La police autorisée à enquêter sur May Golan pour népotisme et collecte de fonds illégale
Le Likud accuse la procureure générale Baharav-Miara de « persécution politique » contre l'entourage du Premier ministre et de servir de « conseillère juridique au renversement du gouvernement »

La procureure générale Gali Baharav-Miara et le procureur d’État Amit Aisman ont autorisé la police à enquêter sur la ministre de l’Égalité sociale May Golan (Likud), ont rapporté mercredi les médias en hébreu, après qu’un reportage télévisé a allégué des pratiques illégales au sein de son cabinet, y compris un népotisme généralisé et une collecte de fonds douteuse par un groupe à but non lucratif qu’elle a créé.
La décision des procureurs a suscité une réponse enflammée du parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le Likud, qui a accusé Baharav-Miara et Aisman d’appliquer sélectivement la loi contre le gouvernement, en soulignant les récentes décisions d’enquêter sur l’épouse du Premier ministre pour avoir prétendument cherché à harceler un témoin dans le procès pour corruption contre son mari, et d’inculper trois des principaux assistants du Premier ministre pour intimidation de témoin.
« La procureure générale agit comme le bras juridique de l’opposition et se livre à une chasse aux sorcières et à une persécution politique du gouvernement et du Premier ministre », a déclaré le Likud dans un communiqué.
Le communiqué a également qualifié Baharav-Miara de « conseillère juridique pour le renversement du gouvernement », faisant un jeu de mots avec le titre officiel de la procureure générale, à savoir conseillère juridique du gouvernement.
Il n’y a pas eu de réponse immédiate de la part de May Golan, qui a déjà nié les accusations dont elle fait l’objet.
Selon la chaîne d’information N12, qui a révélé les allégations contre May Golan dans une enquête télévisée le mois dernier, l’unité de police chargée de l’enquête a interrogé un certain nombre de ses associés au cours des derniers jours, mais ne les a mis en examen car ils auraient fourni un témoignage complet.

L’enquête de la chaîne, diffusée le mois dernier, indiquait que Golan, une femme politique de droite qui a attiré l’attention du public pour la première fois lorsqu’elle a fait campagne contre le logement des migrants illégaux dans son quartier natal du sud de Tel Aviv, avait embauché plusieurs personnes au sein de son cabinet qui étaient des parents d’associés ou des collègues influents, dont certains n’effectuaient aucun réel travail.
L’enquête a également révélé des irrégularités concernant l’organisation à but non lucratif de Golan, la Ville hébraïque, qui fait campagne contre les migrants, et a accusé Golan d’utiliser des assistants parlementaires pour des tâches personnelles, en violation du protocole de la Knesset. L’enquête indique que des assistants ont été envoyés pour conduire sa mère, lui acheter de la nourriture, collecter des paquets et distribuer des cadeaux à ses amis.
Par ailleurs, la police a mis en examen Golan le mois dernier pour avoir prétendument heurté et blessé un motocycliste avec sa voiture en 2020, après avoir échappé aux forces de l’ordre pendant plus de six mois en dépit de plusieurs convocations.