Frappes sur l’abri de l’ONU : La France accuse implicitement l’armée israélienne
Paris appelle l'Etat hébreu à "se conformer au droit international", alors que Tsahal a indiqué, après "une inspection des systèmes opérationnels", avoir exclu que les tirs soient d'origine israélienne
La France a « condamné » jeudi les tirs meurtriers ayant touché la veille un refuge de l’ONU du sud de la bande de Gaza, appelant Israël à « se conformer au droit international », dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères.
L’armée israélienne a indiqué jeudi qu’après « une inspection des systèmes opérationnels, elle a exclu la possibilité que l’incident ait été causé par une frappe aérienne ou par des tirs d’artillerie provenant de ses forces ».
« Tsahal enquête sur la possibilité que la frappe ait été provoquée par des tirs du Hamas », a poursuivi l’armée.
Dans un commentaire préalable, dans la journée de mercredi, Tsahal avait expliqué que le secteur entourant le centre des Nations unies était une importante base des terroristes du Hamas.
« Les sites des Nations unies et les personnels humanitaires, dont le travail est indispensable aux populations civiles de Gaza, doivent absolument être protégés », affirme le Quai d’Orsay, rappelant que « la protection des civils est à la fois un impératif moral et une obligation internationale ».
En appelant Israël à « se conformer au droit international humanitaire, qui impose en tout temps et en tous lieux des principes clairs de distinction, de nécessité, de proportionnalité et de précaution », la France semble toutefois accuser implicitement l’armée israélienne.
Mercredi, d’après l’ONU, deux chars ont tiré sur ce centre de formation de Khan Younès, transformé en abri après le début de la guerre le 7 octobre.
Ces frappes ont fait 13 morts et 56 blessés, dont 21 dans un état critique, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
Les Nations unies ont indiqué jeudi à l’AFP que l’armée israélienne avait ordonné l’évacuation de ce refuge, qui abrite des dizaines de milliers de déplacés, avant vendredi 17h00 (15h00 GMT).
L’armée a de son côté assuré qu' »aucune demande d’évacuation spécifique » n’avait été communiquée « à l’Unwra ou à ceux qui restent à proximité » du refuge.
Elle a également a indiqué à l’AFP avoir « exclu (…) une frappe aérienne ou d’artillerie », évoquant aussi « la possibilité » d’un tir du Hamas.
Le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, avait fustigé plus tôt « une violation flagrante » des règles de la guerre, affirmant que les coordonnées de ce centre avaient été « partagées avec les autorités israéliennes ».
Selon un journaliste de l’AFP, les bombardements étaient incessants jeudi sur Khan Younès, la ville natale de Yahya Sinwar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza, considéré comme l’architecte de l’attaque sanglante menée le 7 octobre par le groupe terroriste islamiste contre Israël.
A cette date, le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza.
Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.