Israël en guerre - Jour 568

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Israël menacé d’une grave crise politique après l’annonce du renvoi du chef du Shin Bet

Plusieurs organisations ont appelé à manifester contre le renvoi du chef du Shin Bet mardi à Tel Aviv et mercredi à Jérusalem

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) et le chef du Shin Bet, Ronen Bar, lors d'un toast avant Pessah, le 4 avril 2023. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) et le chef du Shin Bet, Ronen Bar, lors d'un toast avant Pessah, le 4 avril 2023. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)

Le limogeage annoncé du chef de l’agence de la sécurité intérieure par Benjamin Netanyahu et le bras de fer entre le gouvernement et la procureure générale d’Israël menacent de replonger le pays dans une grave crise politique à un moment critique des négociations de trêve à Gaza avec le Hamas.

Le Premier ministre israélien a annoncé dimanche son intention de relever de son poste le patron du Shin Bet, Ronen Bar, affirmant ne plus lui accorder sa confiance.

Bar avait déjà laissé entendre qu’il démissionnerait avant la fin de son mandat, prévu pour fin 2026, en assumant la responsabilité de l’échec de son agence à prévenir l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.

Dimanche, il a suggéré que le « manque de confiance » de Netanyahu venait de son refus de se plier aux demandes de « loyauté personnelle » du chef de l’exécutif.

La procureure générale du pays et conseillère juridique de l’exécutif, Gali Baharav-Miara, a informé dès dimanche Netanyahu qu’il n’était « pas possible de débuter ce processus avant que les fondements factuels et juridiques » de cette décision n’auront pas été détaillés. Cette décision est sans précédent dans l’histoire d’Israël, a-t-elle observé.

Netanyahu l’a accusé en retour lundi de « nier l’autorité du gouvernement » en voulant le « priver de son pouvoir discrétionnaire ».

À gauche : le chef du Shin Bet, Ronen Bar (Chaim Goldberg/Flash90) ; Au centre : le Premier ministre Benjamin Netanyahu (Reuven Kastro/Pool) ; À droite : La procureure générale Gali Baharav-Miara (Oren Ben Hakoon/Pool)

Cette farouche défenseure de l’indépendance de la justice est elle-même sous la menace d’une procédure de limogeage par le ministre de la Justice, Yariv Levin. Il lui reproche notamment ses réserves concernant la légalité de plusieurs décisions ou projets controversés du gouvernement.

Appels à manifester

L’opposition et une importante ONG anticorruption ont annoncé des recours contre la révocation de Ronen Bar devant la Cour suprême, elle aussi dans le viseur de Netanyahu.

Début 2023, un projet de réforme pour réduire l’emprise de la plus haute instance juridique sur la vie politique avait profondément fracturé le pays, avec un des mouvements de contestation les plus importants de l’histoire d’Israël.

La guerre déclenchée par l’attaque du 7 octobre a interrompu la réforme.

Plusieurs organisations ont appelé à manifester contre le renvoi du chef du Shin Bet mardi à Tel Aviv et mercredi à Jérusalem.

La décision de limoger Bar intervient en outre à un moment critique des négociations avec le Hamas, actuellement dans l’impasse, sur la poursuite de la trêve à Gaza en vigueur depuis le 19 janvier.

Depuis l’attaque, Netanyahu a révoqué le ministre de la Défense, Yoav Gallant, et plusieurs hauts responsables de l’armée ont démissionné, notamment son chef, Herzi Halevi. Gallant, en désaccord avec Netanyahu sur la façon de mener la guerre, avait aussi critiqué la réforme judiciaire.

« Démocratie en danger »

« Le limogeage, pour des raisons politiques et personnelles, du chef du Shin Bet est une atteinte directe à la sécurité de l’État et à l’unité de la société israélienne », a dénoncé l’ex-ministre de la Défense, Benny Gantz, un des chefs de l’opposition.

Le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, s’exprimant pendant une réunion de faction à la Knesset, le 16 décembre 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/ Flash90)

L’ancienne présidente de la Cour suprême, Dorit Beinish, a également dénoncé à la radio publique Kan « un processus dangereux pour la société ».

Les alliés du Premier ministre ont eux défendu une prérogative du chef du gouvernement.

« Dans quel pays normal faut-il une raison particulière pour limoger le chef d’un service de renseignement qui est personnellement responsable d’un échec terrible du renseignement », a lancé le ministre des Finances et figure de l’extrême-droite, Bezalel Smotrich.

Nahum Barnea, éditorialiste du quotidien Yediot Aharonot , s’alarme lundi qu’un « Premier ministre qui n’a plus de freins gouvernera comme il l’entend, et [que] son gouvernement défaillant suivra ». Il a mis en garde contre la possibilité « d’une forme de guerre civile ».

« La démocratie israélienne est en grave danger », écrit l’éditorialiste Amir Tibon, du quotidien de gauche Haaretz. « Le peuple devra décider s’il accepte de laisser faire un putsch de cette sorte et sinon, jusqu’où aller pour l’éviter », ajoute-t-il.

Pancarte géante affichée sur la place Kaplan, devant le quartier-général de l’armée israélienne, la Kiryat, à Tel Aviv, lors d’une manifestation en faveur de la libération des otages israéliens retenus à Gaza par le Hamas et contre le gouvernement, le 18 janvier 2025. (Benjamin Wucher/Times of Israel)

Le chef de la principale formation de gauche Les Démocrates, Yaïr Golan, a estimé que la révocation de Ronen Bar était liée aux enquêtes du Shin Bet visant, selon les médias, des proches du Premier ministre, soupçonnés « d’espionnage et de divulgation de secrets d’État ».

« Au contraire », a assuré lundi Netanyahu. « Les ‘enquêtes’ ont débuté après que les médias ont évoqué la possibilité de mettre fin » aux fonctions de Bar.

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