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Jérusalem est pauvre, sale et pas assez sûre, selon le contrôleur de l’Etat

Selon l'audit du contrôleur de l'Etat, les autorités ne gèrent pas bien les points de passage avec la Cisjordanie; le taux de pauvreté infantile est supérieur à la moyenne du pays

Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Les ordures empilées dans le quartier de Wadi Joz, à Jérusalem, sur un côté de la rue, le 23 septembre 2018. (Crédit : Adam Rasgon/Times of Israel)
Les ordures empilées dans le quartier de Wadi Joz, à Jérusalem, sur un côté de la rue, le 23 septembre 2018. (Crédit : Adam Rasgon/Times of Israel)

Un rapport d’Etat sur Jérusalem révèle que les autorités ne parviennent pas empêcher les entrées illégales de Palestiniens, ce qui met la capitale en danger. La ville affiche par ailleurs un taux de pauvreté élevé et ses habitants la trouvent sale.

Le contrôleur de l’Etat Yosef Shapira a publié le rapport dimanche pour coïncider avec Yom Yeroushalayim, qui marque la réunification de la ville au terme de la guerre des Six Jours en 1967.

Dans le rapport, qui s’est penché sur la période 2007-2016, Yosef Shapira a fortement critiqué les autorités, incapables de répondre aux besoins sécuritaires aux points de passage entre la Cisjordanie et la périphérie de la ville.

« Des manquements importants ont été constatés en ce qui concerne la sécurité, les procédures d’inspection et la formation des commandants et du personnel de sécurité aux points de passage », a noté le contrôleur.

« En outre, l’existence de brèches dans la barrière permettant l’entrée illégale d’étrangers depuis la Judée-Samarie vers Jérusalem menace la sécurité des résidents israéliens », dénonce Yosef Shapira, utilisant le nom biblique désignant la Cisjordanie.

Seize ans après l’instauration de la barrière de sécurité à la ligne de jonction entre la Cisjordanie et Israël, il existe toujours deux brèches que les Palestiniens de Cisjordanie, qui ne disposent pas d’autorisations pour se rendre en Israël, exploitent pour entrer illégalement dans le pays et à la capitale. C’est à travers l’une d’elles que le Palestinien soupçonné d’avoir assassiné la jeune Ori Ansbacher, en février dernier aux alentours de Jérusalem, a pénétré en territoire israélien.

Selon le rapport, les problèmes de communication entre l’armée, la police des frontières et les forces de l’ordre mettent à mal la coopération sécuritaire.

Des Palestiniens au nouveau point de passage de Qalandiya, le 26 mars 2019. (Crédit : Adam Rasgon/Times of Israel)

La pauvreté est également un problème qui touche sérieusement la ville.

En 2016, plus d’un tiers des familles de Jérusalem, 38 %, était considéré comme pauvre, et 55 % des enfants de la ville vivaient dans la pauvreté. La même année, la moyenne nationale de la pauvreté infantile était de 31 %.

Les résidents sont également mécontents du niveau de propreté et d’hygiène de leur quartier. En 2016, Jérusalem se trouvait en bas du classement de la satisfaction des habitants en la matière, révèle le rapport.

La municipalité de Jérusalem est de plus en plus dépendante de l’aide du gouvernement pour parvenir à un équilibre budgétaire, note Yosef Shapira. Si elle y arrive, ce n’est que grâce au soutien croissant du gouvernement.

En 2007, Jérusalem a bénéficié d’une subvention spéciale du gouvernement de 197 millions de shekels (48 millions d’euros), soit 6 % du budget de la ville. Depuis, ce montant n’a cessé de croître, pour finalement arriver à 700 millions de shekels (172 millions d’euros) en 2017, soit 13 % du budget municipal.

La municipalité a réagi dans un communiqué, « Le rapport porte sur les années précédentes, or depuis, de nombreux changements positifs ont été apportés dans les domaines décrits, tout particulièrement en ce qui concerne la propreté de la ville. La municipalité étudie le rapport en détail et en tirera des conclusions, dont certaines ont déjà été appliquées sur le terrain, et continueront à l’être autant que possible ».

Une Israélienne cherche des objets de valeur dans des poubelles dans le centre de Jérusalem, le 16 février 2015. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

Le bureau du Premier ministre a fait savoir qu’il faisait le nécessaire pour améliorer la situation aux points de passage.

« Le gouvernement actuel a investi plus que tout autre gouvernement dans le perfectionnement des points de passage dans l’enveloppe de Jérusalem et en général, à hauteur de centaines de millions de shekels », a précisé le cabinet de Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

La police nationale a indiqué qu’elle agirait pour résoudre les problèmes soulevés dans le rapport.

« Une part importante des problèmes relevés dans le rapport du contrôleur d’Etat a été étudiée et prise en charge par la police avant même leur publication », a fait savoir la police dans un communiqué. « Le rapport d’audit soulève des points importants, critiques, dont la vaste majorité sont déjà à l’agenda de la police et fait l’objet d’une grande attention depuis longtemps ».

L’armée israélienne a également déclaré, dans un communiqué, qu’elle avait déjà commencé à travailler sur certains des points dénoncés.

« La plupart des défaillances pointées ont déjà été traitées ou sont en cours de traitement », a ainsi assuré Tsahal.

« En conséquence, l’armée, en coopération avec la police nationale, le Shin Bet le ministère de la Défense, ont approfondi leur collaboration, comme le montrent les évaluations communes de la situation, le partage des informations entre tous, les opérations et exercices conjoints, ainsi que notre salle de crise commune », ajoute le communiqué.

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