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Jordanie : Un complot présumé contre la monarchie qui laisse des zones d’ombre

Le protagoniste du complot est un demi-frère du roi Abdallah II, le prince Hamza. Cela révèle les frustrations au sein de la monarchie mais laisse beaucoup de zones d'ombre

Le roi de Jordanie Abdallah II (à gauche) rit avec son frère Hamza, alors prince héritier (à droite), le 2 avril 2001, peu avant que le monarque jordanien n’entame une tournée aux États-Unis. (Crédit : AP / Yousef Allan)
Le roi de Jordanie Abdallah II (à gauche) rit avec son frère Hamza, alors prince héritier (à droite), le 2 avril 2001, peu avant que le monarque jordanien n’entame une tournée aux États-Unis. (Crédit : AP / Yousef Allan)

L’annonce d’un « plan maléfique » visant à « déstabiliser » le trône en Jordanie, avec comme principal protagoniste un demi-frère du roi Abdallah II, le prince Hamza, révèle les frustrations au sein de la monarchie mais laisse beaucoup de zones d’ombre et d’interrogations.

Qui sont les protagonistes ?

Selon le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Aymane Safadi, qui s’est exprimé dimanche devant la presse, il s’agit d’un groupe d’une vingtaine de conjurés, avec au centre du jeu le prince Hamza, ancien prince héritier âgé de 41 ans, qui affirme être en résidence surveillée à Amman.

Parmi les suspects interpellés samedi figurent Bassem Awadallah, un ancien chef du bureau royal, honni par une grande partie de la population, et Cherif Hassan ben Zaid, qui fut un temps émissaire spécial du roi en Arabie saoudite.

« 14 à 16 » autres personnes collaborant sur cette tentative de sédition selon les autorités sont aussi sous les verrous. Leur identité n’est pas connue.

Quels objectifs présumés ?

Si l’hypothèse a été avancée dans la presse américaine, il est peu vraisemblable que la vingtaine de suspects préparaient un « coup d’Etat ».

En Jordanie, « il est impossible de préparer un coup d’Etat sans l’appui des principales unités de l’armée, des services de sécurité et du renseignement. Or, toutes ces forces sont derrière le roi », résume l’analyste Oraib Al-Rantawi, directeur d’Al-Qods Center for Policy Studies.

Il s’agissait plus sûrement de susciter une campagne d’agitation contre la politique économique et sociale du roi pour l’affaiblir en pleine crise liée à la pandémie de Covid-19.

Selon M. Safadi, la démarche visait à « lancer une large campagne de désinformation en usant des allégations fomentées à l’étranger, notamment par la soi-disant opposition ».

Barah Mikaïl, professeur à la Saint Louis University à Madrid, évoque aussi une volonté de « provoquer ou attiser une colère populaire contre le roi ».

Le prince Hamza, quel rôle ?

Choisi par son père, le roi Hussein, comme prince héritier en 1999, Hamza a été déchu du titre en 2004 par Abdallah II au profit de son propre fils, et l’affaire étale « au grand jour les dissensions dans la famille royale », selon M. Rantawi.

Le prince Hamza « jouait depuis une certain temps sa propre partition et développait des positions plus proches de l’opposition que de la ligne officielle », souligne l’expert. Dans la vidéo diffusée samedi par la BBC, le prince Hamza accuse la monarchie de « corruption » et d’incompétence.

Pour le politologue Labib Kamhawi, « le prince Hamza bénéficie d’une grande popularité parmi la jeunesse et les tribus auxquelles il rendait régulièrement visite ». « Cela a été interprété par le palais comme une tentative de capter la base du régime, mettant en danger (…) la stabilité » du trône.

Le roi est-il en danger ?

Aucun expert ne le pense.

Pour M. Rantawi, « la population a ressenti un danger durant les premières heures (consécutives à l’annonce des arrestations) car personne ne savait ce qui se passait, mais dès que l’histoire a été dévoilée, le sentiment de danger et d’anxiété a disparu ».

Labib Kamhawi partage ce sentiment, « l’armée, la police et les services de renseignements (étant) totalement sous le contrôle du roi ».

Lundi, la monarchie a fait état d’une médiation au sein du clan familial, à la demande d’Abdallah II, puis a publié une lettre signée par Hamza dans laquelle il dit « rester fidèle » au roi.

Mais le prince Hamza n’a pas renié ses critiques, et les racines de la crise demeurent, d’après les experts.

« Il y a eu une solution au sein de la famille royale mais pas une solution à la crise politique », juge Ahmed Awad, qui dirige le Phenix Center for Economics & Informatics Studies.

Des ramifications à l’étranger ?

Dimanche, M. Safadi a fait état de « liens entre Bassem Awadallah et des parties extérieures » qu’il n’a pas nommées « pour mettre en oeuvre des plans maléfiques ».

Il est impossible de donner plus de substance à cette affirmation, surtout après le black-out imposé mardi sur l’enquête par les autorités.

Officiellement, tous les pays de la région ont apporté leur soutien à Abdallah II.

Et mardi, Aymane Safadi a reçu le chef de la diplomatie saoudienne Fayçal ben Farhan, porteur d’un message du roi Salmane.

« Si l’Arabie saoudite a réagi si rapidement, c’est parce que deux des personnes arrêtées ont la nationalité saoudienne et sont proches de la famille régnante », affirme M. Kamhawi, en allusion à Bassem Awadallah et Cherif Hassan ben Zaid.

Les Etats-Unis ont exprimé leur « soutien total » à Abdallah II et Israël, avec qui la Jordanie entretient des relations tendues, a dit qu’il s’agissait d’une « affaire interne ».

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