La condamnation pour intelligence avec un Israélien du blogueur algérien annulée
Merzoug Touati avait été condamné à 10 ans de prison pour avoir avoir publié sur son blog un entretien vidéo avec un porte-parole des Affaires étrangères d'Israël.
La Cour suprême algérienne a cassé la condamnation à 7 ans de prison pour « intelligence avec une puissance étrangère », prononcée contre un Algérien ayant diffusé sur son blog un entretien avec un responsable israélien, a annoncé jeudi un de ses avocats.
« Nous n’avons pas encore reçu l’arrêt », rendu en novembre, mais « nous avons eu confirmation du dispositif » (décision, ndlr) auprès de la Cour suprême qui a renvoyé l’affaire devant le tribunal d’appel de Skikda (350 km à l’est d’Alger), a expliqué à l’AFP Me Salah Dabouz, un avocat du blogueur Merzoug Touati.
Incarcéré depuis janvier 2017, M. Touati, 30 ans, reste en détention en attendant son nouveau procès, dont la date n’a pas encore été fixée, a précisé Me Dabouz.
« Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle », a tempéré Me Dabouz, s’inquiétant d’une possible aggravation de la peine prononcée en appel. « C’est une affaire sensible, j’ai beaucoup de craintes », a-t-il dit, mettant en avant le choix de Skikda, « région traditionnellement conservatrice » pour rejuger l’affaire.
A l’inverse, l’ONG Reporters sans Frontières (RSF) s’est dit « extrêmement soulagée par la décision de la Cour suprême ».
Merzoug Touati a été condamné en mai 2018 en première instance à 10 ans de prison pour avoir entretenu « avec les agents d’une puissance étrangère des intelligences de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de l’Algérie ou à ses intérêts économiques essentiels », crime passible de 20 ans d’emprisonnement.
Sa peine a été réduite à sept ans en appel le 21 juin. Il lui est reproché d’avoir publié sur son blog un entretien vidéo avec un porte-parole des Affaires étrangères d’Israël, Etat que ne reconnaît pas l’Algérie.
Lors de ses deux procès, la Cour avait écarté le chef d’incitation à « s’armer contre l’autorité de l’Etat » – passible de la peine de mort – et deux autres crimes et délits d’atteinte à la sûreté de l’Etat, dont était accusé le blogueur pour avoir posté un appel à manifester sur Facebook.