Israël a expulsé une employée de l’UNRWA mariée à un Juif israélien – média
La femme, mère de 3 enfants et vivant dans le pays depuis 17 ans, interrogée à l'aéroport au sujet de l'agence onusienne, a été expulsée pour des "raisons de sécurité publique"

L’Autorité de la population, de l’immigration et des frontières (PIBA) du ministère de l’Intérieur a, selon certaines sources, expulsé vendredi une citoyenne d’un pays de l’Union européenne (UE) qui vivait en Israël depuis dix-sept ans, est mariée à un Juif israélien et a trois enfants, parce qu’elle était employée par l’UNRWA, l’Office très controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, qui a récemment été interdit en Israël.
Selon le quotidien Haaretz, la femme a été arrêtée à l’aéroport Ben Gurion à son arrivée en Israël, accompagnée de sa famille. Elle a été mise à l’écart lors du contrôle des passeports et soumise à un interrogatoire par un douanier.
Ensuite, il lui a été demandé de donner ses empreintes digitales et elle a été interrogée sur son emploi, selon l’article.
» J’ai demandé si c’était nécessaire, puisque je n’avais rien fait de mal, et il m’a répondu qu’il me forcerait à obtempérer si je refusais », a-t-elle raconté, selon Haaretz.
La femme a ensuite expliqué au douanier qu’elle travaillait pour l’UNRWA et qu’elle prévoyait de partir avec sa famille en Europe au terme de l’année scolaire en cours, à la suite de l’interdiction récente de l’agence onusienne votée par le gouvernement.
« Je lui ai dit que je travaillais pour l’UNRWA et il m’a demandé d’expliquer ce que fait l’UNRWA. Lorsque je lui ai demandé de préciser, voulait-il parler du mandat de l’agence ? Il a réagi vivement, s’est montré impatient et m’a demandé si je n’avais pas suivi les nouvelles et les événements survenus en Israël », a déclaré la femme à Haaretz.

Après quelques échanges, la femme aurait été invitée à quitter la pièce. Elle aurait alors été informée qu’elle allait être expulsée en raison de son emploi au sein de l’UNRWA.
Selon l’article, le douanier voulait la placer en garde à vue pendant 24 heures avant de l’expulser, mais elle a finalement été autorisée à partir dès lors qu’un vol a été trouvé. Elle a alors été embarquée sur le vol et contrainte de quitter le pays sans sa famille.
Officiellement, son expulsion aurait été motivée par des « raisons liées à la sécurité ou à la paix publique ».
L’avocat de cette femme, Me Yitzhak Yaari, a déposé une demande d’appel urgent. « L’appelante ne travaille pas pour l’UNRWA depuis le territoire de l’État d’Israël, et il convient de noter que l’appelante est une femme respectueuse de la loi, mariée et mère de jeunes enfants. Par conséquent, en quoi son entrée met-elle en danger la sécurité publique ? »

Cependant, la demande d’appel a été rapidement rejetée par un juge et la femme a été expulsée hors du pays.
L’UNRWA, officiellement intitulé Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, a été créé en 1949 à la suite de la Guerre d’Indépendance de 1948 contre les armées arabes qui a accompagné la fondation de l’État moderne d’Israël. Il est censé fournir une aide, des soins de santé et une éducation à des millions de Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et dans les pays arabes voisins – la Syrie, le Liban et la Jordanie.
L’UNRWA enregistre 5,9 millions de personnes comme réfugiés palestiniens, car elles descendent d’Arabes partis ou déplacés lors de la guerre qui a entouré la création d’Israël en 1948.
L’interdiction de l’agence par Israël a été adoptée par la Knesset en novembre à une large majorité, avec le soutien des partis d’opposition, à la suite d’une série de révélations concernant des employés de l’agence onusienne activement impliqués dans des groupes terroristes dans la bande de Gaza, la participation de certains de ses employés dans le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, et l’utilisation répétée d’infrastructures de l’UNRWA pour des activités terroristes.

Israël a également fourni des preuves que les écoles de l’agence incitaient à la haine d’Israël et glorifiaient les attaques terroristes contre les Israéliens.
L’interdiction est entrée en vigueur en début d’année, mais le Times of Israel a rapporté au début du mois que l’agence fonctionnait presque normalement à Jérusalem-Est malgré cette interdiction.