La mairie de Tel Aviv s’illumine de vert en soutien à l’accord de Paris sur le climat
“Nous devons prendre nos responsabilités pour la prochaine génération”, a dit le maire, critiquant la décision de Trump de se retirer de l’accord historique

La mairie de Tel Aviv s’est illuminée de vert dimanche soir, pour protester contre la décision du président américain Donald Trump de retirer son pays de l’accord de Paris sur le climat.
Le maire, Ron Huldai, a déclaré qu’il ajoutait Tel Aviv à la liste des villes s’exprimant contre cette décision, qui a été fermement condamnée par des dirigeants du monde entier.
« Nous devons prendre nos responsabilités pour la prochaine génération », a dit Huldai dans un communiqué publié sur Facebook. « Cela veut dire, entre autres choses, de continuer à chercher, apprendre et agir sur la qualité de l’environnement et le climat. »
Les lumières de la façade de la mairie sont souvent utilisées pour montrer la solidarité ou le soutien à d’autres pays après des attaques terroristes.

La décision de Trump, prise la semaine dernière, a été vivement critiquée dans le monde entier, des maires de grandes villes et d’autres responsables promettant de maintenir l’accord de réduction des émissions de carbone, signé par près de 200 pays.
Israël a signé l’accord en 2015, et le gouvernement a promis de maintenir cet accord, quelle que soit la décision des Etats-Unis.
« Même s’il y avait une probabilité de 50 % que le changement climatique et le réchauffement global soit un phénomène dû à l’homme, nous devons agir pour réduire ces risques », a écrit jeudi Yuval Steinitz, le ministre de l’Energie, sur Facebook, quelques heures avant l’annonce de Trump.
« Les accords de Paris ont été un rare cas dans lequel le monde, à l’exception de la Syrie et du Nicaragua, s’est uni par inquiétude pour le bien-être et la santé des générations futures », a-t-il ajouté.
Cette déclaration a été perçue comme une rare critique de la politique américaine par Jérusalem.

Quand Israël a signé les accords de Paris en 2015, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait affirmé qu’il s’agissait d’un « accord important ». Il avait reconnu la réalité du réchauffement mondial, et juré de le combattre. Appliquer l’accord, avait-il dit, « demande une discipline internationale, ce qui n’est pas facile, mais pour le bien de l’humanité, j’espère qu’elle sera trouvée. »
A cette fin, Israël a promis de maintenir en 2030 ses émissions de gaz à effet de serre au niveau actuel. En prenant en compte la croissance de la population, ce projet équivaut à une réduction d’environ 26 % des émissions par habitant. Le projet israélien comprend également une multiplication par huit des sources d’énergie renouvelable, la mise en place de normes de construction plus respectueuses de l’environnement, la promotion de l’efficacité énergétique et l’investissement dans les transports en commun.
A l’époque, les militants écologistes israéliens avaient trouvé ces engagements insuffisants, mais avaient salué cette première étape.
La promesse de lutte contre le changement climatique d’Israël joue aussi dans son image de leader de l’environnement, dans un pays dont l’histoire est liée à l’idée de « faire fleurir le désert » et régénérer les forêts, du nord au sud.
En annonçant sa décision, Trump a dit avoir été « élu pour représenter les citoyens de Pittsburgh, pas ceux de Paris. » En abandonnant les accords de Paris pour ralentir le réchauffement planétaire, Trump a tenu l’une des promesses électorales après des semaines de suspense entretenu sur sa décision.
La Maison Blanche a indiqué qu’elle suivrait le long processus de sortie prévu dans l’accord, ce qui signifie que les Etats-Unis restent officiellement engagés pendant au moins trois ans et demi, et que le sujet sera toujours présent lors de la prochaine élection présidentielle.
Des agences ont contribué à cet article.