Gaza/Liban : Réunion jeudi à Paris de diplomates américains, français, allemands, italiens et britanniques
La réunion traitera des "pourparlers en cours sur le cessez-le-feu à Gaza et la situation au Liban ; la guerre en Ukraine sera également abordée
Des représentants de la diplomatie américaine, française, allemande, italienne et britannique se réuniront jeudi à Paris pour faire le point sur l’état des négociations pour une trêve entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza et la situation au Liban, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques.
Cette réunion intervient au lendemain d’une visite éclair du secrétaire d’État américain Antony Blinken au Caire pour tenter de relancer les pourparlers sur un accord de « trêve contre libération d’otages ».
Elle se tient aussi alors qu’une vague d’explosions d’appareils de transmission du Hezbollah, imputée à Israël par le groupe terroriste chiite libanais, a fait mardi et mercredi au moins 26 morts et plus de 3 000 blessés au Liban, exacerbant les craintes d’une guerre totale dans la région.
Israël a par ailleurs annoncé mercredi soir que le « centre de gravité » de la guerre « se [déplaçait] vers le nord ».
La réunion se penchera également sur l’Ukraine, a indiqué dans un communiqué le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani, qui a confirmé sa participation.
« La réunion se concentrera sur la crise au Moyen-Orient, avec une attention particulière sur l’état des négociations en cours sur le cessez-le-feu à Gaza et la situation au Liban. La question du renforcement du soutien à l’Ukraine sera également abordée », selon le communiqué italien.
La ministre allemande Annalena Baerbock sera représentée. Londres n’a pas encore confirmé officiellement sa participation.
Le président Macron a appelé jeudi « toutes les parties à agir pour éviter la guerre » après l’explosion de centaines de bipeurs et talkies-walkies du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran et allié du Hamas, a annoncé l’Élysée.
Lors d’entretiens téléphoniques avec le Premier ministre intérimaire du Liban Najib Mikati, le président de la Chambre des députés Nabih Berri et le commandant des forces armées libanaises Joseph Aoun, « il a marqué sa plus vive inquiétude suite à la série d’explosions au Liban qui contribuent à une escalade dangereuse des tensions dans la région, laquelle met en danger les populations civiles ».
Le chef de l’État leur a précisé qu’il allait aussi s’entretenir avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et que « toutes les parties devaient agir pour éviter la guerre ».
Il a ainsi appelé ses interlocuteurs « à la responsabilité pour éviter une escalade et passé des messages de retenue et de modération qu’il leur a demandé de relayer à toutes les parties libanaises, à commencer par le Hezbollah », a ajouté l’Élysée.
Au même moment, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, visant Israël, accusait « l’ennemi [d’avoir] franchi toutes les lignes rouges ».
L’armée israélienne a annoncé de son côté de nouvelles frappes « sur des cibles du Hezbollah au Liban », alors que des sirènes d’alerte retentissaient dans le nord d’Israël.
Lors de ses échanges, Macron a « exprimé sa profonde conviction que la sécurité au Liban nécessitait que l’ensemble des partis libanais fassent prévaloir l’intérêt national, se tiennent à distance des conflits ouverts dans la région et s’engagent sur la voie d’une solution diplomatique ».
« Il [est] de leur responsabilité que le Liban se dote enfin d’un exécutif légitime à même de répondre à l’urgence de la situation », a ajouté l’Élysée.
Blinken a mis en garde contre « les actions d’escalade de quelque partie que ce soit » au Moyen-Orient.
« La France et les États-Unis sont unis pour appeler à la retenue et à la désescalade en ce qui concerne le Moyen-Orient en général et le Liban en particulier », a déclaré Blinken à l’issue d’entretiens à Paris avec son homologue français Stéphane Séjourné.
« Nous ne voulons pas voir d’actions d’escalade de la part de quelque partie que ce soit » qui mettraient en péril l’objectif d’un cessez-le-feu dans le conflit de Gaza, a-t-il ajouté.
Depuis 2020, la France, ancienne puissance mandataire, s’est impliquée dans la recherche d’une solution dans ce pays, en proie à des blocages politiques récurrents et en plein effondrement économique, sans parvenir à surmonter les divergences entre les parties.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-six civils du côté israélien, ainsi que celle de vingt-deux soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a signalé que 478 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 78 éléments d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Israël a averti pendant des mois qu’il ne pouvait plus tolérer la présence du Hezbollah le long de sa frontière à la suite du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre et que si une solution diplomatique n’était pas trouvée, il se tournerait vers l’action militaire pour repousser le Hezbollah vers le nord et permettre aux quelque 70 000 personnes évacuées de rentrer chez elles en toute sécurité.
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