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Israël lève des taxes d’importation pour mettre fin à la pénurie de beurre

Le ministre des Finances Moshe Kahlon a annulé les restrictions financières et les quotas sur le beurre étranger afin d'augmenter l'offre et faire baisser les prix

Pain et beurre. (iStock)
Pain et beurre. (iStock)

Le ministre des Finances Moshe Kahlon a signé un décret très attendu qui permet l’exonération des taxes sur l’importation de beurre, afin de mettre fin au cauchemar de la pénurie de beurre qui dure depuis un an.

Le décret lève les restrictions sévères sur les importations – y compris les prix fixés par le gouvernement, les quotas d’importation et de production et d’autres réglementations – que de nombreux observateurs ont rendues responsables de la pénurie.

Il permet aux producteurs de beurre européens d’accéder plus facilement et à moindre coût au marché israélien, et les responsables espèrent que cela finira par faire augmenter l’offre et baisser le coût du beurre dans les rayons des supermarchés.

Mais avant de pouvoir importer des produits, les producteurs laitiers étrangers doivent se conformer aux règlements sanitaires israéliens et obtenir l’approbation de leur statut de casheroute par le rabbinat d’État.

L’ordonnance entrera en vigueur dans les prochains jours et sera valable pendant un an, après quoi les fonctionnaires examineront ses effets sur l’industrie laitière locale et le marché du beurre pour les consommateurs.

Moshe Kahlon lors d’une réunion de faction, le 17 décembre 2018 (Crédit :Hadas Parush/Flash90)

On ignore encore si le beurre importé sera soumis à des prix fixés par le gouvernement, comme c’est le cas pour le beurre israélien. L’ordonnance immédiate semble laisser les prix fixes intacts, mais la question sera examinée par le comité de fixation des prix du ministère de l’Économie dans les semaines à venir.

La signature de Moshe Kahlon a été retardée de plusieurs mois en raison de l’épineuse question juridique de savoir si un gouvernement intérimaire peut imposer un changement de politique réglementaire déjà bien établie avant une élection.

Le procureur général adjoint Meir Levin a donné son accord au début du mois, permettant ainsi à l’ordonnance d’aller de l’avant.

En novembre, le ministre avait tenté une solution moins radicale, en signant une directive augmentant les quotas d’importation de beurre à usage domestique et industriel – du beurre utilisé par les producteurs alimentaires pour fabriquer d’autres aliments.

Les importations de beurre pour les foyers ont été revues à la hausse à 2 750 tonnes, et le beurre pour les usines, à 3 500 tonnes – une augmentation de 13 % et 24 % respectivement.

Beurre de Tnuva. (Autorisation)

« Il n’y a aucune raison, à ce jour et à notre époque, de connaître une pénurie de beurre », avait déclaré Moshe Kahlon à ce moment.

Il avait indiqué que le pays serait amené à prendre des mesures plus drastiques.

« A l’avenir, nous devrons prendre des décisions fortes à ce sujet, comme supprimer totalement les quotas et ouvrir le marché » à la concurrence étrangère sans entrave aucune « afin de garantir que les consommateurs israéliens ne connaîtront plus ce type de situation ».

Cela fait des mois que l’État juif connaît une pénurie de beurre. Le plus grand fabricant de beurre du pays, Tnuva, est accusé d’avoir réduit sa production pour exercer des pressions sur le gouvernement de manière à ce que ce dernier lève le contrôle des prix sur le beurre domestique.

Tnuva a produit environ 80 % du beurre israélien en 2018, soit presque 4 300 tonnes. Le deuxième plus important producteur, Tara, en a fabriqué 234 tonnes en 2018, selon le journal économique Calcalist qui a cité les chiffres établis par StoreNext, firme de recherche sur les ventes israéliennes.

Tnuva nie cette accusation, clamant que la pénurie est due au contrôle inefficace du gouvernement sur l’industrie entière – depuis les plafonds posés sur la production de lait par chaque exploitation jusqu’aux contrôles des prix à tous les stades de la production.

L’entreprise a précisé ne plus disposer de suffisamment de matières grasses laitières, à partir desquelles le beurre est fabriqué, en raison des quotas de production qui n’ont pas été relevés assez rapidement alors que la demande de produits réalisés à partir de ces matières augmentait.

Une usine Tnuva près de Jérusalem, en mai 2015. Illustration. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Le prix du beurre est fixé par le gouvernement à 3,94 shekels pour une plaquette de 100 grammes, un prix qui n’a pas augmenté aussi vite que les coûts de production. La baisse des profits, disent les entreprises concernées, les a amenées à baisser leur production au cours de la première moitié de l’année 2019 – quand Tnuva n’a produit que 1 869 tonnes, et Tara, seulement 28 – ce qui représente une baisse de 13 % et 17 % respectivement par rapport à la même période l’année dernière.

C’est le moment où la pénurie de beurre a commencé à se faire ressentir dans les magasins.

Une grande partie de cette période de production en déclin et de pénurie s’est entremêlée au début de la campagne électorale avec l’effondrement du 34e gouvernement d’Israël au mois de décembre 2018 – une période instable qui a continué tout au long des élections d’avril et septembre, et se poursuit pour le vote du 2 mars.

En cette période cruciale, les responsables politiques se sont refusés à augmenter les prix à la consommation ou à soulever les protections pour les exploitations laitières, ce qui a aggravé la pénurie, selon les analystes.

De la même façon, une partie significative du régime de régulation de l’industrie du lait relève de la loi, et un changement plus large dans la régulation de cette dernière ne serait pas possible sans législation préalable – ce qui n’est guère envisageable jusqu’à la fin de la crise politique et le remplacement du gouvernement intérimaire à la tête du pays depuis 14 mois par un gouvernement disposant des pleins pouvoirs.

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