Khamenei dit que les Houthis agissent en toute indépendance et tente de dissuader Washington de frapper l’Iran
Le guide suprême a refusé d'endosser la responsabilité des attaques du groupe yéménite soutenu par l'Iran, qui ont tiré sur Israël cette semaine après des frappes américaines

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a déclaré vendredi que les Houthis, organisation terroriste proche de l’Iran qui contrôle une grande partie du Yémen, agissaient en toute indépendance, après que le président américain Donald Trump a déclaré qu’il tiendrait Téhéran responsable des agissements de cette organisation.
Khamenei a également déclaré que « si les États-Unis ou d’autres commettent des actes malveillants envers l’Iran, ils leur en cuira », lors d’un discours télévisé repris par des publications officielles sur les réseaux sociaux.
Trump avait pour sa part déclaré lundi qu’il tiendrait l’Iran responsable de toute attaque menée par les Houthis, l’armée américaine ayant récemment mené des frappes contre l’organisation terroriste dans ce qui s’avère être la plus importante opération militaire américaine au Moyen-Orient depuis son retour à la Maison Blanche.
Les Houthis, dont le slogan dit en substance « Mort à l’Amérique, mort à Israël [et] maudits soient les Juifs », ont tiré quatre missiles sur Israël depuis mardi – tous interceptés – sans faire de victime.
Le groupe a repris ses attaques contre Israël suite à la reprise des combats dans la bande de Gaza, après l’échec de l’accord de cessez-le-feu avec l’organisation terroriste du Hamas.
Les Américains, a déclaré Khamenei vendredi, « font une grosse erreur en qualifiant les centres de résistance de la région de mandataires iraniens. Qu’entendent-ils par ‘mandataires’ ? »
« La nation yéménite a ses propres raisons et les organisations résistantes de la zone ont les leurs. L’Iran n’a pas besoin de mandataires », a assuré Khamenei.
Les États-Unis « profèrent des menaces », a-t-il ajouté, mais « nous n’avons jamais initié de lutte ou de conflit avec qui que ce soit. Toutefois, si on agit avec malveillance [contre nous] et que l’on nous provoque, nous riposterons avec dureté. »

Au fil du temps, l’Iran s’est rapprochée d’organisations de la région qui se présentent elles-mêmes comme « l’Axe de la résistance » à l’influence d’Israël et des États-Unis. Ces organisations comptent dans leurs rangs le Hamas, le Hezbollah libanais et divers groupes terroristes chiites en Irak ou en Syrie.
La République islamique a également compté parmi ses alliés le régime syrien de Bachar al-Assad, chassé par les rebelles islamistes en décembre dernier.
C’est en novembre 2023, soit un mois après que le Hamas a pris d’assaut le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, y a tué 1 200 personnes et pris 251 en otages, ce qui a déclenché la guerre à Gaza, que les Houthis ont commencé à attaquer des navires en mer Rouge.
Ils ont assuré s’en prendre à des navires liés à Israël, en signe de soutien à Gaza, mais ils ont également ciblé des navires sans liens israéliens manifestes.
Les rebelles soutenus par l’Iran ont également tiré une quarantaine de missiles balistiques sur Israël entre novembre 2023 et les tout derniers jours avant la conclusion de l’accord cessez-le-feu contre otages de janvier 2025. Ils ont également lancé plusieurs drones d’attaque sur Israël, dont un qui a tué un civil et en a blessé plusieurs à Tel Aviv, en juillet dernier.
Israël a réagi à ces attaques en menant des frappes sur des emprises houthies au Yémen.