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France : Le fils de l’ancien maire de Bezons condamné pour des propos antisémites

"Qu’ils viennent ces porcs ... Moi aussi je connais des fondus. En plus s’ils savent que c’est un youpin, ça va être le feu", avait écrit Fabien Lesparre sur Facebook

Hôtel de ville de Bezons, 31 mai 2017 (Crédit : Ville de Bezons, CC BY 4.0)
Hôtel de ville de Bezons, 31 mai 2017 (Crédit : Ville de Bezons, CC BY 4.0)

Suite à une instruction judiciaire ouverte en 2018 pour des propos antisémites publiés sur Facebook, le tribunal correctionnel de Pontoise a condamné ce mois-ci Fabien Lesparre, fils de l’ancien maire de Bezons (Val-d’Oise) Dominique Lesparre (PCF), à six mois de prison avec sursis, à 400 euros d’amende et à l’indemnisation des deux associations qui s’étaient portées parties civiles à hauteur de 800 euros chacune, a rapporté Le Parisien.

Les faits faisaient suite à l’installation d’une plaque, source de polémiques en hommage aux Palestiniens, dans la ville de Bezons.

Le 11 juin 2018, Dominique Lesparre, le maire de l’époque, inaugurait l’ « Allée de la Nakba » (« catastrophe » en arabe), en mémoire de l’exode des Palestiniens. Sur la plaque, était également inscrit : « En mémoire de l’expulsion des 800 000 Palestiniens et de la destruction des 532 villages en 1948 par le criminel de guerre David Ben Gourion pour la création de l’État d’Israël. »

Les instances représentatives de la communauté juive de France et des responsables israéliens avaient condamné cette action, et le préfet du Val-d’Oise, Jean-Yves Latournerie, avait demandé la « dépose immédiate de la plaque ».

« L’apposition de cette plaque et le commentaire qu’elle comporte constituent une prise de position rompant avec le principe de neutralité républicaine dans le domaine international, domaine réservé à l’État en vertu des articles 52 et suivants de la Constitution », avait-il notamment dénoncé.

Taguée le jour-même, la plaque avait finalement été retirée le lendemain, le 12 juin 2018. La polémique ne s’était pour autant pas terminée là.

Sur les réseaux sociaux, les insultes contre Dominique Lesparre s’étaient multipliées. Son fils, Fabien, avait répondu à certains commentaires laissés sur la page Facebook de Dominique Lesparre, en qualifiant les Juifs de « porcs », de « youde » et en affirmant : « Moi aussi, je connais des fondus. En plus, s’ils savent que c’est un youpin, ça va être le feu. »

Ces commentaires étaient jugés ce mois-ci. Lors du procès, le conseil d’Avocats sans frontières a souligné que ces phrases étaient restées suffisamment longtemps sur la page Facebook du maire pour que nombre de gens les lisent. « Ce sont des mots qui étaient employés pendant la Seconde Guerre mondiale », a expliqué Me Rémi-Pierre Drai, avocat d’Avocats sans frontières, dénonçant l’utilisation de la situation au Proche-Orient. De son côté, le maire de Bezons avait indiqué avoir demandé à son fils de retirer ses commentaires, insistant sur les menaces et le harcèlement subis.

Fabien Lesparre a ainsi été condamné pour provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à la religion juive.

Les requérants étaient composés du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) et de l’association Avocats sans frontières.

« C’est un bon résultat. Il fut un temps où nous n’avions devant les tribunaux que des peines symboliques. Depuis un ou deux ans, nous obtenons de vraies sanctions, parfois des peines de prison ferme. La justice aujourd’hui a pris conscience de la gravité de ces faits, parce qu’il y a des passages à l’acte », s’est réjoui Franck Serfati, avocat du BNVCA.

Dans un communiqué qui détaille la décision, René Taïeb, vice-président du BNVCA et président de l’Union des communautés juives du Val-d’Oise, s’en est aussi félicité, rappelant par là même occasion que le tribunal a condamné courant octobre une opticienne qui avait effectué le salut nazi et crié « Heil Hitler ! » à l’adresse d’une famille juive à Deuil-la-Barre. La prévenue de 58 ans avait écopé d’un an de prison avec sursis, et a dû indemniser les membres de la famille et le BNVCA à hauteur de 1 000 euros chacun.

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