Hausse du nombre de suicides à Gaza – ONG
L'organisation palestinienne Al Mezan cite "l'extrême pauvreté", les conditions de vie difficiles et le manque de liberté d'expression, dans l'enclave contrôlée par le Hamas
Dix-sept personnes se sont suicidées depuis le début de 2020 dans la bande de Gaza, contrôlée par le groupe terroriste palestinien du Hamas, s’est alarmée lundi une organisation palestinienne de défense des droits humains, affichant sa préoccupation sur l’impact des conditions de vie dans l’enclave appauvrie et surpeuplée.
« Nous avons recensé 17 cas de suicide et des centaines de tentatives, notamment chez les jeunes », depuis le début de l’année, a déclaré à l’AFP Samir Zaqout, directeur adjoint de l’organisation Al Mezan, citant « l’extrême pauvreté », les conditions de vie difficiles et le manque de liberté d’expression comme motifs de suicide.
Il s’agit d’une « hausse significative du nombre de tentatives, l’équivalent de dizaines par mois », a-t-il alerté.
Accablée par un taux de chômage de 43 % avant la crise sanitaire du nouveau coronavirus, la bande de Gaza dirigée par les islamistes du Hamas est l’une des régions les plus pauvres du Moyen-Orient avec environ 80 % de sa population ayant recours aux aides selon l’ONU.
La Banque mondiale estime que le taux de pauvreté y était de 53 % avant la crise sanitaire et qu’il pourrait passer à 64 % dans l’enclave soumise à des restrictions sécuritaires israéliennes et égyptiennes depuis plus de 10 ans, destiné selon l’Etat hébreu à contenir le Hamas, son ennemi à qui il a livré trois guerres depuis 2008.
Le porte-parole de la police du Hamas à Gaza, Ayman al-Batniji, a lui estimé que 12 personnes s’étaient données la mort depuis le début de l’année et a appelé à ne pas exagérer l’ampleur de la question des suicides dans l’enclave.
Selon la police du Hamas, 32 personnes se sont suicidées en 2019 dans la bande de Gaza.