Jambon qualifie de honte l’aide de la Belgique et la Flandre à l’Allemagne nazie
Le ministre-président flamand a déclaré que "l’aide des autorités belges et flamandes [dans les déportations de Juifs] est une honte dans notre histoire"
Dans un discours tenu lundi 20 janvier lors d’un dîner donné par l’European Jewish Association (EJA) à Cracovie, le ministre-président flamand Jan Jambon a déclaré que « l’aide des autorités belges et flamandes [dans les déportations de Juifs] est une honte dans notre histoire ».
« Nous ne pouvons pas oublier notre rôle : les autorités belges et flamandes ont volontairement participé à la déportation et à l’assassinat de leurs propres citoyens », a-t-il affirmé, estimant qu’il s’agissait d’une période de l’histoire belge « que nous devons avoir le courage de regarder en face ».
Il s’est également alarmé de la hausse de l’antisémitisme : « Nous vivons à une époque où des slogans que j’espérais ne plus jamais entendre résonnent soudainement dans nos rues. L’antisémitisme et la haine sous ses multiples formes sont prêchés en Europe. Dans nos villes, des gens sont même à nouveau assassinés parce qu’ils n’appartiennent pas à la bonne religion », a-t-il déclaré, en référence notamment à l’attentat commis au Musée juif de Belgique en 2014, dans lequel quatre personnes – Emanuel et Miriam Riva, Dominique Sabrier et Alexandre Strens – ont perdu la vie.
Le responsable politique a visité le lendemain de son discours le camp de concentration d’Auschwitz, en Pologne, à l’occasion du 75e anniversaire de sa libération.
« Il est difficile de mettre des mots. Il y a eu ici d’une tentative délibérée de détruire un peuple entier de manière presque industrielle. Je n’ai pas de mots pour cela. Une impression terrible de ce à quoi le fanatisme et le racisme peuvent conduire », a-t-il commenté, a rapporté la presse belge.
En marge de la visite, il est également revenu sur la polémique liée au Carnaval d’Alost, lors duquel des caricatures antisémites avaient été brandies. Il a ainsi jugé qu’elles n’auraient « pas dû être utilisées ».
« Le carnaval d’Alost est quelque chose de très spécial. Tout le monde y rit. Et je comprends très bien que vous ne pouvez pas expliquer au monde entier la spécificité du carnaval d’Alost. Mais les participants devraient prendre en compte les personnes qui les regardent et poser la question : ‘est-ce que cela est de bon goût ?’ Je pense donc qu’ils n’auraient pas dû faire cela », a indiqué Jambon.