younès avec son frère, son père et son cousin à la suite d’une altercation avec des membres de la brigade al-Qassam, branche armée du Hamas, craignant des représailles. Il avait alors 17 ans.
Selon son père, leurs agresseurs voulaient « enfouir des missiles sur le terrain de leur maison pour installer une base de lancement ». « Nous étions dans la maison, quand nous avons entendu mon père crier ‘Au Secours !’, puis être passé à tabac par des hommes au visage camouflé. Nous nous sommes alors bagarré avec eux », a dit en visio-conférence le jeune homme qui vit aujourd’hui en Guyane française.
« Ce sont des mafieux, ils ont tué le peuple, détruit leurs maisons et poussé les gamins à se battre au lieu de les envoyer à l’école », a-t-il fustigé par la biais d’une interprète en évoquant la brigade armée al-Qassam.
Son père, policier pour le mouvement palestinien du Fatah de 2000 à 2007, était « connu défavorablement du Hamas », a déclaré la rapporteure lors de l’audience.
La CNDA, qui statue en appel sur les demandes d’asile, rendra sa décision le 9 avril.
Le 12 février, pour la première fois depuis la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, la CNDA avait accordé une protection subsidiaire à un Palestinien au motif que la région connaissait « une situation de violence aveugle d’intensité exceptionnelle ». Une décision qui fait généralement jurisprudence pour l’ensemble des dossiers similaires en France.
Mohammed Almassri, qui a fui via l’Egypte, la Libye, le Brésil et la République dominicaine, a vu en janvier 2023 sa demande d’asile rejetée par l’Ofpra, l’agence chargée d’attribuer le statut de réfugié, au motif notamment qu’il ne s’était pas enregistré auprès de l’agence controversée de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) contrairement aux autres membres de sa famille qui ont vu leur demande acceptée.
« Il ne peut pas rentrer à Gaza et obtenir une protection suffisante pour vivre dignement », a plaidé son avocate, Me Aurélie Pialou, qui a demandé une protection subsidiaire prévue par le droit européen.