La loi Taylor Force en audience devant un groupe du Sénat américain
Le diplomate vétéran Elliott Abrams témoignera en faveur d'un projet de loi qui couperait les aides américaines versées à l'AP en raison de ses paiements faits aux terroristes
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

WASHINGTON — La Commission des Relations étrangères du Sénat américain tiendra mercredi une audience pour réfléchir à la loi Taylor Force, une législation qui couperait le financement américain versé à l’Autorité palestinienne en raison du soutien monétaire apporté par cette dernière aux auteurs d’actes terroristes commis contre les Israéliens et d’autres.
Elliott Abrams, une personnalité de haut-rang au sein de l’establishment de Washington et de la communauté pro-israélienne, qui a assumé de multiples postes d’importance au sein des administrations de Ronald Reagan et de George W. Bush, témoignera pour appuyer cette mesure.
Le projet de loi, qui a été introduit par le sénateur de Caroline du sud Lindsey Graham au mois de février, porte le nom de l’ancien officier de l’armée américaine Taylor Force, mortellement poignardé en mars 2016 par un terroriste palestinien alors qu’il visitait Tel Aviv.
Force, âgé de 29 ans à l’époque, avait servi en Irak et en Afghanistan. Il voyageait en tant qu’étudiant diplômé de l’université Vanderbilt dans le cadre d’un programme d’étude sur l’entrepreneuriat mondial.

Les Etats-Unis accordent actuellement à l’AP presque 500 millions de dollars d’aide par an. La législation prévoit que seule la partie versée pour l’assistance sécuritaire – approximativement 60 millions de dollars – resterait en place.
Tandis que l’ampleur du soutien qui sera apporté à cette mesure reste à déterminer, la législation a bénéficié ces dernières semaines d’un appui bipartisan, même si elle est à la base favorisée par les républicains.
Le chef des minorités au Sénat, le démocrate de New-York Chuck Schumer et le sénateur du Maryland Ben Cardin, qui occupent des fonctions d’importance au sein du groupe chargé des relations étrangères au Sénat, ont tous les deux fait part de leur soutien à la législation lors de la journée d’action annuelle de l’Union orthodoxe à Washington le mois dernier.
Le président américain Donald Trump n’a pas encore adopté de positionnement ferme face à ce projet de loi. Il a néanmoins vivement interpellé le président de l’AP Mahmoud Abbas à ce sujet durant leurs rencontres à Washington et à Bethléem au mois de mai.
Le Secrétaire d’état américain, Rex Tillerson, pour sa part, a expliqué aux membres de la Chambre, le mois dernier, qu’il y avait une discussion bilatérale « active » en cours pour tenter de résoudre la question des versements de salaires aux terroristes.
« Nous continuerons ce dialogue avec eux », a-t-il spécifié devant la Commission des Affaires étrangères de la Chambre. Il a ajouté que Trump n’avait qu’une « certaine marge de patience » et « qu’une certaine marge [de temps] durant laquelle il restera engagé et intéressé ».
« A un moment », a poursuivi le haut-diplomate américain, « il va se désintéresser. Et lorsqu’il se désintéressera, cela viendra certainement altérer notre niveau de soutien ».