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Jean Zay à l’honneur dans un spectacle au festival off d’Avignon

L'ancien ministre du Front populaire a été arrêté pour trahison par le régime de Pétain, condamné à la déportation à vie, à la dégradation militaire et assassiné

Jusqu’au 30 juillet, le Festival Off Avignon 2022, l’un des plus grands festivals au monde de compagnies indépendantes, propose la pièce « Jean Zay, l’homme complet », une création née d’après Souvenirs et solitude, des textes écrits par Jean Zay dans la prison de Riom, avant que cet humaniste ne soit assassiné en juin 1944 par des miliciens du régime de Vichy. Ce livre avait été publié un an après son assasinat.

Le comédien Xavier Béja a ainsi adapté le texte et incarne sur les planches l’ancien député radical du Loiret et ministre du Front populaire.

La pièce, mise en scène par Michel Cochet, est jouée chaque jour à 11h30 au Théâtre des Vents (63 Rue Guillaume Puy ; relâche le 26 juillet).

Jean Zay, ancien ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts du Front populaire, a été arrêté pour trahison par le régime de Pétain, condamné à la déportation à vie, à la dégradation militaire et assassiné.

Aujourd’hui encore, l’homme, cible des antisémites, dont les cendres sont conservées au Panthéon, subsiste dans la mémoire française.

Il a été l’instigateur de nombreuses réformes, surtout dans le domaine de l’éducation et de la culture. Parmi elles : l’instauration des trois degrés d’enseignement, l’unification des programmes, la prolongation de l’obligation scolaire à 14 ans, mais aussi la création du CNRS, le Musée national des arts et traditions populaires, le Musée d’Art moderne, la Réunion des théâtres lyriques nationaux et le festival de Cannes.

Même derrière les barreaux, il a continué à travailler pour le pays, préparant notamment des réformes qu’il pensait proposer une fois libéré – des projets qu’il n’a finalement jamais pu mettre en place, alors qu’il n’a jamais pu retrouver sa liberté.

La pièce narre ainsi « le parcours d’un homme en prison, et qui n’était pas du tout préparé à la prison puisque Jean Zay n’était pas un malfrat ! », a déclaré Xavier Béja à France Bleu Orléans. « Il est incarcéré à l’issue d’un procès inique, il découvre l’univers carcéral et finalement fait un parcours extraordinaire, vers ‘la liberté intérieure’ comme il le dit : cet aspect-là est passionnant et n’est absolument pas misérabiliste. Mais j’avais envie de mêler ça aux ‘souvenirs’, puisque cela s’appelle ‘Souvenirs et solitude’, et ce n’est pas un hasard, Jean Zay avait lui-même choisi ce titre. Il y a donc à la fois la solitude en prison, mais aussi les souvenirs de quelqu’un qui a été un grand homme d’État, et cela aussi est passionnant à mettre en scène, avec des images et des sons d’archive. »

« Je me suis arraché les cheveux pour écrire cette adaptation ! », a-t-il expliqué. « Le livre, en version poche, fait 550 pages, j’ai dû le réduire à une vingtaine de pages… J’ai mis un temps infini pour cette adaptation, j’ai dû enlever ça, et encore ça, qui était pourtant magnifique. Il reste en quelque sorte la quintessence de l’œuvre, du moins je l’espère ! Ce qui m’a fait très plaisir, c’est d’avoir été ‘adoubé’, si je puis dire, par Hélène Mouchard-Zay, la fille de Jean Zay, qui a vu la pièce et qui m’a félicité. »

L’an dernier, sur Franceinfo, Hélène Mouchard-Zay rappelait que son père avait été « une cible de première catégorie » puisqu’il était « ministre du Front populaire » et « d’origine juive ». Il a ainsi subi une « haine politique et antisémite ». Jean Zay était « le Juif emblématique, avec Léon Blum », expliquait-elle.

Le nom de la pièce, « Jean Zay, l’homme complet », fait référence à un épisode du livre : « Jean Zay sort de sa cellule, il a une petite courette dans laquelle il peut se promener ; il se trouve que le surveillant oublie ce jour-là de refermer la porte donnant accès à la cour », explique Xavier Béja. « Jean Zay s’y promène alors en pleine nuit d’été, un peu comme s’il avait le sentiment de s’évader, il voit les étoiles et il s’aperçoit qu’il n’avait pas vu le ciel depuis un an. Il réalise alors qu’avec la captivité, c’est comme si on l’avait amputé d’un sens et il a cette phrase formidable : ‘Avec tous ces moyens endormis, il faut un effort pour sentir en soi l’homme complet, il faut à chaque instant faire jouer sa pensée comme on fait jouer ses muscles pour se sentir intact, riche de sève et de volonté.’ Ainsi était Jean Zay… »

Le spectacle, labellisé par la LICRA, doit être joué à Paris à la rentrée.

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