GB : la visite de Netanyahu dénoncée par des lobbyistes anti-israéliens
Les activistes britanniques prévoient des rassemblements contre le Premier ministre israélien lors de sa visite prévue cette semaine

Des membres de l’extrême-gauche en Grande-Bretagne, ainsi que trois membres du Parlement, appellent au retrait de l’invitation du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui devrait se rendre au Royaume-Uni cette semaine et à imposer des sanctions immédiates contre Israël.
Les activistes ont exhorté à entamer une action dans une lettre publiée dans le journal The Guardian lundi et qui a été signée par les chefs d’une poignée de syndicats – Unite, RMT, ASLEF et la CNTS – trois députés – les élus travaillistes Jo Stevens et Cat Smith et Tommy Sheppard du Parti national écossais – et les activistes anti-israéliens de longue date tels que le réalisateur Ken Loach, l’historien Ilan Pappé d’origine israélienne, le dirigeant syndical, Len McCluskey, le président de Palestine Solidarity Campaign, Hugh Lanning, et le poète Benjamin Zephaniah.
Netanyahu « doit assumer la responsabilité pour les crimes de guerre identifiés par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU dans son enquête sur l’attaque d’Israël sur Gaza en 2014 », peut-on lire dans la lettre. « Notre Premier ministre ne devrait pas accueillir l’homme qui préside à l’occupation israélienne et au siège de Gaza ».
La lettre ajoute : « Bien que [le Premier ministre britannique David] Cameron continue à imposer des limites sur le nombre de réfugiés qui ne peuvent se réfugier dans le Royaume-Uni, il est prêt à accueillir Netanyahu à nos berges… Nous lui demandons d’imposer à la place des sanctions immédiates et un embargo sur les armes à Israël jusqu’à ce qu’il respecte le droit international et mette fin au blocus et à l’occupation ».
Des manifestations contre le dirigeant israélien sont prévues à Londres mercredi.
Une pétition sur le site Web du Parlement du Royaume-Uni appelant à l’arrestation de Netanyahu lors de sa visite – quelque chose qui est en réalité impossible en vertu de la loi britannique – a recueilli plus de 106 000 signatures.
La pétition affirme que « plus de 2 000 civils » ont été tués par Israël pendant la guerre de l’été 2014 entre Israël et le Hamas à Gaza, confondant visiblement le nombre de morts palestiniens global avec le bilan des morts civils.
Il n’y a pas eu de réponse immédiate à la lettre ou à la couverture de The Guardian que ce soit de la part du gouvernement du Royaume-Uni ou de l’ambassade israélienne à Londres, mais dans sa réponse sur le site de la pétition du Parlement, le gouvernement britannique a défendu le droit d’Israël à lutter contre les terroristes islamistes du Hamas à Gaza et précise que Netanyahu ne peut pas être arrêté en vertu de la loi.
« En vertu du droit du Royaume-Uni et du droit international, la visite des chefs de gouvernements étrangers, comme le Premier ministre Netanyahu, fait l’objet de l’immunité de juridiction, et ne peuvent pas être arrêtés ou détenus », précise la réponse.
The Guardian a cité la réponse du gouvernement de David Cameron : « Nous reconnaissons que le conflit à Gaza l’an dernier a eu un terrible tribut. Comme l’a dit le Premier ministre, nous avons tous été profondément attristés par la violence et le Royaume-Uni a été à la pointe des efforts internationaux pour la reconstruction. Toutefois, le Premier ministre a été clair sur la reconnaissance par le Royaume-Uni du droit d’Israël à prendre des mesures proportionnées pour se défendre, dans les limites du droit international humanitaire ».
Le reste de la réponse du gouvernement, y compris la dénonciation véhémente du Hamas comme responsable de la poursuite du conflit, n’a pas été cité par The Guardian : « Nous condamnons les tactiques terroristes du Hamas qui a tiré des roquettes sur Israël, construit des tunnels étendus pour enlever et assassiner, et qui à plusieurs reprises a refusé d’accepter le cessez-le-feu. Israël, comme tout Etat, a le droit d’assurer sa propre sécurité, ses citoyens ont aussi le droit de vivre sans avoir peur d’une attaque », a-t-elle soulevé.