Israël en guerre - Jour 434

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Herzog se dirige vers un gouvernement d’unité malgré l’opposition

Face à un terne soutien à un accord unitaire, le chef de l’opposition dit que “la population ne sait pas encore ce qui est discuté”

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Le dirigeant de l'Union sioniste, le député Isaac Herzog, au congrès du groupe à Tel Aviv, le 8 novembre 2015. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)
Le dirigeant de l'Union sioniste, le député Isaac Herzog, au congrès du groupe à Tel Aviv, le 8 novembre 2015. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Le chef de l’opposition Isaac Herzog semble ne pas avoir abandonné l’espoir de faire entrer l’Union sioniste dans la coalition gouvernementale, malgré de nouveaux sondages montrant un manque de soutien public à cette action et des indications du Likud que les discussions ont cessé.

Alors qu’une rencontre annoncée dimanche soir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a pas changé la nature des discussions en cours pour la formation d’un gouvernement d’unité, Herzog, qui dirige l’Union sioniste à la Knesset et sa composante la plus importante, le Parti travailliste, a continué à montrer son intention de conclure un accord, non dissuadé par une impasse apparente.

Interrogé mardi matin sur les sondages publiés la veille et montrant qu’une majorité de la population s’oppose à cette action, Herzog a déclaré aux membres sceptiques de son parti qu’il pensait pouvoir prouver la valeur d’un bon accord.

« La population ne sait pas encore ce qui est discuté. Si nous n’avons pas d’influence significative, il n’y aura pas d’accord. Je suis convaincu que je peux persuader le public si c’est un bon accord », a déclaré Herzog, selon un enregistrement diffusé sur la radio militaire.

Les sondages publiés lundi par les Deuxième et Dixième chaînes ont montré que la population est divisée sur un gouvernement d’unité potentiel. Cinquante pour cent sont contre dans le sondage de la Dixième chaîne et 52 % dans celui de la Deuxième. Les deux sondages ont été publiés lundi. Parmi les électeurs de l’Union sioniste, seuls 36 % sont favorables à une entrée dans la coalition, et 60 % s’y opposent, a montré l’étude de la Deuxième chaîne.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef de l'opposition, Isaac Herzog, pendant la séance inaugurale de la Knesset, le 31 mars 2015. (Crédit : Nati Shohat / Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef de l’opposition, Isaac Herzog, pendant la séance inaugurale de la Knesset, le 31 mars 2015. (Crédit : Nati Shohat / Flash90)

Les deux parties ont déclaré que la rencontre de dimanche soir a montré des différences majeures entre Herzog et Netanyahu et que des fossés importants subsistaient, selon un reportage de la Deuxième chaîne.

Ils seraient en désaccord sur l’accord controversé sur le gaz naturel, une proposition de loi qui forcerait les ONG à déclarer leurs financements étrangers, et un projet de loi permettant à la Knesset de suspendre des députés.

Herzog demande qu’un membre de son parti devienne ministre de la Justice, de la Culture ou des Communications, selon le quotidien Haaretz, des postes tous détenus par des membres de la coalition, et par Netanyahu lui-même dans le dernier cas.

Interrogé par le Times of Israel pour savoir si Herzog insistait pour des postes ministériels, un porte-parole du chef de l’Union sioniste a refusé de commenter des demandes spécifiques. Il n’a cependant pas démenti les rumeurs disant qu’Herzog agit pour présenter un accord possible à son parti la semaine prochaine.

Le gouvernement de Netanyahu a actuellement la plus faible majorité possible à la Knesset, avec 61 députés sur 120. L’Union sioniste compte 24 députés, dont 19 sont membres du Parti travailliste d’Herzog et cinq du parti Hatnua, dirigé par Tzipi Livni.

Cette très faible marge pour la coalition au pouvoir signifie que le départ d’un de ses membres pourrait compromettre la majorité du premier ministre.

Après des années de votes gagnés au parlement par sa majorité gouvernementale, des défaites embarrassantes face à l’opposition ont eu lieu l’année passée, parfois causée simplement par l’absence d’un ou deux députés.

Les sondages publiés lundi soir ont dévoilé une chute du soutien à l’Union sioniste si les élections avaient lieu maintenant, les prédictions de la Deuxième chaîne montrant une chute de 24 sièges dans la Knesset actuelle à 17, et la Dixième chaîne ne lui accordant que 13 sièges. Le Likud passerait de 30 à 27 mandats selon la Deuxième chaîne et de 30 à 25 selon la Dixième.

La semaine dernière, Netanyahu a confirmé que le Likud et l’Union sioniste en étaient à une étape avancée des négociations sur un nouveau gouvernement d’unité. Il avait été dit que ces discussions avaient pris fin le mois dernier, quand il avait été annoncé qu’Herzog faisait l’objet d’une enquête pour des irrégularités présumées sur le financement de sa campagne.

Moshe Kahlon, ministre des Finances, dont le parti Koulanou gagne virtuellement des sièges dans les deux sondages, a déclaré lundi qu’il soutenait la venue de l’Union sioniste dans la coalition.

« J’ai rencontré le Premier ministre et entendu de sa bouche que les efforts pour étendre la coalition sont en cours. C’est le bon moment, et il n’y a pas de meilleur moment pour un large gouvernement d’unité », a déclaré Kahlon dans un communiqué.

David Bitan à la Knesset, le 26 octobre 2015. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
David Bitan à la Knesset, le 26 octobre 2015. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Le député du Likud David Bitan, récemment nommé chef de la coalition, a cependant déclaré à la radio militaire mardi qu’il espérait que le parti de droite d’Avigdor Liberman, Yisrael Beytenu, rejoindrait la coalition, indiquant un manque de soutien au sein du Likud pour un accord avec l’Union sioniste.

Le parti nationaliste de Liberman est le seul parti de droite à faire partie de l’opposition, qui est dirigée par l’Union sioniste et comprend les partis de la Liste arabe unie.

Dimanche, Netanyahu avait publiquement appelé Liberman à rejoindre la coalition. Liberman a rejeté la proposition et dit que la déclaration de Netanyahu était une « tactique ».

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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