La guerre à Gaza, une « vraie chance de changement » pour le service militaire des Haredim
Les ministres Smotrich et Margi ont expliqué pourquoi les ultra-orthodoxes qui ne se consacrent pas à l'étude de la Torah à plein temps devraient être mobilisés
La guerre en cours à Gaza offre « une grande opportunité de changement » pour ce qui est du service des ultra-orthodoxes dans l’armée israélienne, a déclaré lundi le ministre des Finances Bezalel Smotrich, en réponse à la forte opposition à l’exemption continue de la communauté haredi dans l’enrôlement obligatoire.
S’adressant aux journalistes avant la réunion hebdomadaire des factions de son parti, HaTzionout HaDatit, à la Knesset, Smotrich a cité la communauté nationale-religieuse comme exemple d’une communauté qui combine l’étude de la Torah et le service militaire, et a déclaré qu’Israël « avait besoin d’un changement dans ce domaine afin que tout le monde soit partenaire ».
« Nous aimerions beaucoup que toutes les composantes de la société israélienne servent », a-t-il indiqué, ajoutant « qu’il y a de plus en plus de sections de la société ultra-orthodoxe » qui souhaitent contribuer à la sécurité de l’État d’Israël.
Un tel changement devrait venir d’un travail « en étroite collaboration » avec les haredim plutôt que d’imposer un changement de l’extérieur, a-t-il soutenu, ajoutant « qu’il est possible de faire plus et nous ferons plus ».
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La semaine dernière, une proposition de Tsahal visant à augmenter le temps de service des conscrits et des réservistes dans l’armée, alors que celle-ci se prépare à une longue guerre dans la bande de Gaza, a suscité de vives réactions parmi les législateurs de tout le spectre politique, nombre d’entre eux renouvelant leurs appels à mettre fin aux exemptions de facto accordées à la communauté ultra-orthodoxe afin de remédier au manque d’effectifs.
Le plan a été dévoilé moins d’un an après que le gouvernement a décidé de ne pas enrôler les étudiants des yeshivot, malgré l’expiration du cadre d’exemption actuel.
Smotrich a également critiqué la décision du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’envoyer des négociateurs – dont le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, et le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar – au Caire pour discuter d’un accord de libération des otages avec de hauts responsables américains, égyptiens et qataris.
Au lieu d’être envoyé en Égypte, Bar devrait « être envoyé à Rafah avec ses hommes et les soldats de Tsahal pour détruire, tuer et anéantir les têtes des assassins et de tous les terroristes nazis du Hamas », a souligné Smotrich dans un message adressé au Premier ministre.
Le ministre des Affaires sociales Yaakov Margi, du parti ultra-orthodoxe Shas, a lui affirmé qu’alors que les étudiants à plein temps en yeshiva ne devraient pas être obligés de faire leur service militaire, les membres de la communauté haredi qui ne sont pas engagés dans l’étude de la Torah à plein temps devraient être enrôlés.
Dans une interview accordée au site web Kikar HaShabbat, Margi a appelé à la création d’un « département spécialisé au sein du ministère de la Défense pour recruter les personnes qui n’étudient pas la Torah ». « L’armée doit vouloir les recruter et savoir comment les recruter », a-t-il précisé.
« Je ne peux convaincre aucune mère dont le fils est au front, qui n’a pas dormi depuis plusieurs mois (…) pourquoi [un] jeune ultra-orthodoxe ne s’engage pas », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il pensait que ceux qui n’étaient pas inscrits dans une yeshiva pouvaient même être enrôlés « par la force ».
זה בום
השר יעקב מרגי מציג את מתווה הגיוס שלו:
מי שלומד תורה – ימשיך ללמוד.
מי שלא לומד "ויש הרבה" – יגוייס.
לא שבאבניקים אלא חרדים על מלא.
לפחות 700 בשנה.
"הצבא יודע כמה אחוז לומדים וכמה אחוז לא".
זה שינוי תפיסה דרמטי וחסר תקדים.
ממליץ להקשיב לכל מילה. לא זוכר טקסטים כאלו בעבר. pic.twitter.com/Uqghvr7w7n— ישי כהן (@ishaycoen) February 12, 2024
En continuant à réclamer des exemptions généralisées sans faire de concessions, « nous mettons en danger le monde de la Torah », a-t-il conclu.
Les responsables militaires ont fait état d’une augmentation du nombre d’ultra-orthodoxes se portant volontaires pour le service militaire immédiatement après le massacre du 7 octobre, bien que les chiffres soient relativement faibles et qu’il n’y ait pas eu de changement majeur dans l’approche de la plupart des dirigeants haredim ou des institutions en ce qui concerne leur rejet du service militaire.