Kushner en Israël à la fin du mois pour rencontrer Gantz pour la première fois
Le conseiller à la Maison-Blanche verra aussi Netanyahu et évaluerait les perspectives de formation d'un gouvernement avec le plan de paix américain en arrière-fond
Le haut-conseiller à la Maison-Blanche Jared Kushner se rendra en Israël à la fin du mois et s’entretiendra pour la toute première fois de manière officielle avec le chef du parti Kakhol lavan, Benny Gantz.
Kushner, qui devrait être accompagné par le nouvel envoyé pour la paix, Avi Berkowitz, et par l’envoyé spécial pour l’Iran, Brian Hook, devrait aussi s’entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Berkowitz remplace l’envoyé sortant Jason Greenblatt, qui a annoncé son départ au mois de septembre.
La date exacte de la visite de Kushner n’a pas été annoncée mais elle aura probablement lieu auprès le 24 octobre, date-limite fixée pour que Netanyahu mène à bien sa mission de formation d’un gouvernement. Le président Reuven Rivlin devrait alors confier le mandat concernant la mise en place d’une coalition à Gantz.
Selon la Treizième chaîne israélienne, la visite de Kushner devrait avoir pour objectif d’évaluer la situation politique en Israël et les chances de formation d’un gouvernement. L’administration Trump a fait savoir qu’elle ne dévoilerait pas son plan de paix avant la mise en place d’une nouvelle coalition.
L’ambassadeur américain David Friedman a expliqué mercredi que les Etats-Unis diffuseraient leur plan de paix peu après la formation d’un nouveau gouvernement et qu’ils s’attendent à une réponse rapide de la part de ce dernier.
Le plan de paix sera diffusé dans sa forme actuelle indépendamment du leader choisi par les Israéliens, a-t-il souligné.
L’ambassadeur a également déclaré qu’il n’appellera pas au départ d’un seul habitant d’implantation.
« Après avoir vu l’expérience de l’évacuation de Gaza [au cours de l’été 2005], je ne pense pas qu’il y ait un plan réaliste qui pourrait être mis en œuvre en exigeant que qui que ce soit – Juif ou Arabe – soit obligé de quitter son foyer », a déclaré Friedman au site pro-implantation Israel National News.
« Nous pensons que cette recette entraînera un désastre. Elle a presque été à l’origine d’une guerre civile dans des circonstances bien moins agressives à Gaza en comparaison avec la Judée-Samarie », a-t-il expliqué, se référant au désengagement israélien de Gaza, en 2005, au cours duquel environ 8 000 habitants d’implantations ont été déplacés lors d’une opération qui s’était étendue sur plusieurs jours.
« Et nous ne considérons donc pas que des évacuations forcées soient réalisables », a-t-il continué.
On compte environ 350 000 Israéliens vivant dans les implantations de Cisjordanie, ainsi que des centaines de milliers de plus dans les quartiers de Jérusalem-Est, partie de la ville revendiquée pour les Palestiniens comme capitale de leur futur Etat.
Le haut-responsable palestinien Saeb Erekat a estimé que l’interview accordée par Friedman à un média pro-implantation réaffirmait « les points communs idéologiques entre l’équipe de Trump et le mouvement pro-implantation israélien. Les deux s’accordent sur le fait que les implantations israéliennes, reconnues comme des crimes de guerre par le droit international et qui nient le droit des Palestiniens à l’auto-détermination, devront rester pour toujours dans les Territoires palestiniens occupés ».
Dans un communiqué, Erekat a appelé la communauté internationale à « passer immédiatement à l’action pour sauver les perspectives d’une paix juste et durable contre les tentatives systématiques de l’administration américaine et d’Israël de saper le droit international et de perpétuer le déni des droits inaliénables de la population de Palestine ».
Les Palestiniens ont rejeté les efforts de paix américains, disant que la reconnaissance de Jérusalem par l’administration en tant que capitale israélienne et la suppression des aides accordées à l’AP empêchent dorénavant les Etats-Unis de tenir le rôle de médiateur dans le conflit.
Raphael Ahren a contribué à cet article.