Juifs et sionistes accusés de la défaite de Corbyn
Un ancien élu du Labour et une alliée du chef du parti affirment que les diplomates israéliens ont causé l'échec du parti travailliste
JTA — De plus en plus de partisans anti-israéliens à travers l’Europe ont blâmé l’Etat juif et le sionisme pour la défaite du Parti travailliste britannique lors des élections de la semaine dernière.
Chris Williamson, ancien législateur travailliste et allié du chef du parti Jeremy Corbyn, a rejoint ces voix dans une vidéo qu’il a publiée mardi sur Twitter.
« Un gouvernement étranger hostile a mobilisé ses actifs au Royaume-Uni – que les diplomates israéliens appellent leur « multiplicateur de pouvoir » – pour tenter d’empêcher un gouvernement travailliste dirigé par Corbyn d’être élu lors du vote de jeudi », a déclaré Williamson, qui a quitté le parti plus tôt cette année après avoir dit que le Labour montrait « trop de contrition » en réponse aux accusations – constamment rejetées par la formation – d’un antisémitisme dans ses rangs
Pour « normaliser le sionisme » dans le mouvement travailliste, les actifs ont « utilisé les organisations religieuses, dont beaucoup d’organisations caritatives, pour promouvoir l’antisémitisme », a-t-il ajouté.
La baronne Jenny Tonge, une parlementaire indépendante, qui avait déclaré que la montée de l’antisémitisme s’expliquait par l’absence de critique d’Israël par les Juifs, a écrit sur Facebook que le grand-rabbin britannique Ephraim Mirvis devait « sûrement danser dans la rue » suite aux résultats électoraux.
En réponse, 88 parlementaires ont appelé la Chambre des Lords a écarter Tonge, qui a été suspendue du parti libéral démocrate pour ses propos anti-Israël et avait démissionné à la suite à cette suspension.
En Irlande, Kitty Holland, journaliste pour le Irish Times, et qui avait déclaré en 2017 qu’elle « n’interagit pas avec des sionistes », s’est excusée lundi pour sa publication à l’issue des élections : « C’est un excellent résultat pour les sionistes. Les monstres rugissent de satisfaction. »
Vendredi, Jean-Luc Mélenchon, un politicien français d’extrême-gauche, souvent décrit comme l’homologue de Corbyn dans l’Hexagone, a accusé le Likud, parti au pouvoir en Israël, d’être responsable de la défaite du Labour.
Selon Jean-Luc Mélenchon, le chef du Labour « a dû subir sans secours la grossière accusation d’antisémitisme à travers le grand rabbin d’Angleterre [Ephraïm Mirvis] et les divers réseaux d’influence du Likoud », le parti de droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Au lieu de riposter, il a passé son temps à s’excuser et à donner des gages. Dans les deux cas, il a affiché une faiblesse qui a inquiété les secteurs populaires. »
« Retraite à points, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogants des communautaristes du CRIF : c’est non », a aussi écrit Mélenchon.
Les travaillistes ont obtenu 202 sièges sur 650 au Parlement lors des élections de jeudi, soit 60 sièges de moins qu’en 2017 et leur pire résultat depuis 1935. Le Parti conservateur dirigé par le premier ministre Boris Johnson a obtenu 365 sièges, soit une augmentation de 48 sièges.