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James Mattis : les implantations créent un “apartheid”

Le premier choix de Trump pour le Pentagone a aussi souligné que les Etats-Unis payaient le prix de leur soutien à Israël au Moyen Orient

Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

Le président élu Donald Trump (à gauche) et James Mattis, secrétaire à la Défense, à Bedminster, dans le New Jersey, le 19 novembre 2016. (Crédit : Drew Angerer/Getty Images/AFP)
Le président élu Donald Trump (à gauche) et James Mattis, secrétaire à la Défense, à Bedminster, dans le New Jersey, le 19 novembre 2016. (Crédit : Drew Angerer/Getty Images/AFP)

WASHINGTON – L’un des favoris du président américain élu Donald Trump pour le poste de secrétaire à la Défense a déclaré que l’entreprise d’implantations israéliennes pourrait transformer le pays en état d’apartheid, et que les Etats-Unis paient le prix de leur soutien à Israël.

James Mattis, général retraité du corps des Marines, a rencontré samedi le futur président au Club de golf national Trump de Bedminster, dans le New Jersey. Les deux hommes auraient discuté d’un poste au sein de la prochaine administration.

Selon CNN, Trump a été extrêmement impressionné par Mattis, qui est à présent son premier choix pour diriger le département de la Défense, un poste dont le pouvoir sur l’armée américaine n’est dépassé que par celui du président.

Mattis a dirigé pendant deux ans le Commandement central des Etats-Unis (CENTCOM) pendant le mandat du président Barack Obama, entre août 2010 et mars 2013, un poste qui détient l’autorité de commandement sur toutes les forces américaines au Moyen Orient.

Pendant son mandat, Mattis a dirigé le commandement sur les théâtres de guerre en Afghanistan et en Irak, des expériences que Trump a saluées après leur rencontre d’une heure. « Tout ce que je peux dire, c’est qu’il est sérieux. Sérieux », a-t-il déclaré.

Quand Trump a été interrogé par des journalistes pour savoir si Mattis aurait un rôle dans la prochaine administration, il a répondu : « nous verrons. Nous verrons. C’est simplement un homme brillant et merveilleux. Quelle carrière. Nous verrons ce qu’il se passera, mais il est sérieux. »

En juillet 2013, peu après avoir quitté la direction du CENTCOM, Mattis avait déclaré que la situation actuelle en Israël était « insoutenable » et que les implantations faisaient obstacle à la possibilité d’une solution à deux états entre Israéliens et Palestiniens. Ces remarques semblent opposées à la position de Trump décrite par ses conseillers sur Israël.

« La situation actuelle est insoutenable », avait déclaré Mattis à Wolf Blitzer, de CNN, pendant une table ronde du Forum de sécurité d’Aspen, dans le Colorado, quand il avait été interrogé sur le processus de paix.

« Cela doit être traité directement. Nous devons trouver un moyen de mettre en place la solution à deux états que les administrations démocrates et républicaines ont soutenue. Nous devons aller là-bas, et les chances de réussite commencent à refluer à cause des implantations, et de leur emplacement. Elles vont rendre impossible de maintenir une option à deux états. »

Mattis a spécifiquement prévenu que si Israël continuait à étendre ses implantations, son caractère d’Etat juif et démocratique serait en danger, et que cela mènerait finalement Israël à devenir un état d’apartheid.

« Si je suis à Jérusalem et que je mets 500 colons juifs à l’est, et qu’il y a 10 000 Arabes là-bas, si nous dessinons une frontière pour les inclure, soit cela cesse d’être un Etat juif, soit vous dites que les Arabes ne peuvent pas voter : apartheid », a-t-il déclaré.

Des immeubles en construction dans l'implantation juive de Kiryat Arba, près de Hébron, le 6 juillet 2016. (Crédit : AFP/Hazem Bader)
Des immeubles en construction dans l’implantation juive de Kiryat Arba, près de Hébron, le 6 juillet 2016. (Crédit : AFP/Hazem Bader)

« Cela n’a pas très bien marché la dernière fois que nous avons vu cela dans un pays », a-t-il ajouté, faisant probablement allusion à l’Afrique du Sud. « Nous devons donc travailler sur cela de façon assez urgente. »

Pendant la même conversation, Mattis avait déclaré à Blitzer que les Etats-Unis payaient le prix de leur soutien à Israël, et de la perception d’un parti-pris que ce soutien diffuse dans le reste du monde arabe.

« J’ai payé un prix en sécurité militaire tous les jours en tant que commandant du CENTCOM, parce que les Américains sont perçus comme ayant un parti-pris pour leur soutien à Israël, a-t-il déclaré, et que les modérés, tous les arabes modérés qui veulent être avec nous, ne peuvent pas soutenir publiquement un peuple qui ne respecte pas les Arabes palestiniens. »

La position de Trump sur les implantations est floue, mais beaucoup en Israël et aux Etats-Unis pensent qu’il tolèrera au moins quelques constructions dans les implantations israéliennes, comme l’ont fait d’anciennes administrations républicaines.

Pendant un entretien en mai, il avait semblé soutenir la construction israélienne dans les implantations.

Pendant sa campagne électorale, il a déclaré que Jérusalem était la capitale indivisible d’Israël, et a promis d’y déplacer l’ambassade des Etats-Unis, un geste qui mettrait fin à la politique américaine de non reconnaissance de l’annexion par Israël de Jérusalem Est.

Jason Dov Greenblatt, avocat en droit de l'immobilier de Donald Trump et juif orthodoxe, est l'un des trois conseillers du président élu sur Israël. (Crédit : JTA/Uriel Heilman)
Jason Dov Greenblatt, avocat en droit de l’immobilier de Donald Trump et juif orthodoxe, est l’un des trois conseillers du président élu sur Israël. (Crédit : JTA/Uriel Heilman)

Au lendemain de son élection, son conseiller Jason Dov Greenblatt avait déclaré à la radio militaire que le président élu « ne voit pas les implantations comme un obstacle à la paix. »

Les déclarations de Mattis sont en phase avec celles de certains de ses prédécesseurs. Le général David Petraus avait déclaré à la commission des services armés du Sénat américain que le « conflit fomente un sentiment anti-américain, en raison d’une perception d’un favoritisme des Etats-Unis pour Israël. »

Si Trump choisit Mattis pour diriger le Pentagone, il devra obtenir une exemption du Congrès pour lui accorder l’éligibilité au poste, car il a pris sa retraite militaire en 2013. Le droit américain exige qu’un officier retraité passe au moins sept ans en dehors de l’armée avant d’obtenir des responsabilités étendues au sein du département de la Défense.

Etant donné que les républicains contrôlent la Chambre et le Sénat, il est très probable qu’une permission lui soit accordée.

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