Israël en guerre - Jour 346

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Jake Sullivan à Ryad pour discuter d’un projet ferroviaire avec les EAU et l’Inde

Bien qu'Israël n'ai pas été invité, le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche s'est rendu dans le royaume peu l'accord irano-saoudien

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, s'exprimant lors de la séance d'information quotidienne à la Maison Blanche, à Washington, le 12 décembre 2022. (Crédit : Susan Walsh/AP)
Le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, s'exprimant lors de la séance d'information quotidienne à la Maison Blanche, à Washington, le 12 décembre 2022. (Crédit : Susan Walsh/AP)

Un haut responsable de la Maison Blanche s’est rendu dimanche en Arabie saoudite pour discuter d’un vaste projet d’infrastructure avec des alliés israéliens clés, mais sans qu’Israël ne soit présent à la table des négociations, selon certaines informations.

Le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, doit rencontrer ses homologues saoudien, émirati et indien, a rapporté Axios samedi soir. Les quatre responsables discuteront d’un réseau ferroviaire et portuaire reliant les États du Golfe et l’Inde.

L’idée aurait émergé lors des réunions du forum I2U2, qui regroupe Israël, l’Inde, les États-Unis et les Émirats arabes unis, bien qu’Israël n’ait pas participé à la discussion de dimanche.

Le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen s’est rendu en Inde lundi pour rencontrer son homologue indien Subrahmanyam Jaishankar et le Premier ministre Narendra Modi.

Sullivan s’est entretenu par téléphone avec le dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed ben Salman – également surnommé MBS – le 11 avril. Lors de son voyage, il devrait rencontrer MBS pour discuter des relations bilatérales et de la possibilité d’une normalisation avec Israël.

Jeudi dernier, au Washington Institute for Near East Policy, un groupe de réflexion de Washington, Sullivan a fait allusion aux discussions de dimanche, évoquant « de nouveaux domaines de coopération entre New Delhi et le Golfe, ainsi qu’entre les États-Unis et le reste de la région ».

Le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salman prenant place avant un déjeuner de travail au sommet du G20, à Nusa Dua, à Bali, en Indonésie, le 15 novembre 2022. (Crédit : Leon Neal/Pool Photo via AP)

Le défi chinois

Sullivan, premier haut fonctionnaire américain à se rendre dans le royaume depuis le voyage du président Joe Biden l’été dernier, est arrivé quelques semaines seulement après que Ryad a conclu un accord sur le rétablissement de liens diplomatiques complets avec l’Iran sous les auspices de la Chine.

Le rapprochement avec la Chine est largement perçu comme un signal des Saoudiens à Washington, indiquant qu’ils sont mécontents de la pression exercée par les États-Unis sur les droits de l’Homme et de leur désengagement perçu au Moyen-Orient.

Le message semble avoir été compris par l’administration Biden. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken suivra Sullivan en se rendant en juin en Arabie saoudite pour participer à une réunion de la coalition mondiale pour vaincre ISIS.

La Chine a mis en place de grands projets d’infrastructure dans la région dans le cadre de son initiative « la Ceinture et la Route ». Le forum I2U2 et le projet ferroviaire potentiel font partie de la réponse américaine.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman, à droite, accueillant le président américain Joe Biden au palais Al-Salam à Jeddah, en Arabie saoudite, le 15 juillet 2022. (Crédit : Bandar Aljaloud/Palais royal saoudien via AP)

Le projet chinois représente également un défi majeur pour l’Inde, car son rival chinois cherche à s’approprier une part beaucoup plus importante des flux commerciaux en provenance d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie centrale et d’Europe.

New Delhi, qui considère le projet chinois de « Route de la soie » moderne comme un frein à sa propre croissance et au commerce international, a d’abord cherché à éviter d’être coincé en créant son propre corridor vers l’Asie centrale via l’Iran, puis vers l’Europe.

Mais le projet – connu sous le nom de corridor international de transit nord-sud – a été un échec.

Avec la signature des Accords d’Abraham en 2020, l’Inde s’est vue offrir une nouvelle opportunité de défier les visées chinoises sur le commerce régional et mondial.

Israël semble être un partenaire naturel pour une initiative menée par les États-Unis. Les réseaux ferroviaires entre Israël et les Émirats arabes unis permettraient à l’Inde d’expédier des marchandises aux Émirats arabes unis, qui seraient ensuite acheminées par train à travers l’Arabie saoudite et la Jordanie, avant d’entrer en Israël à Beit Shean et d’arriver au port de Haïfa.

Des conteneurs d’expédition au port de Chennai, en Inde, le 19 septembre 2014. (Crédit : AP Photo/Arun Sankar K)

De là, les marchandises seraient expédiées vers le port grec du Pirée, l’un des plus grands d’Europe, à partir duquel l’Inde pourrait accéder à l’ensemble du continent.

Les liens économiques entre les Émirats arabes unis et l’Inde sont déjà solides. L’Inde est le premier importateur de produits émiratis et les Émirats arabes unis sont le troisième partenaire commercial de l’Inde. L’année dernière, des entreprises émiraties ont investi des milliards de dollars dans la création du corridor alimentaire Inde-Émirats arabes unis, afin de renforcer la sécurité alimentaire du pays du Golfe.

L’Inde entend devenir « le grenier à blé » du Moyen-Orient, et Israël est au cœur de cet objectif ambitieux. Le ministère des Affaires étrangères a créé 29 centres d’excellence indo-israéliens afin d’améliorer les rendements, l’utilisation de l’eau et la diversité des cultures.

En l’absence de liens officiels entre Israël et l’Arabie saoudite, Jérusalem n’a pas participé aux discussions de dimanche avec Sullivan.

Bien que des responsables saoudiens aient exprimé en privé leur intérêt pour un tel accord au cours des dernières années, les perspectives de normalisation israélo-saoudienne restent lointaines.

Le président chinois Xi Jinping levant son verre et proposant un toast lors du banquet de bienvenue pour les dirigeants en visite participant au Forum de la Ceinture et de la Route au Grand Hall du peuple, le 26 avril 2019. (Crédit : Nicolas Asfouri/Pool Photo via AP)

Ryad a présenté aux États-Unis de nombreuses demandes concernant des améliorations majeures de leurs relations bilatérales comme condition préalable à un accord. La ligne radicale du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a déjà suscité des condamnations cinglantes de la part du royaume du Golfe pour sa politique à l’égard des Palestiniens, a rendu la normalisation moins palpable, que ce soit au palais ou dans les rues.

Néanmoins, le gouvernement américain actuel a fait quelques progrès, y compris sur des questions qui ont échappé à l’administration de l’ancien président américain Donald Trump, qui avait négocié les Accords d’Abraham.

L’année dernière, la Maison Blanche a négocié les dernières étapes d’un accord visant à transférer le contrôle de deux îles de la mer Rouge de l’Égypte à l’Arabie saoudite, ce qui a permis à Ryad d’ouvrir son espace aérien aux vols civils à destination et en provenance d’Israël. Il a ensuite persuadé Oman de faire de même, réduisant ainsi le temps nécessaire aux Israéliens pour se rendre en Extrême-Orient.

Jeudi, au Washington Institute, Sullivan a déclaré que les États-Unis voyaient un avantage pour leur sécurité nationale à négocier un accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite.

Jacob Magid a contribué à cet article.

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