La campagne du ruban bleu pour les otages israéliens épuise le stock d’un fournisseur de Boston
Le ruban nécessaire à 80 000 arbres a été distribué à 51 organisations participantes "pour garder bien vivace la mémoire des otages, dans les pensées et le quotidien des Américains"

La rabbin Leslie Gordon, de la synagogue Aliyah de Needham, dans le Massachusetts, croit profondément en l’impératif juif de tout faire pour obtenir la libération des Israéliens otages du groupe terroriste palestinien Hamas à Gaza depuis les massacres qu’il a commis le 7 octobre.
Dans les jours qui ont suivi les massacres choc, perpétrés par 3 000 terroristes du Hamas entrés illégalement dans le pays depuis Gaza qui ont brutalement assassiné 1 200 Israéliens, Gordon a convoqué les dirigeants de sa synagogue pour lancer l’initiative du ruban bleu pour les 240 Israéliens pris en otage ce jour-là.
« Le projet des rubans bleus a pour objet de faire que les otages restent au tout premier plan des pensées et actions de tous les Américains, pour que leur cause reste une cause humanitaire urgente », explique Gordon, soulignant l’impératif du code de la loi juive de Joseph Karo concernant le rachat des otages.
« Le sort des otages a tendance à être éclipsé par d’autres aspects de la crise », ajoute Gordon pour le Times of Israël.
« Blue Ribbons for Life [Des rubans bleus pour la vie] » est la plus importante initiative nationale avec le ruban pour symbole : sa vocation est de maintenir l’intérêt de l’opinion publique pour le sort des otages le plus longtemps possible, estime David Goodtree, l’un des organisateurs de la campagne et mari de Gordon.
Cette campagne a « épuisé les stocks » du fabricant de rubans, assure Goodtree. Mais un donateur anonyme est intervenu pour pallier le manque, et « nombreux sont ceux qui achètent tout simplement leur propre ruban », explique Goodtree.

Cela fait des décennies que les campagnes consistant à nouer des rubans autour des arbres occupent le devant de la scène de la politique américaine, à commencer par ce moment, il y a de cela 44 ans.
« Il y a eu une importante campagne de rubans pendant la crise des otages iraniens, en 1979-1980, qui a eu un effet significatif sur la non-réélection de Jimmy Carter », explique Goodtree.
« Avec notre campagne de rubans, nous avons voulu renouer avec la viralité de la campagne pour les otages en Iran », ajoute-t-il.
« Cette viralité est un défi de taille, mais qui semble chaque jour plus accessible. Tant que les otages seront toujours captifs, nous devrons continuer », précise Goodtree. (Il souligne que son nom de famille [NDLT : « le bon arbre »] est le fruit d’une « coïncidence ».)
Au cours de la première semaine de campagne, c’est du ruban pour 40 000 arbres qui a été offert, rappelle M. Goodtree. Et pour l’heure, le ruban nécessaire pour 80 000 arbres a été distribué à 51 organisations participantes.
« Certaines écoles l’ont distribué à toutes les familles », explique Goodtree. « Les municipalités commencent à nous donner l’autorisation de les installer dans les lieux publics ».
« Nos objectifs sont la densité visuelle et la viralité. Faire en sorte que les otages restent au premier plan de l’actualité jusqu’à leur libération, jusqu’au dernier ».
« Appels à un cessez-le-feu »
Le Représentant américain Jake Auchincloss, de Newton, dans le Massachusetts, est l’un des membres du Congrès les plus ouvertement pro-Israël depuis le 7 octobre dernier.
Selon Goodtree, Auchincloss a été le premier des six Sénateurs ou Représentants américains à nouer des rubans bleus à la porte de leur bureau du Congrès. Ce membre du Congrès évoque le sort des otages, que ce soit dans des interviews ou sur les réseaux sociaux, chaque fois que cela est possible.

« Les appels à un cessez-le-feu devraient être dirigés contre le Hamas – l’organisation terroriste internationalement reconnue – et non contre Israël, qui utilise la force militaire pour sauver les otages et vaincre les preneurs d’otages », a écrit Auchincloss sur Twitter.
« Si Israël avait accepté un cessez-le-feu, jamais cet accord pour la libération d’otages n’aurait été conclu », a déclaré Auchincloss, qui a été commandant dans l’infanterie et les soldats de reconnaissance dans les Marines des États-Unis.
« Pour ramener tous les otages chez eux et démanteler le Hamas, Israël aura besoin du soutien constant du Congrès et du président, pour refuser les appels malavisés à un cessez-le-feu qu’une seule partie respecterait », a déclaré Auchincloss.
La banlieue de Boston – qu’Auchincloss représente en partie au Congrès – est un bastion du soutien à Israël depuis le 7 octobre dernier. Des milliers de pancartes pro-Israël ont été fabriquées et placées sur les pelouses de la région.
Dès le début, cette campagne de rubans a reçu un coup de pouce de la part du philanthrope Herman Goldberger, qui a fait don de suffisamment de ruban pour ceindre 36 000 arbres, selon JewishBoston.com.
« Le sentiment d’unité qui est le nôtre est très particulier. Une personne comme moi – hassidique de Monroe, dans l’État de New York – était impatiente de faire le nécessaire pour venir en aide aux otages », explique Goldberger, PDG de Tiger Industries, un important producteur de rubans pour l’industrie de la construction.
« Ce produit, que nous fabriquons depuis 15 ans, a une nouvelle utilisation, très importante. Je suis fier d’être solidaire », a-t-il ajouté.
‘Autour du vieux chêne’
Dès avant la crise des otages en Iran, le ruban d’arbre s’était popularisé pendant la guerre du Vietnam, rappelle Goodtree, évoquant la célèbre chanson « Tie a Yellow Ribbon Round the Ole Oak Tree » interprétée par Tony Orlando et Dawn en 1973.
Pour les Américains qui ont atteint l’âge adulte au début des années 90, le ruban jaune enroulé autour des arbres a fait une brève apparition au moment de la guerre du Golfe. Dans les écoles et sur les pelouses, les rubans jaunes venaient rappeler que des soldats américains combattaient à l’étranger.

De la Californie au Connecticut, fédérations, centres communautaires juifs et synagogues distribuent les rubans ou les livrent à domicile. Il y a même des initiatives individuelles, des offices de Shabbat « Ruban bleu » et des initiatives semblables de la part d’organisations chrétiennes interconfessionnelles.
Mais la campagne « Blue Ribbons for Life » de Boston est l’unique campagne nationale centrée sur l’apposition de rubans autour des arbres, des portes et d’autres espaces extérieurs, affirme Goodtree.
« A mes yeux, ces rubans bleus sont importants parce que nous, peuple juif, sommes tous connectés », analyse Aliza Cooperman, une bénévole de Boston.
« Ces otages, ces blessés, ces tués auraient fort bien pu être mes nièces ou neveux israéliens », confie Cooperman au Times of Israel. « Il nous faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour obtenir la libération de tous les otages et les garder au premier plan de nos préoccupations », a-t-elle conclu.

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