La mère de l’otage Edan Alexander ne peut célébrer la fête des Mères avec son fils captif
Trois mères d’otages évoquent leur calvaire depuis le 7 octobre 2023 et expriment leur espoir que la visite de Trump au Moyen-Orient débouche sur des bonnes nouvelles
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Hagit Chen, mère de l’otage Itay Chen, un soldat tué par le groupe terroriste palestinien du Hamas, dont la dépouille a été enlevée et emmenée à Gaza le 7 octobre 2023, a confié jeudi avoir du mal à faire son deuil, faute de preuve physique de son décès, seulement des informations des services de renseignement.
« Il avait 19 ans lorsqu’il a été enlevé, et pour moi, il a 21 ans, car je compte les années écoulées depuis le 7 octobre », explique Chen. « Il n’y a pas eu d’enterrement, ni de shiva, pas de tombe. On ne peut pas se recueillir dans un cimetière. C’est vraiment difficile d’accepter sa mort, même s’ils ont confirmé qu’Itay n’est plus en vie. Je rêve encore qu’il me revienne. »
D’autre mères se sont exprimées, jeudi, aux côtés de Chen, à l’occasion de la fête des mères, qui aura lieu le dimanche 11 mai : Yael Alexander, mère de l’otage Edan Alexander, et Herut Nimrodi, mère de l’otage Tamir Nimrodi, tous deux également otages depuis 19 mois.
Les trois femmes ont évoqué leur condition de mères qui n’ont pas vu leurs fils depuis 19 mois et la douleur de ne pas connaître le sort de leurs enfants.
Alexander, qui vit à Tenafly, dans le New Jersey, a raconté comment sa famille célébrait habituellement la fête des Mères, qui tombe juste après son anniversaire, le 9 mai. Elle confie que, depuis l’enlèvement de son fils Edan, elle ne peut plus rien fêter.
« Je suis envahie par la tristesse », dit-elle. « Je ne dors pas la nuit, je pleure tous les soirs. Cela fait 580 jours, et je suis toujours coincée au 7 octobre. Les émotions, la peur, le vide dans mon cœur… J’espère seulement que quelque chose va se passer, qu’un changement surviendra bientôt. Nous devons tourner la page. »
Les trois femmes expliquent qu’elles ont appris les premières allusions officielles à la possible mort de trois otages via les médias, à travers des déclarations de Benjamin Netanyahu et de l’ancien président américain Donald Trump.
« Ce n’est pas acceptable de recevoir ce genre de nouvelles ainsi », déclare Alexander. « Entendre soudainement ces paroles de Sara Netanyahu, comme si cela n’avait aucune importance, puis le président Trump reprendre ses propos… cela a été profondément troublant et angoissant pour toutes les familles. Il s’agit de vies humaines. »

Alexander a ajouté que sa famille espérait et priait pour que la visite de Trump au Moyen-Orient, prévue la semaine prochaine, débouche sur une avancée, une déclaration ou une annonce concernant les otages.
« Le président Trump est connu pour être une personne très créative, et nous espérons qu’il nous surprendra avec de bonnes nouvelles », a déclaré Chen.