La Conférence des rabbins européens apporte son aide aux réfugiés ukrainiens
L’institution a notamment œuvré à ce que les réfugiés juifs puissent célébrer Pessah et a soutenu les communautés à travers l’Europe pour qu’elles puissent accueillir ces familles
Dès le début de l’invasion russe en Ukraine fin février, de nombreuses organisations et institutions – dont l’ambassade d’Israël – ont mis en place des actions afin de venir en aide à la population et à la communauté juive du pays.
Parmi les organisations juives impliquées : la Conférence des rabbins européens (CER), principale alliance rabbinique en Europe qui réunit plus de 900 chefs religieux des principales communautés synagogales du continent.
L’institution a notamment œuvré à ce que les réfugiés juifs ukrainiens puissent célébrer la fête de Pessah, qui démarre en cette fin de semaine, et a financé et soutenu les communautés juives à travers l’Europe pour qu’elles puissent accueillir et intégrer ces familles.
Grâce au groupe, qui soutient l’organisation de 15 sedarim en Pologne, plus de 1 500 réfugiés pourront célébrer Pessah. La CER facilite ainsi la mise à disposition de la main-d’œuvre et des superviseurs cacheroute nécessaires à l’organisation de ces diners, et finance la nourriture et les ressources nécessaires. Des rabbins locaux, dont de nombreux membres de la CER, dirigeront les sedarim, et le personnel russophone s’entretiendra avec les réfugiés dans leur langue maternelle. L’ensemble de cette opération est coordonné par le Grand Rabbin Michael Schudrich, porte-parole officiel de la CER pour toutes les questions relatives à la crise russo-ukrainienne et membre du Comité permanent de l’organisation.
« Comme nous le récitons dans le passage d’ouverture de la Haggadah, ‘Ceux qui veulent, viennent et célèbrent Pessah ; ceux qui ont besoin, viennent et mangent’ », a déclaré le rabbin. « La Conférence des rabbins européens fait tout ce qu’elle peut pour s’assurer que cela devienne une réalité pour les milliers de réfugiés juifs bloqués et déplacés, qui ont quitté leurs maisons face à la guerre. Ils pourront désormais, avec le reste du peuple juif, s’asseoir et célébrer Pessah, à l’abri du danger et de la faim. »

La CER est également impliquée dans le soutien des communautés en Roumanie – notamment la communauté Tikvah d’Odessa, en Ukraine, qui a dû fuir et qui s’est installée à Neptune, dans le sud-est de la Roumanie, et la communauté Tikvah, qui compte plus de 1 200 personnes, toutes réfugiées. Le rabbin Baksht et le rabbin Kruskal, membres de la CER, dirigent ces efforts et leur apportent des conseils religieux, pratiques et spirituels.
En Moldavie, où les réfugiés ukrainiens ne restent que quelques jours en général, la CER a soutenu la communauté juive Agudah et la communauté juive dans son ensemble pour leur permettre d’organiser deux sedarim de Pessah pour plus de 1 000 réfugiés juifs.
En Hongrie, la CER aide la communauté juive orthodoxe de Budapest à organiser un seder communautaire. Tout au long de la crise, l’organisation a parrainé la fourniture de nourriture casher à Budapest à tous les réfugiés qui le souhaitaient.
La CER rapporte avoir aussi investi dans des projets « à plus long terme pour aider les réfugiés ukrainiens, en soutenant plusieurs communautés à travers l’Europe, comme Vienne et Munich, pour accueillir et absorber les personnes désireuses de s’installer de manière permanente dans ces villes ».
« La Conférence des rabbins européens a travaillé sans relâche pour s’assurer qu’aucun réfugié ne soit sans-abri, affamé ou incapable de célébrer Pessah. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour permettre à des milliers de réfugiés à travers le continent de trouver la sécurité et le soutien, à la fois physiquement et spirituellement, ainsi que la possibilité d’une stabilité à long terme », a expliqué Gady Gronich, directeur général et chef de cabinet du président de la CER, qui a supervisé les efforts d’aide.

Selon les derniers chiffres, plus de 4,5 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).
L’ONU estime aussi à 7,1 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays.
Au total, ce sont donc plus de 11,5 millions de personnes, plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leurs foyers soit en traversant la frontière pour gagner les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.
Aucun bilan récent des victimes civiles ukrainiennes n’est disponible mais il dépasse probablement la dizaine de milliers de morts, alors que les bombardements russes se poursuivent dans le pays, principalement à l’est et dans le sud.