Haim Livne, 87 ans : Argentin dévoué au travail de la terre d’Israël
Il a été assassiné par des terroristes du Hamas dans le kibboutz Nahal Oz, le 7 octobre
Haim Livne, 87 ans, a été assassiné chez lui, dans le kibboutz Nahal Oz, par des terroristes du Hamas le 7 octobre dernier.
Sa fille, Yasmin Zohar, son mari Yaniv, et deux de leurs trois enfants, Keshet et Tehelet, ont également été assassinés ce jour-là.
Il a été inhumé le 18 octobre à Sderot, au lendemain des funérailles de sa fille, de son gendre et de ses deux petites-filles.
Originaire d’Argentine, Livne était arrivé en Israël en 1956, à l’âge de 20 ans, après deux années d’études d’agriculture et d’hébreu en préparation de son alyah.
Dans un récit autobiographique publié quelques mois seulement avant sa mort par une organisation dédiée à l’établissement de liens intergénérationnels, Livne a raconté comment il s’était fondu dans la société israélienne, ses études d’agriculture et son installation à Nahal Oz en 1966.
« J’ai étudié la géologie, la zoologie, la botanique, la physique, la chimie et plein d’autres choses encore », expliquait-il. « Avec mon expérience et les connaissances que j’avais acquises, j’ai commencé à faire des expériences, à développer de nouvelles cultures et perfectionner des méthodes – c’est ainsi que j’ai commencé à développer la pastèque sans pépins. »
Livne disait avoir travaillé dans l’agriculture à Nahal Oz pendant des dizaines d’années, d’abord dans la culture de la pomme de terre, puis dans le développement et la culture de pastèques sans pépins, qui, selon lui, ont fait leurs débuts sur le marché en 1980, « pour sa plus grande fierté ».
Maya Livne, sa petite-fille, a écrit que son grand-père avait 87 ans : « Ils t’ont pris au sommet de ta vie… Les gens diront que je suis folle, mais tu étais tous les jours à ton apogée, tu ne t’arrêtais jamais. »
« Mais c’était toi qui était fou : tu avais une énergie inépuisable, pour la vie et la joie. Tu avais l’audace d’un enfant : tu vivais chaque instant pour que la mort ne te menace pas », a-t-elle écrit.
« Tu te souviens comment je t’avais rendu fou quand j’avais proposé que l’on plante des arbres et non des pierres tombales sur les tombes ? Au lieu de mettre des gerbes de fleurs sur les tombes lors des funérailles, on planterait les graines des fleurs préférées du défunt pour continuer à répandre la beauté, afin de rester connecté à cette terre tant aimée. »
Sur Facebook, Moshe Itzhaki s’est rappelé sa rencontre avec Livne au kibboutz et ses « conversations avec Haim, dont l’amour pour la terre et l’amélioration des méthodes de culture étaient évidents, dans tous les recoins de son corps et de son âme ».
« Il était impossible de ne pas être sensible à la chaleur humaine et à l’humour teinté de ferveur idéologique de cet homme, le tout servi avec un délicieux accent argentin », a ajouté Itzhaki. « Il était fier et heureux d’avoir été le pionnier de la culture des pastèques sans pépins, fier que les pastèques de Nahal Oz se soient fait un nom en Israël. »
À la fin des obsèques, a déclaré Itzhaki, l’assistance a reçu des plants de bégonia, sa fleur préférée, « afin qu’elles fleurissent en sa mémoire et s’épanouissent dans le cœur de ceux qui l’ont accompagné dans son dernier voyage ».