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Heurts entre policiers et manifestants devant la résidence Netanyahu

6 personnes ont été blessées lors de l'assaut; pour l'organisateur il s'agit d'un "pogrom"; Yaalon : L'expulsion est une tentative du Premier ministre de faire taire les critiques

La police et les inspecteurs municipaux s'affrontent avec des manifestants près de la résidence officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Jérusalem, le 13 juillet 2020. (Capture d'écran/Twitter)
La police et les inspecteurs municipaux s'affrontent avec des manifestants près de la résidence officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Jérusalem, le 13 juillet 2020. (Capture d'écran/Twitter)

Lundi matin, la police et les inspecteurs municipaux ont affronté les manifestants alors qu’ils dégageaient pour la deuxième fois un site de protestation installé près de la résidence officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Des images vidéo de la scène ont semblé montrer des officiers de police prenant de force du matériel du campement et affrontant les manifestants.

Les organisateurs de la manifestation ont déclaré que six personnes avaient été blessées.

« Un des inspecteurs a sorti un couteau et m’a blessé au front quand il est venu couper le panneau que je tenais », a déclaré Roi Peleg au site d’information Ynet.

Roi Peleg encerclé par des policiers près de la résidence officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 13 juillet 2020. (Capture d’écran/Treizième chaîne)

Ce campement s’inscrit dans le cadre des protestations « drapeau noir » contre la corruption qui se déroulent actuellement contre Netanyahu, qui est jugé dans une série d’affaires de corruption.

« Ce matin à 5h40, un groupe d’environ 30 policiers, officiers de police et inspecteurs de la ville ont attaqué le campement de Balfour [Street] et les manifestants, qui étaient autorisés à y être », ont expliqué les organisateurs dans une déclaration à la Treizième chaîne.

« Sans s’identifier ni présenter de décision de justice, ils ont commencé à confisquer violemment les biens privés des manifestants, sans expliquer pourquoi ces biens avaient été saisis. La police et les inspecteurs ont enlevé les pancartes accrochées… en coordination avec la police hier, et les inspecteurs se sont heurtés à des civils ».

La municipalité de Jérusalem a contesté les accusations, déclarant dans un communiqué : « Ce matin, à nouveau, les équipements qui avaient été placés sans permis et qui troublaient la tranquillité ont été enlevés. Chaque allégation d’usage de la violence a été examinée et avérée fausse ».

Il n’y a eu aucun commentaire officiel de la police.

Le député de l’opposition Moshe Yaalon (Yesh Atid-Telem) a déclaré que l’expulsion était une tentative du Premier ministre pour étouffer toute critique.

« Par la force, par la violence, par l’intimidation, sans présenter d’ordre légal, et avec un déchaînement qui a causé des blessures aux civils et la destruction de matériel, Netanyahu tente de réprimer la protestation et de fortifier la dictature. Cela ne l’aidera pas », a-t-il tweeté.

Le meneur de la manifestation Amir Haskel, un ancien général de l’armée de l’air dont l’arrestation sur le site le mois dernier lors d’un rassemblement a fait la une des journaux, a déclaré dans un tweet que l’expulsion était un « pogrom ».

Le militant israélien et ancien général de l’armée de l’air Amir Haskel tient une conférence de presse à Tel Aviv, le 28 juin 2020. (Avshalom Sassoni/Flash90)

« Malgré les accords conclus hier entre le député Miki Levy et un haut responsable de la municipalité de Jérusalem concernant la poursuite de la manifestation à Balfour, un pogrom a eu lieu ce matin », a déclaré M. Haskel.

L’arrestation de Haskel, ainsi que de deux autres personnes, à la fin du mois de juin, a fait de lui un symbole du mouvement de protestation qui s’oppose au maintien au pouvoir de Netanyahu alors qu’il est accusé de corruption.

A LIRE – Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

Des manifestations ont eu lieu régulièrement dans tout le pays, les manifestants brandissant des pancartes portant la mention « crime minister » et demandant la démission de Netanyahu.

L’affrontement de lundi a eu lieu un jour après que la municipalité de Jérusalem a évacué le campement, confisquant le matériel lors d’un raid effectué tôt le matin. Les manifestants ont affirmé que des objets, notamment des tentes, des matelas, deux stands et des panneaux, avaient été pris sans qu’une ordonnance du tribunal ne leur soit présentée.

Capture d’écran de la vidéo d’ouvriers municipaux évacuant un site de protestation près de la résidence officielle du Premier ministre à Jérusalem, le 12 juillet 2020. (Twitter)

La mairie a déclaré dimanche que le site, qui s’est développé à la suite d’un rassemblement autorisé il y a quelques semaines, avait pris des allures d' »avant-poste » permanent, ce qui perturbait les résidents et les hôtels du quartier.

« La patience dont nous avons fait preuve pendant plusieurs semaines a conduit, à notre grand regret, à l’ajout d’éléments de présence permanente sans l’approbation de la police ou de la municipalité ».

La déclaration énumère « une cuisinière, un générateur, des tentes, des barrières et des objets qui constituent, en pratique, la création d’un avant-poste permanent au milieu de la rue, au cœur d’un quartier résidentiel.

« Tout cela a causé de nombreuses perturbations qui ont nécessité une action proportionnée pour évacuer les installations permanentes », selon la déclaration.

La municipalité a déclaré que les résidents du quartier et les hôtels de la zone s’étaient plaints du camp de protestation, tout comme la police, qui a déclaré qu’il s’agissait d’une perturbation à l’ordre public.

Yossi Havilio, membre du conseil municipal de Jérusalem, a répondu lundi à l’incident au radiodiffuseur public Kan : « Je m’oppose aux actions de la municipalité contre les manifestants près de la résidence du Premier ministre. Dans de telles circonstances, la liberté d’expression l’emporte sur la nuisance publique ».

Le début du procès du Premier ministre Benjamin Netanyahu au tribunal de Jérusalem. Le Premier ministre Netanyahu est poursuivi pour des accusations criminelles de corruption, fraude et abus de confiance, le 24 mai 2020. (Photo par Amit Shabi / Flash90)

Les opposants et les partisans de Netanyahu ont organisé récemment un certain nombre de manifestations devant sa résidence officielle, notamment des rassemblements en duel en mai, le jour où son procès pour corruption a débuté.

Netanyahu est accusé d’escroquerie et d’abus de confiance dans trois affaires distinctes, ainsi que de corruption dans l’une d’entre elles.

Il a nié avoir commis des infractions et a affirmé que ces accusations faisaient partie d’un effort des opposants politiques, des médias, des forces de l’ordre et des procureurs pour le démettre de ses fonctions.

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