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France : des députés veulent réduire la souffrance des animaux de boucherie

Les élus préconisent d'introduire dans les textes réglementaires la notion d'"étourdissement réversible" préalable à l'égorgement rituel

Abattage rituel à l'abattoir de Zaklady Miesne Mokobody près de Varsovie, en 2011. Illustration. (Crédit : Autorisation de Zaklady Miesne Mokobody via JTA)
Abattage rituel à l'abattoir de Zaklady Miesne Mokobody près de Varsovie, en 2011. Illustration. (Crédit : Autorisation de Zaklady Miesne Mokobody via JTA)

Des députés français, qui ont enquêté sur la souffrance des animaux de boucherie, ont préconisé mardi de rendre obligatoire la vidéosurveillance dans les abattoirs et d’introduire une forme d’étourdissement compatible avec les cultes juif et musulman.

Une commission d’enquête parlementaire avait été lancée après la diffusion de plusieurs vidéos choquantes tournées dans des abattoirs par l’association L214 qui milite pour le bien-être animal et prône une alimentation végétalienne.

A l’issue de six mois de travaux, ses membres ont rendu publiques 65 propositions, notamment pour améliorer la transparence et les contrôles dans les abattoirs.

Ils proposent ainsi de rendre obligatoire l’installation de caméras là « où des animaux vivants sont manipulés », de créer un comité national d’éthique ou encore de recruter plus d’agents dans les services vétérinaires pour renforcer les contrôles.

Joël Mergui, président du Consistoire, devant les députés français pour parler de l'abattage rituel et de la circoncision, à l'Assemblée nationale, le 23 juin 2016. (Crédit : capture d'écran YouTube)
Joël Mergui, président du Consistoire, devant les députés français pour parler de l’abattage rituel et de la circoncision, à l’Assemblée nationale, le 23 juin 2016. (Crédit : capture d’écran YouTube)

La commission d’enquête s’est également longuement penchée sur les pratiques d’abattage rituel. Les cultes juifs et musulman interdisent d’égorger des animaux morts, des pratiques d’égorgement sans étourdissement sont donc autorisées par dérogation pour les rituels casher et halal.

Mais les défenseurs du bien-être animal assurent qu’il est particulièrement cruel d’abattre des animaux conscients.

Pour sortir de ce dilemme, les députés préconisent d’introduire dans les textes réglementaires la notion d' »étourdissement réversible » préalable à l’égorgement rituel. La commission préconise également de « prévoir, sous le contrôle de l’Etat, une formation pratique des ‘sacrificateurs’ (les tueurs agréés par les cultes religieux) ».

L’association L214 a justement lancé mardi une pétition demandant au gouvernement d’interdire l’abattage d’animaux conscients et diffusé de nouvelles images réalisées pendant les fêtes rituelles de l’Aïd el-Adha, la fête musulmane du sacrifice, qui avait lieu la semaine dernière.

Ces images dévoilent des égorgements à vif de moutons dans un abattoir pérenne du sud-ouest de la France. Même si « l’abattage sans étourdissement n’a évidemment pas le monopole de la cruauté », cette pratique provoque « davantage de douleur et de stress qu’un abattage avec étourdissement », estime Brigitte Gothière, la porte-parole de L214.

Les mouvements pour le bien-être animal, bien installés dans le monde anglo-saxon, commencent à percer en France. Même si le « veganisme » (qui interdit la consommation de tout produit issu des animaux) reste minoritaire, ses militants sont de plus en plus audibles.

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