Israël Katz dit avoir refusé à son homologue norvégien l’entrée en Israël
Les deux chefs de la diplomatie se sont rencontrés lors du sommet de l'OTAN la semaine dernière à Washington
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré mardi avoir refusé la demande de son homologue norvégien, Espen Barth Eide, de se rendre en Israël suite à la reconnaissance par Oslo d’un État palestinien, du refus de reconnaître le Hamas comme une organisation terroriste et du soutien apporté à la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël à La Haye.
Selon Katz, Eide a fait plusieurs demandes depuis le mois de mai, lorsque la Norvège, l’Espagne et l’Irlande ont coordonné leur reconnaissance d’un État palestinien.
Il a finalement pris contact directement avec Katz lors du sommet de l’OTAN qui s’est tenu la semaine dernière à Washington, auquel il a dit : « Nous avons beaucoup de choses à discuter ».
« Vous nous avez également fait beaucoup de tort », a répondu Katz, selon son bureau.
Eide ne peut pas non plus se rendre dans les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne tant qu’Israël n’a pas donné son accord.
Oslo a ensuite indiqué que « la Norvège souhaitait maintenir le dialogue et l’engagement et gardait un contact permanent avec Israël à de multiples niveaux. »
« Dans le cadre d’une prochaine visite dans la région, le ministre des Affaires étrangères [Espen Barth] Eide, avait proposé une rencontre avec le ministre israélien des Affaires étrangères Katz », a indiqué la porte-parole de Eide, Mariken Bruusgaard Harbitz. « Nous comprenons que le ministre Katz n’est pas prêt pour cette réunion à l’heure actuelle. »
« Nous poursuivrons nos discussions avec d’autres interlocuteurs, tant en Israël qu’en Palestine, car tous les points de vue sur la situation dramatique actuelle doivent être entendus ».
Katz a évoqué la reconnaissance par la Norvège d’un État palestinien, son refus d’inscrire le Hamas sur la liste des organisations terroristes et son soutien à la procédure engagée contre Israël à La Haye pour expliquer son refus d’autoriser Eide à entrer dans le pays dans le cadre d’une visite officielle.
Les dirigeants israéliens ont réagi avec fureur à la reconnaissance d’un Etat palestinien, qualifiant cette décision de récompense pour le terrorisme, dans le sillage de l’assaut barbare et sadique du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre. Le ministre des Affaires étrangères avait convoqué les émissaires des trois pays en Israël pour les « réprimander sévèrement » et leur a montré des images de l’enlèvement de cinq soldates israéliennes.
Tout au long de la guerre – visant à anéantir le groupe terroriste palestinien et de mettre fin à son règne de seize ans – à Gaza, Eide a critiqué la conduite d’Israël. Tout en affirmant le droit d’Israël à l’autodéfense contre le Hamas, la Norvège a voté en faveur de la résolution des Nations unies du 27 octobre appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, ainsi qu’à la libération des otages détenus par le groupe terroriste palestinien, avant même le début de l’incursion terrestre d’Israël – en date du 27 octobre.
Dans une interview accordée au Times of Israël, le plus haut diplomate norvégien a déclaré que la décision de son pays de reconnaître un État palestinien fait suite aux politiques et aux déclarations de l’actuel gouvernement de Benjamin Netanyahu, et qu’il estime que des mesures proactives doivent être prises pour parvenir à la solution des deux États.
Il estime que cette décision renforcera les modérés et mettra à l’écart le Hamas, groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et le reste de l’axe soutenu par l’Iran.
Eide a également affirmé qu’Israël, encore marqué par le 7 octobre, pourrait avoir besoin d’aide pour réfléchir à la situation dans son ensemble, ce que la Norvège s’efforce de faire.
La reconnaissance unilatérale d’un État palestinien par d’autres pays est rejetée non seulement par le gouvernement actuel, mais aussi par les gouvernements israéliens précédents, toutes tendances politiques confondues, qui estiment qu’un État palestinien ne devrait voir le jour qu’à l’issue de négociations directes entre les deux parties.